Chapitre 25

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16 août – Oslo – PDV Liv

J'avais eu du mal à trouver le sommeil après notre discussion de la veille. Suite au décès de ma mère, m'étais auto-persuadée que mon avenir n'était pas dans la musique et, aujourd'hui, j'adorais par-dessus tout mon métier de sage-femme. Mais il est vrai que le conservatoire de Nice ne m'offrait pas la possibilité de m'exprimer autant que je le souhaitais musicalement parlant. Allongée sur le dos dans mon lit, je ne cessais de me torturer l'esprit. J'avais fini par traverser le couloir sur la pointe des pieds pour rejoindre Charles dans la chambre d'en face. Il m'avait accueilli les bras ouverts et j'avais fini, la tête posée contre son torse, par me laisser bercer par sa douce odeur et sa respiration apaisante. À ce moment-là, j'aurais tout donné pour que ma mère soit encore là afin de le rencontrer.

J'avais officiellement 24 ans depuis quelques heures maintenant. J'avais eu Hannah au téléphone dans la matinée et j'en avais profité pour la remercier mille fois d'avoir fait venir Charles jusqu'ici. Pour l'occasion, tous mes amis s'étaient réunis chez moi. La fête battait son plein et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. La musique était forte et des rires s'élevait des quatre coins du jardin. Je dansais dans les bras de mon père sous le regard amusé de certains de mes amis quand celui-ci ralentit le rythme pour m'entrainer un peu plus loin

« - Chérie je vois bien que tu passes une super soirée mais il y a quelqu'un qui est un peu perdu je crois, observa-t-il

- Hein ? Mais de qui tu me parles ? questionnai-je soucieuse. Si c'est de Markus il y a rien d'inquiétant, il est toujours perdu dans sa vie

- Je te parle par de Markus mais de Charles. Ça doit faire une demie heure que personne n'est venu lui parler. Il pige pas un mot de norvégien et il tue le temps à te regarder danser. Ça me fait de la peine, c'est un bon gars. Va le voir, m'ordonna mon père

- Bien reçu mon caporal »

Je m'avançai discrètement sur la terrasse pour observer mon petit-ami qui était accoudé à la rambarde, le regard perdu vers le lac. Les lignes de son dos ressortaient à merveille dans l'obscurité grandissante, si bien que j'en profitais pour me rincer l'œil un instant

« - Ça va ? chantonnai-je en m'accoudant à côté de lui et en posant ma tête sur son épaule

- Et toi ? Tu t'amuses bien ? interrogea-t-il en retour

- Oui, mais tu réponds pas à ma question là, soulignai-je

- Tu veux la vérité ou que je te bricole une réponse toute faite ?

- Bah Charles, la vérité ... Tu me fais peur là

- La vérité c'est que ça me rend complètement dingue de te voir danser avec Markus, lança le pilote brusquement

- J'aime danser. Et c'est mon ami. C'est mon ami et on danse à mon anniversaire, je vois pas où est le problème, répondis-je un peu plus sèchement que je ne l'aurais voulu

- C'est absolument pas ça le soucis ! Désolé, je me suis mal exprimé, s'excusa Charles en se radoucissant. Le problème c'est plutôt lui. C'est qu'il danse avec toi d'une manière qui me plait pas. Je veux prendre mon temps avec toi Liv, y aller étape par étape, tu l'as remarqué. Et lui il pose ses mains sur ton corps à des endroits que j'ai pas encore osé toucher moi-même, alors que c'est franchement pas l'envie qui me manque crois moi

- Charli ... soufflai-je peinée par son ressenti. Excuse moi

- Même hier dans la voiture, il arrêtait pas de me dire à quel point tu étais merveilleuse. Je veux dire ça crève les yeux qu'il veut que tu sois plus qu'une amie. Et je suis impuissant face à lui, parce qu'ici tout le monde croit qu'on est de bons potes. Je peux même pas lui dire d'aller se faire foutre parce que je sais pas comment ça se dit en norvégien !

Je rigolai à cette dernière remarque et entrepris de me lover dans ses bras. J'inspirai profondément l'odeur de parfum qui émanait de son tee-shirt.

- Je suis désolée. Je ferais plus attention à ça, promis-je en me calant contre son torse. Après sinon je t'apprends vite fait deux trois mots et tu peux aller draguer ma copine Olga. Elle t'a trouvé très sexy. Moi aussi je dois dire, ce soir particulièrement. Mais c'est peut-être l'alcool que j'ai bu qui fait effet, j'ai pas l'habitude.

- Je vais rester un peu avec toi et j'irais voir Olga plus tard, plaisanta Charles, je peux pas la laisser comme ça la pauvre.

Nous restâmes un instant comme ça, à regarder la nuit qui tombait doucement sur le lac. Je profitais pleinement de l'avoir à mes côtés. La saison de F1 allait inévitablement reprendre et je ne pourrais pas me déplacer sur tous les Grands Prix. J'avais déjà arrangé mon planning afin de pouvoir me déplacer à Monza. Cette course comptait beaucoup pour Charles, qui souhaitait profondément me montrer la ferveur des supporters de Ferrari. Mais il allait par la suite s'envoler pour Singapour et le Japon, à l'autre bout de la planète, où je ne pourrais pas le suivre.

- J'ai pas osé t'offrir ton cadeau d'anniversaire avec tout ça, murmura le pilote en plongeant la main dans la poche de son jean. Voilà pour vous mademoiselle. J'espère que ça te plaira

Je saisi délicatement le petit écrin noir que Charles me tendait

- Mais fallait pas, m'insurgeai-je

- T'as même pas encore ouvert, vas-y !

J'ouvris délicatement le paquet pour y découvrir un sublime collier de couleur dorée, un pendentif en forme d'étoile qui y était accroché et une petite pierre au centre de celle-ci

- Woah, chuchotai-je en admirant le bijou

- Ça te plait pas ? Merde, c'est le rubis qui est de trop c'est ça ?

- C'EST UN RUBIS ??? prononçai-je en m'étouffant à moitié. Mais t'es complètement malade ma parole. Je l'adore Charles, il est magnifique, affirmai-je en sortant le collier de la boite pour l'observer de plus près. Mais je confirme qu'il fallait pas

- C'est pas grand-chose

- Pour toi peut-être, mais pas pour moi, je te jure. Accroche le moi s'il te plait

Je me plaçai dos au monégasque qui porta doucement mes cheveux par-dessus mon épaule droite. Le contact de ses doigts dans ma nuque me provoqua un frisson qui descendit tout le long de ma colonne vertébrale. Je me tournai à nouveau face à lui et me plaça sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

- Liiiiiv, ici on est amis je te rappelle, gronda le numéro 16 tout en gardant malgré tout une main sur ma hanche

- J'en ai rien à faire, répondis-je en l'embrassant à nouveau. Demain on part randonner deux jours, et je peux te dire qu'on sera pas juste amis

- Sorti de son contexte ça peut prêter à confusion, mais ça me plait bien »

CODE ROUGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant