Chapitre 4

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"Holding focus, hopping, take me back to the light. I know you were way too bright for me, I'm hopeless, broken, so you wait for me in the sky."

Harry Styles - Golden

1 semaine, 7 jours, 168 heures.

Cela fait 168 heures qu'Harry attendait un quelconque signe de vie de la part du libraire, en vain. Comme le plus âgé le lui avait demandé, Harry lui avait envoyé du courrier à son adresse, une lettre qui réunissait tout ce qu'il n'avait pas su lui exposer en face à face durant leur rendez-vous, en épargnant évidemment le fait que Louis lui plaisait, cependant, depuis ces derniers jours, depuis cette attente longue et incessante, il avait finit par se demander s'il n'avait pas écrit quelque chose qui pouvait porter à confusion.

"Le temps était si bon à vos côtés"

Il le pensait sincèrement, et il avait souri en écrivant cette phrase à l'encre fine et noire avec sa plume, mais avait-elle pu mettre mal à l'aise son interlocuteur ? Il en doute puisque Louis lui avait également dit qu'il était de bonne compagnie en sortant du café.

Il se renfrogna dans son canapé, un verre de Whisky à la main, ce soir il devait donner un concert au Beachwood café, un célèbre café de la capitale, mais pour le moment il n'avait pas trop la tête à ça, il l'avait écrit dans sa lettre, il lui avait même dit que le café lui plairait sûrement parce qu'il regorge de bouquins, peut-être au fond de lui avait-il l'espoir d'y croiser Louis, ça il n'en était plus si sûr.

Il regarda l'heure sur la grande horloge accroché au mur de son duplex londonien et soupira, les heures passaient si lentement et après 7 jours d'attentes, 7 jours où il allait regarder régulièrement son courrier, il avait décidé d'arrêter d'attendre cette fichue réponse, alors aujourd'hui il ne regarderait pas son courrier, à quoi bon tomber sur une boîte aux lettres vide ?

17 heures, voilà l'heure à laquelle il daigna enfin se lever de son divan, il posa son verre vide dans la cuisine et frotta son visage de ses mains, cette journée n'était clairement pas belle, et même s'il avait un show ce soir, il avait hâte d'aller se coucher. Il avait rendez-vous à 20 heures pour un spectacle à 20h30 et après il rentrerait rapidement se terrer sous ses draps en insultant la terre entière et sûrement Louis au passage. Il essayait tant bien que mal de comprendre pourquoi il lui avait demandé de lui écrire si c'était pour au final l'ignorer comme l'homme stupide - parce que oui à cet instant précis Harry était persuadé d'être stupide - qu'il était.

"J'aimerai tant vous revoir"

Oui, c'est vrai, Harry aurait aimé revoir Louis, partager un autre moment simple avec lui, il aurait aimé découvrir plus de choses sur le libraire, il aurait aimé découvrir Doncaster, les petites habitudes de Louis, voir ce qu'il aimait,.. bon ok, il s'emportait peut-être, enfin oui il s'emportait totalement, il n'avait vu Louis qu'une seule fois alors pourquoi celui-ci accepterait-il de le revoir ? Mais il râla dans son coin quand la question de : " Pourquoi m'a-t-il demandé de lui écrire si c'est pour m'ignorer ?" revint dans sa tête.

Il partit finalement préparer ses vêtements, il aimait parfois porter des choses extravagantes, comme ce soir où il avait choisir de porter un pantalon noir en cuir et une chemise remplit de paillettes. De nos jours, personne n'aurait porté attention à ce genre de tenues, mais en 1960, un homme rempli de paillettes attirerait forcément le regard, qu'il soit bon ou mauvais et c'est ce qu'Harry adorait, oui il aiamit se montrer, il aimait qu'on le regarde, qu'on l'observe et même qu'on se demande s'il n'était pas homosexuel.

Alors peut-être que ce soir certains remettrait en doute son orientation sexuelle, peut-être qu'il serait jugé par l'extravagance de son accoutrement, mais il n'en avait que faire pour la seule et unique raison qu'il rêvait d'être qui il était vraiment.

"Soyez libre d'être la personne que vous avez toujours rêvé d'être"

Ces mots, il les avaient écrit sur la lettre qu'il avait adressé à Louis, en effet, ce dernier lui avait confié sa peur du regard des autres, lorsqu'ils discutaient autour de leurs tasses, Louis avait avoué à Harry qu'il avait peur de ce que les gens pouvaient penser de lui, qu'il avait peur de ne pas répondre aux critères de la société,... Louis était le genre de bon citoyen qui voulait être en ordre sur tout et ne jamais enfreindre une seule règle. Quand il avait dit ça, Harry avait donc compris que Louis était surement heterosexuel, mais à vrai dire, ça il s'en doutait un peu, cependant il ne perdait pas espoir, puisque l'espoir c'est ce qui nous raccroche à la vie.

Après être resté plusieurs minutes sous sa douche, le chanteur avait enfilé sa tenue et vers 19H30 il avait quitté son lieu de résidence afin de se rendre au café où ses amis l'attendaient déjà.

"You can let it go

You can throw a party full of everyone you know

And not invite your family 'cause they never showed you love

You don't have to be sorry for leaving and growing up"

Il était presque 22 heures quand Harry chanta sa dernière chanson de la soirée, Matilda, une chanson qu'il avait écrite et qui lui tenait vraiment à cœur parce qu'il parlait de lui, la Matilda de cette musique était en réalité le Harry présent sur scène devant une centaine de personnes. Il sourit doucement à ses amis en laissant la mélodie douce continuer derrière lui.

Parmi les 107 personnes présentes ce soir au café, dans la pénombre au fond de la salle se tenait Louis. Harry ne le voyait pas, trop concentré sur le public devant lui, il ne voyait pas ce regard bleu, ce regard qui l'avait tant marqué il y a quelques jours au détour d'un carrefour.

"Matilda, you talk of the pain like it's all alright

But I know that you feel like a piece you's dead inside

You showed me a power that is strong enough to bring sun to the darkest days

It's none of my business, but it's just been on my mind"

Et c'est pourtant ce regard, ce regard qui l'avait amené à écrire cette petite phrase, symbolique pour l'un, trop perturbante pour l'autre.

"Savez-vous à quel point vos yeux m'ont marqués ?"

Ces quelques mots avaient suffit à retourner l'estomac de Louis lorsqu'il les a lu, d'où la raison de son silence, d'où la raison de sa présence ici, ce soir.

Et si on s'aimait ? TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant