Chapitre 12

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6 juin – Nice – PDV Liv

« De - Charles : Rendez-vous mardi, jetée du port de Nice, 20h. J'ai hâte de te voir »

Voici le simple message que j'avais reçu de la part de Charles la veille. Par chance, je partais un peu plus tôt du travail ce soir. J'arrivai donc à l'heure au point de rendez-vous. J'étais absorbée par la beauté du paysage lorsque le pilote arriva derrière moi. Il toussota pour prévenir de sa présence.

« - Je suis content de te voir ! déclara-t-il d'un ton enjoué

- Moi aussi ! Mais curieuse de voir ce que tu as préparé

- Et bien tu vas pas attendre trop longtemps pour le savoir. Tu vois le bateau là-bas ? interrogea le monégasque. On embarque, je t'emmène faire un tour.

- T'es sérieux ?

- Tout à fait sérieux oui. J'ai prévu de quoi manger, on va sur une petite île pas très loin pour profiter de la soirée. On sera rentrés avant la nuit »

La traversée jusqu'à l'île fut rapide. Nous débarquâmes sur une plage dessert. Le soleil commençait tout doucement à décliner. Comme il l'avait indiqué, Charles sorti du bateau les bras chargés d'une avec couverture et d'un panier qui avait l'air de déborder. Nous nous installâme au bord de l'eau pour profiter de la fraicheur de l'air marin.

« - Au menu ce soir, le chef vous propose : un écrasé de pomme de terre au saumon, un duo de cucurbitacées et son fromage grec ainsi qu'une farandole de tomates et burrata crémeuse, énonça le jeune homme. Pour terminer sur une note sucrée, la maison vous a concocté un assortiment de fruits de saison

- Charles, fallait pas te donner autant de mal, répondis-je étonnée

- Bon en réalité c'est juste de la salade de pomme de terre, un mélange de pastèque, melon et féta ... et une salade de fruit en dessert. Et faut que je sois honnête, j'ai rien fais moi-même. J'ai tout acheté

- Ooooohhh et bah je vais rentrer chez moi je pense du coup. Je suis une peu déçue de la prestation jusqu'à maintenant, ironisai-je.

- T'as pas encore tout vu, je t'invite à rester encore un peu »

Le repas s'avérait être délicieux. Quant à Charles, il se montrait avenant et ne cessait de me faire rire. Nous mangions tout en admirant la mer qui changeait de couleur en même temps que le jour déclinait. Épaule contre épaule, face à l'horizon, nous profitions chacun de ce moment de répit. L'odeur musquée de Charles me parvenait avec le léger vent. Je fermai les yeux et inspirai profondément.

« - Ça t'ennuie pas si je prends une photo ? demanda-t-il en chuchotant. C'est trop beau ici. Puis t'es pas mal non plus

- Je te remercie pour ce compliment qui venait du fond du cœur, rigolai-je. Ça me dérange pas de prendre une photo, mais tu me l'envoies ! J'ai besoin de changer mon fond d'écran.

- T'as pas encore téléchargé une photo de moi sur internet pour ça ?

- T'es en train de prendre le melon Leclerc, et je parle pas de la salade qu'on a mangé

- Woah comment elle était nulle cette blague, affirma le brun en riant malgré tout et en prenant la photo

- On va dire que je tiens ça de mon père.

- Liv, soupira-t-il en s'allongeant sur le sable. Tu peux avoir toutes les informations que tu veux sur moi en une simple recherche sur Google. Je me suis pas assez intéressé à toi. C'est à ton tour de raconter ta vie maintenant.

- Oh vraiment ? Qu'est-ce que tu veux savoir ? demandai-je en m'allongeant à ses côtés

- Tout ce que tu voudras bien me dire

- On va faire ça chronologiquement alors. Je suis née le 16 août 1999 à Oslo, en Norvège. J'ai grandi dans un petit village un peu loin de tout mais je me souviens que de moments joyeux dans mon enfance. J'étais toujours fourrée dehors, dans la forêt ou au bord de la rivière qui surplombait ma maison. C'était vraiment génial. Enfin bon ... J'ai décidé de venir en France à mes 18 ans pour commencer ma scolarité à la faculté de médecine de Nice. J'ai toujours voulu être sage-femme je crois. J'ai rencontré Hannah pendant la première année et on s'est plus jamais quittées. Elle m'a accompagnée dans plusieurs épreuves de ma vie mais j'ai pas envie de plomber l'ambiance ce soir. Le reste de l'histoire sera donc pour une prochaine fois

Charles s'était redressé sur un coude et buvait mes paroles. Ses yeux bleus étaient fixés aux miens, si bien que j'en étais déstabilisée.

- J'en envie d'en savoir mille fois plus mais j'imagine qu'il faut garder un peu de suspens. Tu as quelqu'un dans ta vie ? questionna-t-il subitement. Appart Hannah je veux dire

- Euh, hésitai-je en rougissant. Non, j'ai personne

- Super, et bien sache que je dépose ma candidature, répondit Charles très calmement tout en se rallongeant à mes côtés. »

Il me fallut quelques minutes pour réaliser le pas gigantesque que le pilote venait de faire vers moi. Je voulu alors lui faire comprendre qu'il comptait pour moi et que cette idée n'était pas déplaisante. Je posai ma tête sur son épaule et mon bras sur son torse. Je senti le nez de Charles se poser dans mes cheveux et son bras encercler ma taille pour me rapprocher de lui. Le contact avec son corps me réchauffait alors que l'air autour de nous se refroidissait.

« - Tes cheveux puent l'hôpital, remarqua le jeune homme

- T'as vraiment le don de casser les moments un tant soit peu romantiques, c'est dingue

- J'avais aussi envie de te dire que tu m'avais envouté, j'aurais peut-être dû commencer par ça. Mais enfin bon, même si j'aimerais bien rester comme ça tout la nuit, il falloir qu'on rentre ... »

Ce moment suspendu arrivant sur sa fin alors que nous arrivions vers le port de Nice. Charles ralentissait notre vitesse de croisière pour prolonger notre rendez vous

« - Tu m'accompagnerais au 24 heures du Mans ? proposa-t-il. C'est le week end prochain. J'ai envie de t'emmener dans le monde entier mais la Sarthe ça peut être bien pour commencer

- C'est une bonne idée tu penses ? Ça me fait peur, avouai-je

- Je t'expliquerais tout, et je te laisserais jamais seule. T'es pas obligée de me donner une réponse tout de suite mais en tout cas ça me ferait plaisir

- Bon c'est d'accord, décidai-je sur un coup de tête. Je te fais confiance pour pas me laisser dans un coin

- C'est promis, répondit Charles en me souriant. L'étape d'après ce sera venir sur un GP hein ! T'auras plus d'excuses »

Quelques minutes plus tard, je mettais pied à terre contre mon gré. Le monégasque me prit longuement dans ses bras tout en me remerciant pour cette soirée. Je lui rendis son étreinte et m'imprégnai une dernière fois de son odeur avant de me séparer de lui.

Tandis que Charles reprenait le bateau en direction de Monaco, je remontai le port pour me rendre jusqu'à chez moi. Une fois dans mon lit, le pull Ferrari contre moi, je souris en découvrant notre photo que Charles m'avait envoyé. Tout ce que je savais ce soir, c'était que ce jeune homme était en train de faire son chemin pour s'installer dans mon cœur. 

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