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1h du matin, les oiseaux ne chanteront plus
je me retrouve encore une fois, étendue sur le sol dont je connais tout les détails
mon esprit embué ne suffit pas à chasser ton visage
ce visage que j'aime tant contempler, même paupières closes je peux m'en remémorer chaque détail
c'est comme si tu étais noué à mon âme par un fil invisible, que je sens réchauffer mon corps entier quand je croise ton regard
quand ce désastre a-t-il disparu? quand est-il devenu si doux? je ne me rappelle même plus du chaos qu'était, il n'y a pas si longtemps, l'existence que je menais

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l'inconscient ne s'interroge jamais sur sa conscience, jusqu'à ce que le doute s'insinue en lui tel un poison étouffant. le voile dont il drapait sa réalité se fissure et la panique s'empare du moindre millimètre carré de son être. comment échapper à l'absurdité de ce monde? il faut bien une échappatoire à cette constance interrogation de la Conscience. alors il danse, son âme danse, ses doigts dansent sur les touches d'ivoire noires et blanches, il construit la mélodie de sa conscience, note après note, révélant ainsi ses plus grandes peurs sans dire un seul mot

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les orchidées, ces fleurs si délicates
si compliquées à faire fleurir
je contemple leurs pétales blancs perlés de pourpre
j'admire leurs tiges solides, leurs feuilles volumineuses
de l'extérieur la fleur est magnifique, délicate
qui pourrait deviner le poison la pourrissant de l'intérieur?
il est invisible, jusqu'au moment où l'on commence à remarquer la couleur terne des pétales, l'affaissement de la feuille. mais on ignore, on l'arrose encore et encore, se convainquant nous même que ça suffira à la réanimer et raviver son éclat
et puis, les pétales chutent
un par un
dans un silence assourdissant
noyer l'orchidée n'aura pas suffi à la sauver

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant