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je crois que j'aimerais être une planète. suivre la même trajectoire durant toute mon existence, un axe tracé d'avance dont je ne peux pas dévier. peut être une lune? orbiter tranquillement autour d'une planète plus grande. ou un papillon? vivre sur la terre ferme jusqu'à ma transformation puis goûter au plaisir de voler, parcourir le ciel quelques petits jours avant de mourir. je voudrais être un objet inanimé, un animal à l'espérance de vie ridiculement courte, n'importe quoi qui s'éteigne rapidement. en fait, je crois que j'aimerais tout simplement ne pas exister. je ne vis même pas, j'existe. je cohabite avec des émotions qui prennent trop de place, je me noie dans mes propres pensées qui envahissent mon âme et mon corps à tout bout de champ. des torrents de la(r)mes s'abattent sur ma peau à chaque instant où je fais l'erreur de m'autoriser à penser sans distraction.

le plaisir de la vie n'est régi que par l'aspect éphémère de celle ci ainsi que des éléments la composant.
on apprécie un moment, une journée, quelques mois car au fond nous savons pertinemment que cette stabilité et ce bonheur ne sont qu'éphémères et ne tarderont pas à se dissiper dans la routine et la tristesse.
parfois en contemplant son visage je retrouvais un certain goût d'exister. elle habillait mon quotidien grisâtre de couleurs plus chaleureuses, elle enveloppait mon âme congelée d'une tiédeur réconfortante, comme un feu de cheminée en plein janvier.
maintenant, je contemple le mur, me demandant quand les couleurs réapparaîtront dans mon existence désormais monochrome.

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant