Harry avait reçu la lettre de Louis trois jours après son envoi, dès lors il l'avait lu et n'avait pas attendu et avait préparé sa valise. Cette fois ci il n'avait pas pris le temps de plier soigneusement ses vêtements, il les avait plutôt lancé avant de fermer sa mallette rapidement.
Il avait pris le premier taxi qui l'emmenait à la gare et fit de même avec un train en direction de Doncaster, la ville de Louis.
Cette fois-ci, il n'avait pas demandé la route à un passant, il n'avait pas recroisé le monsieur accompagné de Pingoui, son petit jack-russel. Par contre en arrivant devant le 28 de la rue Halle Gate, il avait recroisé Golden qui comme la première fois était venu se frotter dans ses jambes pour obtenir une caresse sur la tête. Il n'avait pas non plus hésité avant de toquer à la porte et n'avait pas attendu avant de prendre Louis dans ses bras en voyant son visage ravagé par les larmes.
Louis avait recommencé à pleurer dans les bras du musicien, mais il s'était rapidement repris et l'avait fait entrer. Harry avait rangé ses affaires dans la chambre d'amis et était vite redescendu pour tenir compagnie au libraire. Il ne le forçait pas à parler pour le moment, il savait que sa présence le réconfortait déjà et il le laisserait parler en temps voulu. Avec sa venue rapide, il voulait lui faire comprendre que non, lui il ne l'abandonnerait pas, parce que c'était lui qui avait commencé à l'aider à être qui il voulait être alors ce n'est surement pas maintenant qu'il le laisserait tomber, il était déjà très fier de lui.
Depuis le fauteuil du salon au pied de la grande bibliothèque, il observait le plus âgé appuyé contre la rambarde de sa terrasse, il fumait en fixant le sol et cette situation rendait triste Harry, parce qu'il avait aussi l'impression que tout ça était arrivé par sa faute, qu'est ce qu'il se serait passé s'il ne s'était jamais croisé à Piccadilly Circus ? Même si cette situation lui faisait du mal, il ne voulait pas penser à ce qui aurait pu se passer s'il n'avait pas été le voir au salon littéraire, et peut-être que ça pouvait sembler égoïste aux yeux de n'importe qui, mais Harry, lui savait qu'il l'aiderait et que jamais au grand jamais il le laisserait se débrouiller seul.
Il se leva alors et sortit sur la terrasse pour aller se poser à ses côtés, il laissait les oiseaux et les bruits de la ville faire la conversation entre eux pendant qu'ils fixaient tous les deux les fleurs aux pétales bleues enlacé tendrement l'herbe verte.
" Je les déteste."
Harry releva les yeux vers son interlocuteur, comme pour l'inciter à continuer dans sa lancée.
" Est-ce si grave de pouvoir être attiré par un homme ?
- Non, ça ne l'est pas Louis."
Sa voix se faisait douce, il voulait rassurer Louis et lui montrer que lui, il était à son écoute et qu'il l'acceptait pour qui il était et non celui qu'il laissait croire qu'il était.
"Vous ne devez pas vous sentir honteux d'être attiré par quelqu'un du même sexe, pourquoi serait-ce mal d'aimer ?"
Il baissa les yeux vers lui, le silence prenant place entre eux, ce n'était pas un silence pesant, simplement un silence qui voulait dire à travers un regard : "Je suis là". Louis jeta son mégot dans le cendrier sans pour autant quitter le regard d'Harry et une fois ses deux mains libres, il murmura dans le calme printanier.
"Vous pouvez me prendre dans vos bras ?"
Harry ne se fit pas prier et enlaça doucement le corps du plus petit, ce geste était assez symbolique pour Louis, il ressentait le soutien de son ami, enfin, ami selon la définition que l'on donnait à ce mot. Le plus jeune caressa le dos de Louis d'une manière réconfortante et ce dernier s'autorisa à fermer les yeux en se reposant contre lui.
"Je suis fière de vous Louis."
Il sentit les bras de Louis se resserrer autour de lui et il le laissa rester contre lui le temps dont il avait besoin. Il lâcha un faible "Merci" au bout de quelques minutes et se recula avant d'inviter Harry à retourner à l'intérieur.
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Pendant que Louis bouquinait, Harry s'était proposé pour aller faire les courses afin de préparer le dîner de ce soir, il lui avait donc caressé doucement les cheveux en souriant et avant de partir il lui dit d'une voix douce : " Je reviens."
