CODE ROUGE

Chapitre 30

3 septembre – Monza – PDV Charles

Quelle course ! Cela faisait longtemps que je n'avais plus ressenti autant d'adrénaline. La bataille avec Carlos m'avait survolté et je terminais le sourire aux lèvres malgré ma quatrième place. Suite aux traditionnelles interviews, j'entrepris de rejoindre le garage Ferrari où mes proches m'attendaient. Je croisai Kika sur mon chemin qui se rendait vers les locaux d'Alpine et qui m'adressa ses félicitations.

« - Bravo Charles ! C'était une belle course. Je connais quelqu'un qui a frôlé la crise cardiaque plusieurs fois et je parle pas de Fred, plaisanta-t-elle. Tu ferais mieux de te dépêcher ! »

Je rigolai à ses propos et pressai le pas pour me rendre jusqu'aux garages. À mon arrivée, mes yeux se plantèrent immédiatement dans ceux de Liv qui avait l'air passablement contrariée.

« - Alors mademoiselle, ce deuxième GP ? chantonnai-je en arrivant à son niveau

- Pas mal du tout, mais t'as pas compris quoi quand Fred a demandé de calmer le jeu et de ramener les deux voitures entières ? Que ce soit toi ou Carlos, il y en a pas un pour rattraper l'autre.

- On a parfaitement respecté les consignes je te ferais dire. Les deux monoplaces sont intactes et ça fait longtemps que je m'étais pas autant amusé ! dis-je pour me justifier

- Perso j'ai failli m'évanouir une douzaine de fois. Et je te parle même pas de ta mère

- Vous en faites trop, soupirai-je avant de l'enlacer et de l'embrasser délicatement, à l'abri des regards

Fred arriva à son tour, accompagné de Carlos qui arborait un immense sourire scotché sur son visage

- C'était tellement bon, cria l'espagnol en m'offrant une accolade amicale.

- Ahah oui, c'était génial. Félicitations en tout cas, répondis-je en lui rendant son étreinte.

- Génial est pas forcément le mot que j'aurais employé, souligna Fred depuis le fond de la pièce. Mais je dois dire que ça reste du beau boulot les garçons, bravo à vous »

Le week-end avait été une réussite. Les fans étaient au rendez-vous et leur soutient me galvanisait plus que jamais. La course avait été exaltante. Ma famille et mes amis avaient tous répondus présents pour l'occasion ... Monza résonnait comme une course à domicile pour moi. Bien que le Grand Prix de Monaco ait une saveur toute particulière, mon amour pour Ferrari faisait de l'étape en Italie quelque chose de spécial.

Suite à l'exposition de notre couple dans la presse, j'avais pensé que Liv ne voudrait plus jamais m'accompagner sur un week-end de GP. Cependant, je l'avais trouvée particulièrement à l'aise sur ces deux derniers jours. Au final, la rencontre avec ma mère s'était bien passée et elle avait également pu faire la connaissance de Lorenzo et sa conjointe. J'étais en quelque sorte comblé. La seule ombre au tableau était la distance qu'avait pris Lando depuis le soir de l'accident. Je savais le britannique gêné d'avoir été surpris avec Hannah dans ses bras et je savais ma copine peinée de voir son ami devenir distant. Elle n'avait pas osé aborder le sujet avec Hannah, de peur qu'elle aussi s'éloigne.

La soirée était loin d'être terminée. Puisque le prochaine Grand Prix n'avait lieu que dans quinze jours, je pouvais m'accorder quelques libertés pour la semaine à venir. Ce soir je me rendais donc au restaurant avec Liv, ma mère, mes frères et leurs copines respectives. D'autre part, maintenant que Liv n'avait plus à aller au travail à cause de son poignet cassé, je l'avais pour moi seul ces prochains jours. Sans réfléchir plus que cela, j'avais au cours de la matinée réservé une villa en Grèce pour quatre jours. Nous partions demain mais Liv n'était pas encore au courant.