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on dit que le rouge est la couleur de la passion, la couleur de l'amour. pourquoi la passion serait-elle de la même couleur que le sang qui coule hors de moi ? la souffrance charnelle serait elle synonyme de désir ? l'amour doit il toujours couper aussi profond pour marquer ? je te veux, mes bras peignent les draps de taches vermillon. "la cerise est le fruit de l'amour" probablement car elles sont souvent rattachées à deux. peut être aussi parce que leur jus laisse des traces impossibles à effacer complètement. si le rouge est l'amour, l'orange serait probablement la haine. une passion délavée, transformée en une aversion nauséeuse. pourtant, j'ai beau te haïr, je garde toujours quelques quartiers de clémentines au cas où je te croise et que tu aies faim. je veux toujours l'éplucher proprement, retirer tout les fils et séparer les quartiers nettement pour qu'elle soit plus facile à ingérer, pour toi. je t'aime mais je n'ai jamais pensé à te partager mes cerises. et si tu t'étouffais avec le noyau ? y'a t'il réellement une différence entre la haine et l'amour ? je te déteste tellement. je t'aime chaque jour un peu plus que le précédent. tu es gravé dans mon âme, comme une mélodie que je pourrais jouer aveuglément au piano. je connais chaque note sur le bout des doigts, tu occupes l'infinité de pensées colonisant sans cesse mon esprit. pourquoi l'univers a-t-il décidé de nous réunir pour nous séparer si peu de temps après ? c'est comme si nous errions dans une cave de la taille d'une galaxie, nos âmes s'appelant dans l'obscurité mais incapables de se recroiser. l'espoir de trouver la sortie de ce labyrinthe me maintient en vie à bout de bras. que l'étincelle déclenche l'incendie le plus ravageur, pitié, laisse moi te consumer jusqu'à l'âme. ton seul réflexe est de fuir le feu et t'enfoncer de plus en plus loin dans la pénombre impénétrable de ces catacombes glacées.

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant