Chapitre 11

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4 juin – PDV Charles

Qualifications plus que difficiles, départ depuis la voie des stands et un résultat final bien loin de ce que à quoi j'aspirais. J'étais grandement déçu de ce week-end de course. Ma onzième place ne me permettait même pas de rentrer dans les points pour le championnat. Dès les essais libres, mon ressenti vis-à-vis de la voiture était mauvais. Je ne me sentais pas à l'aise au volant et mon pilotage n'était pas aussi fluide que ce que j'aurais voulu. Ce manque de maitrise m'avait condamné à ne même pas passer en Q2 le samedi après-midi. Je n'arrivais même plus à me souvenir de quel était le dernier GP où j'avais fait des qualifications aussi désastreuses. Tout ce que je pouvais constater à ce moment-là était mon cruel manque de régularité. La saison avait pourtant assez bien débuté. Aujourd'hui, j'étais lassé de ces problèmes qui s'enchainaient, des stratégies parfois bancales de mon équipe, de mon manque de confiance en la voiture mais aussi de la pression des médias. Tous ces sentiments étaient renforcés par le fait que Carlos ait plus de réussite que moi. J'en venais à me demander si ma place de pilote numéro 1 n'était pas en danger. La pause avant le départ pour Montréal allait être la bienvenue.

Dès la fin de la course, j'allai en vitesse répondre aux journalistes qui attendaient mes impressions. Ma déception était telle qu'ils ne me retinrent pas plus longtemps. Cela tombait bien, j'avais juste envie de prendre la route du retour en direction de Monaco. Je me dirigeai prestement vers mon garage pour me changer. Je saluai au passage les mécaniciens et toutes les personnes que je croisais sur mon chemin pour les remercier de leur travail. Je terminai toujours par Carlos, qui était de son côté du garage en compagnie de Fred.

« - Ah, Charles, te voilà, m'interpella le team principal. Déjà tout changé en plus, j'en connais un qui est pressé de rentré chez lui

- Ouais .... Désolé pour cette prestation ce week-end. C'était compliqué, observai-je. J'ai besoin de prendre un ou deux jours pour moi je crois. Je suis fatigué, j'ai besoin de réfléchir

- Chaque pilote passe par là au cours de sa carrière. Prend le temps de respirer un peu et de t'éloigner de tout ça. Bon retour

- Merci beaucoup, ça va me faire du bien, assurai-je. Vous me retrouverez en forme à Maranello la semaine prochaine c'est promis.

- J'espère bien ! Et, Charles ?

- Oui ?

- Du repos on a dit. Pas des évènements mondains à droite et à gauche, souligna Fred »

Je laissai échapper un rire et hochai la tête. Enfin, Carlos et moi nous offrîmes une accolade. L'espagnol me souhaita un bon repos tout en me gratifiant d'un clin d'œil rempli de sous-entendu. Je soupirai en levant les yeux au ciel. Il ne s'arrêterait donc jamais.

Quelques heures plus tard, je posai enfin le pied sur le sol monégasque. Il était presque 21 heures mais je ne pris pas la direction de ma propre maison. Elle était bien trop vide pour que j'y passe la soirée. Je me dirigeai plutôt vers la maison de mère. Je savais qu'elle, Arthur et Lorenzo étaient présents ce soir. Même si mon arrivée était imprévue, j'étais certain qu'elle ravirait ma mère. Quant à moi, je ressentais le besoin soudain de retrouver mon cocon familial. Le trajet du retour depuis Barcelone m'avait fait réaliser que j'étais bien plus affecté par la situation que je le pensais, si bien que je fondis en larmes dans les bras de ma mère lorsque cette dernière m'ouvrit la porte.

« - Oh Charles qu'est-ce qu'il t'arrive mon chéri ? questionna-t-elle tout de suite en resserrant son étreinte

- Je suis fatigué de tout ça maman, avouai-je. J'y arrive pas. J'y arriverais jamais. J'en ai marre d'espérer faire mieux chaque week-end et d'être toujours déçu.

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