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la mort est comme la mer
elle descend peut être lentement mais on ne l'arrête pas
et les vagues ont beau déferler sur la rive,
les mouettes ont beau hurler dans le ciel en tournoyant autour d'un cadavre trempé et bleu échoué sur les rochers tel une poupée désarticulée qu'un enfant aurait malencontreusement laissé tomber, le vent a beau souffler dans mes cheveux,
on arrête pas l'océan de descendre.
on arrête pas la mort d'engloutir avec une lenteur tortueuse chaque infime parcelle de nous jusqu'à ce que le sable nous dévore et que nos yeux ne puissent plus pleurer, seulement rester ouverts et vitreux, ne voyant ni n'entendant plus le ricanement horrifique des mouettes tourbillonnant tout là haut.

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant