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je n'aime pas être réveillée
j'aime dormir, j'aime sentir la chaleur de mon lit et m'enfoncer dans mon oreiller
mais mon corps n'aime pas dormir
mon cerveau a toujours besoin d'analyser mon environnement et être sûr que je sois parfaitement en sécurité avant de me laisser sombrer
alors peut être que je devrais écouter mes parents, peut être qu'on devrait déménager, je me sentirais plus en sécurité et je dormirais
ou peut être que le mal qui me ronge se trouve déjà en nous, en moi.
en fait la vie c'est nul; une succession de journées toutes pareilles avec seulement quelques futiles détails permettant de les différencier les unes des autres
de temps en temps une nouvelle journée voit le jour puis la nouveauté se fond dans la routine qui nous étouffe
quel intérêt de "vivre" si j'ai déjà vécu 6369 journées semblables ? ça n'a aucun sens
peut être que c'est juste moi qui n'ai pas de sens en fait, je ne suis qu'un amas de pensées, un entremêlement de mots; je ne communique qu'avec les la(r)mes. mais qu'adviendra-t-il du vide en moi si je décide de lâcher prise ? va-t-il disparaître avec moi ? ou rester ici, à ma place, et grandir encore et encore et encore finissant par engloutir toute chose sur laquelle j'ai un jour porté le regard ? œil pour œil, dent pour dent comme on dit. mots pour mots, vide pour vide. ça n'a aucun sens rien n'a plus de sens je ne sais même plus qui je suis où je suis ce à quoi je pense. ces pensées qui me pourrissent la vie je ne les reconnais même plus elles n'ont jamais autant hurlé dans ma tête je ne saisis même plus ce qu'elles veulent de moi

recueil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant