Je rêvassais dans le canapé, les yeux fixés sur le plafond à observer les tâches sur les poutres qui servaient de décorations. Je pensais à ma vie depuis que j'avais rencontré William. Cela fera bientôt dix ans. J'étais prêt à mourir pour lui mais il s'en est allé. J'ai ensuite intégré le MI6, cette institution que j'avais toujours détesté et ce système injuste contre lequel je me battais il n'y a pas si longtemps. Ah ce ministère, ce foutu ministère qui n'a pas hésité une seule seconde à nous planter un couteau dans le dos. Comment avais-je pû faire confiance à ce mesquin de Mycroft. Son frère et lui sont exactement pareils. Ils vous utilisent puis vous jettent comme de vieilles chaussettes. Mycroft nous a lâché dès qu'il en a eu l'occasion. Et maintenant, pour couronner le tout, il sort avec Albert ! Nan mais j'y crois pas. Il se prend pour qui celui-là ? Avec son air arrogant, son p'tit sourire en coin, sa veste bien repassée, ses beaux cheveux bruns soyeux, ses yeux perçants et son magnifique petit c.. Eh, reprends-toi, Sebastian ! Tu ne vas quand même pas succomber à son charme de vampire toi aussi. Tu vaux mieux que ça ! Pense à James, il est quand même beaucoup plus beau que Mycroft. Ah, ça, Irène, personne ne lui arrive à la cheville. Elle est si parfaite. Ses courbes, son corps, son intelligence, son humour et son courage n'ont pas d'égal.
Soudain, on toque à la porte. Personne ne répond. Ça retape. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire pour ne même pas trouver le temps d'ouvrir. Bon, effectivement, je pourrais y aller moi-même mais on est si bien assis dans ce canapé que je n'ai aucune envie de me lever. Je vais attendre que quelqu'un daigne ouvrir cette foutue porte. Ah, j'oubliai qu'il n'y a personne ! Mycroft est parti chez Albert faire leurs petites affaires, Fred est en balade, Mme Hudson aux courses et Bonde dans sa douche ; tant pis, si c'est important, ils repasseront. *Toc toc*. Ça n'en finit plus. Irène a juste le temps de s'enrouler une serviette autour de la taille avant de débarquer en trombe et crié : "Sebastian, tu pourrais te lever, non ?". Elle ouvre la porte. Subitement, un jeune homme la plaque contre le mur et une voix féminine déclame : "Miss Adler, Mr Moran, sur ordre de la reine Victoria, vous êtes en état d'arrestation ! Mettez les mains en l'air tout de suite". Je me jette sur ma carabine mais la femme me plaque au sol, face contre terre. Elle me met les mains dans le dos et sort des menottes puis me les passe aux poignets. Elle me relève et me pousse vers la sortie. L'homme fait de même avec Irène ; manque de bol, sa serviette tombe, elle se retrouve nue devant les deux ... agents ... je suppose. Irène se dépêche de reprendre sa serviette et demande à s'habiller mais l'homme refuse de la lâcher, de peur qu'elle ne s'enfuie. La femme lui fait un signe de tête comme pour lui ordonner de la laisser s'habiller. Il détend son bras. Irène file dans sa chambre. L'homme garde un œil sur elle le temps qu'elle se change. Elle ressort vêtue d'une simple chemise, qui m'appartient d'ailleurs, et d'un jean troué. Elle qui est d'habitude si élégante, me semble encore plus belle avec cet ensemble. Revenons-en plutôt à notre arrestation. Je demande le motif de leur intrusion aux deux jeunes gens. La femme me répond qu'elle n'a pas le droit de nous le communiquer. Selon elle, nous en saurons plus une fois arrivés à la tour de Londres. A la tour de Londres ? Oh non, ça ne va pas recommencer ! Il faut qu'on trouve un moyen de s'échapper avant d'être enfermés à vie. Comment faire ? J'ai les mains liées. Bonde aussi. Et pas un couteau à l'horizon. On ne va pas pouvoir faire grand-chose. Bonde n'arrête pas de me reluquer, c'est très étrange. Il alterne entre l'homme qui le tient et moi. Qu'est-ce qu'il veut me dire ? Oh ! Je crois comprendre. "Non, James, c'est une très mauvaise idée" lui chuchotai-je du bout des lèvres. Bien sûr, il n'en fait qu'à sa tête comme d'habitude et met un coup de coude à son geôlier. Celui-ci recule. Irène en profite pour se mettre à courir vers la fenêtre. Elle a traversée une partie de l'appartement quand la jeune femme dégaine un pistolet. Je la regarde abaisser le chien du revolver. Une pulsion m'envahit. Je dois protéger Irène à tout prix. Le coup part. Je me mets en travers de la trajectoire de la balle.
VOUS LISEZ
Alter-ego
FanfictionTout a commencé lorsque je rencontrais pour la première fois le professeur William James Moriarty, celui qui tous les journaux londoniens allaient bientôt surnommer le Napoléon du crime. Il avait l'ambitieux projet de renverser le système de classes...