Il était donc partit en direction du marché à quelques rues de la maison où il logeait et prit de quoi préparer un bon repas. Quelques mois étaient passés depuis leur rencontre en mars, actuellement on presque en juillet et Harry appréciait le fait qu'il se rapprochait doucement de Louis, il ne voulait pas que ses relations se fassent dans la précipitation alors ça le rassurait aussi d'un côté, il ne voulait pas commettre d'erreurs au risque de voir Louis le fuir.
Il profitait de l'ambiance chaleureuse du marché, il discuta même quelques minutes avec Pierre, un français installé à Doncaster depuis 10 ans qui vendait les fruits et légumes de son jardin tous les jeudis sur le marché nocturne de la ville.
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Il rentra plus tard avec plusieurs sacs, Louis l'avait autorisé à prendre les clés pour cette sortie, et aussi pour s'assurer qu'il soit sûr de revenir. Il releva la tête de son livre en entendant la porte d'entrée claquer et sourit en voyant Harry.
" Vous avez trouvé votre bonheur ?
- J'ai de quoi préparer un bon repas pour ce soir, j'espère que ça va vous plaire !"
Il fila donc dans la cuisine, laissant Louis dans son univers et cuisina durant de longues minutes avant d'installer le couvert et de l'inviter à prendre place à table. Louis le remercia pour ce repas et l'aida ensuite à débarrasser et laver la vaisselle. Leur rituel se remit vite en place sauf que cette fois, Louis lisait sur un siège dans le jardin à côté d'un Harry plongé dans son écriture, le calme de la nuit tombante les apaisait tous les deux et cela leur permettait de passer un moment calme. Harry s'était vite rendu compte que Louis n'était pas un grand bavard, il n'avait pas besoin de parler beaucoup, simplement de passer des moments avec la personne qu'il chérissait, il avait compris que c'était de ça dont le plus vieux avait besoin pour se mettre doucement en confiance et accepter que des personnes pouvaient être là pour son bien et pour l'aider à progresser.
Ils avaient donc passé une heure, peut-être deux dans le jardin en échangeant parfois quelques mots, à vrai dire aucun des deux ne le savaient, lorsqu'ils étaient ensemble, le temps filait plus vite. Quand la nuit noire avait pris place et que Golden miaulait aux pieds de son maître, Louis invita Harry à retourner à l'intérieur.
Une baie vitrée fermée, des rideaux tirés tamisant la pièce qui était éclairée par quelques bougis et deux cafés fumant préparés soigneusement par Harry posés sur la table, cela rendait tout de suite l'ambiance plus intimes, mais Harry n'en fit aucune allusion, Louis ne devait pas paniquer, le temps n'était pas compté.
Louis s'était installé à côté d'Harry, il n'avait pas laissé d'espace entre eux, leurs genoux se frôlaient, sa tête retrouva rapidement l'épaule du bouclé et le coeur de Louis se calma petit à petit, il ne pensait plus aux mots douloureux que ses parents avaient pu lui dire, non il n'était pas devenu la honte de la famille pour la seule et unique raison qu'il était attiré par l'homme en face de lui, au contraire, il devait être fière d'être probablement le premier de la famille Tomlinson à s'assumer complètement.
Les deux tasses vident se retrouvèrent posés sur la table, côte à côte comme deux amants ne pouvant être séparés l'un de l'autre. Louis sourit face à cette pensée et doucement, sa main se retrouva contre la peau douce du bouclé. Il caressait doucement son bras, au creux de ceux-ci, il se trouvait à sa place et c'est tout ce qui l'importait. Il sentit Harry bouger contre lui, il releva alors les yeux vers son visage et croisa ses yeux émeraudes dont-il ne pouvait plus se passer. Louis fixait Harry, Harry fixait Louis et le temps semblait s'être figé dans ce salon en plein coeur de Doncaster, seul le "TIC TAC" de l'horloge en fer forgé qui trônait sur le mur en face de la bibliothèque rappelait aux garçons que le temps filait, que les secondes se transformaient en minutes.
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Et si on s'aimait ? TOME I
FanfictionLondres, dans les années 60. Les relations homosexuels sont jugées comme un crime. Comment, au détour d'un carrefour d'une avenue célèbre de la capitale anglaise, deux hommes vont se croiser et finir leur vie ensemble ? Je vous invite à venir lir...