Chapitre 4 : Au service de sa Majesté

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La cloche d'alarme retentit violemment. Oh non ! J'étais bien dans mon lit. Je rêvais de Bon ... euh de bonbons. Je mangeai leur chair délicate. Leur goût sucré me donnait si envie que j'ai fini par vouloir croquer le fruit de la tentation mais on m'a réveillé au meilleur moment. J'espère au moins que ça vaut le coup. Je sors de ma chambre pour retrouver l'équipe au complet déjà bien réveillée. Une femme est assise devant eux. Je la regarde furtivement et lance à l'assemblée : "C'est qui celle-là ? Vous avez vu ses bijoux ? On dirait la reine d'Angleterre ?" Bonde me pince. Je crie, plus surpris que blessé et lui demande ce qui se passe. Il me répond du coin de la bouche : "C'est la reine d'Angleterre, crétin !" Interloqué, je me demande si je rêve . James me frappe la tête en me disant : "Et celle-là, tu l'as rêvée ?". Il m'ordonne ensuite de filer m'habiller en vitesse. Je regarde mon corps et comprends que je ne porte qu'un simple caleçon. Oui, je suis en slip devant la reine d'Angleterre et cela n'avait pas l'air de lui déplaire de pouvoir admirer mon corps athlétique mais bon je vais quand même enfiler un manteau, ce sera plus convenable. Je me glisse donc dans ma chambre et attrape mon par-dessus qui pend à côté de la porte et reviens à côté de mes compagnons. Albert, arrivé avec la reine, me fustige une fois encore. Il nous présente ensuite l'objet de cette visite royale. La reine nous demande d'assurer sa protection personnelle pendant quelque temps. Je marmonne: "Et ses gardes, ils foutent quoi ?". Elle m'interpelle :

Plaît-il, colonel ?

Hum ?

Pouvez-vous répéter ce que vous avez dit ? Je n'ai pas très bien compris.

Je me demandais pourquoi vous ne faites pas intervenir votre garde rapprochée comme d'habitude.

Simplement, parce que je soupçonne l'un d'entre eux de comploter contre moi dans le but de m'éliminer. C'est pourquoi je fais appel à vos services mais ce n'est absolument pas de gaieté de cœur, je vous rassure. Si je pouvais me passer de gens tels que vous je le ferai.

Elle nous tend alors plusieurs photos des membres de sa garde avec une description à l'arrière de chacune puis elle s'en va. Albert, Mycroft et Miss Moneypenny se jettent directement autour de la table pour étudier de fond en comble chaque pièce du dossier. Je tente de les rassurer en disant : "Ça va, c'est juste une mission comme une autre." mais Bonde me foudroie du regard en ajoutant : " Tu te fous de moi ! Tu es conscient que si on se rate, la reine d'Angleterre mourra ? Le pays finira à feu et à sang !". Je hausse les épaules avant de me mettre à regarder les pièces que l'on a. Le dossier est composé d'une galerie de six portraits. Le premier est un un homme de bonne famille qui n'a jamais eu aucun problème notable. Le second n'a aucune histoire particulière. Il dévoue sa vie uniquement à la couronne. C'est pour cela qu'il n'a ni famille ni amis. Le troisième a eu des problèmes avec la justice dans sa jeunesse à la suite de vols à l'étalage. Il a été capturé par les gardes de Scotland Yard qui voulaient l'enfermer mais la reine passa par là et décida de le gracier puis de le garder à Buckingham. Le quatrième soldat est un français expatrié qui rêvait d'intégrer la prestigieuse garde royale anglaise. Le cinquième est un descendant d'esclaves dont la famille a été libérée grâce aux nombreuses années qu'ils ont passées en tant que domestiques au service de Buckingham. Enfin, le dernier est un homme qui a été contraint d'abandonner sa famille pour venir en Angleterre afin de gagner assez d'argent et faire venir sa femme et ses quatre enfants avec lui. Ils semblent tous être des anges avec chacun une motivation mais parmi eux se cache un futur potentiel assassin. A nous de découvrir qui ! On se met alors à faire chauffer nos méninges. Nous passons plusieurs heures ainsi sans avancer. Je m'écrie : "C'est bon, ça suffit, j'en ai marre !". Je claque la porte et m'allume une clope. Bonde me rejoint. On reste là, côte à côte, sans rien se dire. Nos regards se croisent puis se fuient. Dès qu'il m'observe du coin de l'œil, je souffle du nez. Il finit par briser la glace en me demandant :

Alter-egoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant