Chapitre 2 : Le cadavre outragé

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A la planque

On se retrouve autour de notre petite table. James sort le brandy pour fêter notre première mission réussie en tant qu'agent du MI6. Je lui rappelle qu'on a failli perdre Fred dans cette mission. Il m'envoie d'un ton sarcastique : "Sebastian, pourquoi tu es toujours aussi défaitiste ? On a réussi, c'est le principal !". Il a raison mais je ne veux pas lui laisser paraître, ça lui ferait trop plaisir. Je me ressers un verre de brandy. Bonde critique ma consommation excessive d'alcool. Je lui sors une bouteille de vodka et lui propose un concours :

D'accord, quelles sont les règles ?

Celui qui boit le plus de shots gagne, ça te va ?

Okay mais pimentons un peu la partie. Si je gagne, tu arrête définitivement de boire.

Marché conclu mais si je, dis-je en insistant sur le je, gagne alors tu arrêtes définitivement de te faire appeler James Bonde et tu redeviens Irène Adler.

Cette partie risque d'être ... intéressante. me confie-t-il

Je le laisse débuter, honneur aux dames, après tout. Il prend un premier shot cul-sec. Je fais de même. On s'en ressert un deuxième qu'on boit en cœur. Au troisième, il commence à avoir des propos incohérents. Je lui demande s'il veut arrêter là. Il me rétorque : "Et te laisser gagner ? Sûrement pas ! On vi'nt à peinde démarrer ! ALlez ressers moi !". Je suis un peu réticent mais il insiste. Il a de l'audace, j'aime ça. J'ai juste le temps de lui servir le verre qu'il le siffle en un instant. Je bois tranquillement le mien. J'arrive parfaitement à gérer pour le moment. Il faut dire que ce n'est pas mon galop d'essai ! D'habitude, mes premiers symptômes d'ivresse se déclenchent au bout du huitième shot et j'en suis à la moitié, ça devrait aller. James prend un cinquième shot. Au bout de quelques minutes, il s'accoude sur le canapé et se met une main sur le front. Il à l'air d'avoir la tête qui tourne. Je lui demande si ça va. Il me répond :"Je tiens le coup, t'inquiètes. Je v.is just' aller aux toi...toilettes, je re...viens !". Il se lève, titube et chavire. Je saute de mon fauteuil et le rattrape de justesse. J'attrape ses jambes avec mon bras gauche et me décide à l'emmener dans son lit. Pendant que je le porte, il me raconte : "T'sais Moran, j'ai bien vu que la mort de Will t'affectait. T'as pas besoin de le cacher. Faut en parler, tu sais ? Tu fais ton mystérieux et c'est ça qui me plaît chez toi mais il faut pas que ça te fasse du mal. Je voudrais pas que tu te sentes pas bien. Je t'aime trop pour ça." "Tu viens de dire quoi là ?" lui demandai-je. "Je t'aime, crétin !" répéta-t-elle en essayant de m'embrasser. Ces lèvres eurent à peine le temps d'effleurer les miennes que je les repoussaient. Ce n'est pas que l'idée de l'embrasser m'aurait déplu mais j'ai des valeurs ; je ne profite pas des gens dans la faiblesse. Elle ne remarqua même pas que je l'avais repoussée parce qu'entre-temps, elle s'était endormie dans mes bras. Je passe la porte de sa chambre comme un jeune marié portant sa femme pour leur nuit de noces. Je la dépose délicatement sur son lit et la mets sous les draps. Je m'assois ensuite sur un fauteuil pour garder un œil sur elle pendant qu'elle dort. Je mets mon manteau sur mes genoux pour m'en servir comme d'une couverture. Fred passe la tête à l'encadrement de la porte. Il me chuchote :"Oh ... C'est trop mignon l'attention que tu lui portes !". Je lui réplique :" Va t'en avant que je m'énerves". C'est peut-être à cause de l'alcool que j'ai dans le sang ou peut-être parce qu'Irène vient de m'avouer ses sentiments mais je me trouve dans un état d'euphorie magnifique. Je ferme les yeux juste cinq minutes pour me reposer un peu. Quand je les rouvre, je suis blottis sous une grosse couverture moelleuse et Irène a disparu de son lit. Je vais voir dans le salon. Je ne vois personne pourtant j'entends un bruit. Je m'approche et vois le visage d'Adler dépasser du canapé. Je m'assois sur le fauteuil en face d'elle. Elle m'annonce :

Je suis désolé, j'ai un de ces mal de crâne.

C'est à cause de la soirée d'hier

Qu'est-ce qu'on a fait hier ?

Alter-egoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant