Harry quitta la scène sous les applaudissements du public et souffla un peu à l'arrière afin de rejoindre Niall, Sarah et Zayn présents ce soir.
Il s'installa à la table sous les compliments de ses camarades sans pour autant voir que Louis le regardait toujours depuis le fond de la pièce.
Dans l'esprit de Louis, c'était assez... Bordélique, beaucoup de questions se mélangent entre elles, à vrai dire, il ne savait même pas pourquoi il avait fait le voyage jusqu'ici, il n'avait pas répondu à Harry alors ce dernier avait déjà sans doute oublié l'existence même du libraire. En fait, si, il était là parce qu'il voulait des réponses, des réponses aux mots de Harry et à ses maux à lui, son esprit était tellement retourné qu'il n'avait même pas remarqué qu'il fixait le sol depuis une dizaine de minute et surtout que Harry était déjà prêt à quitter le café.
Il posa rapidement un billet sur le comptoir du bar et enfila sa veste avant de filer à l'extérieur pour voir la silhouette d'Harry se dissiper dans la brume fraîche de la nuit.
"- Harry !" il s'exclama en marchant vers lui.
Le dit Harry se redressa et se tourna légèrement pour voir qui pouvait bien l'intercepter à une heure pareille en plein Londres, mais il reconnut rapidement son regard.
"- Louis ? il resta muet quelques secondes afin de voir si c'était bien réel. Qu'est ce que vous faites ici ?
- Je.., il baissa les yeux, cherchant ses mots. Je voulais vous voir, je voulais discuter avec vous.
- Discuter ? Mais vous ne m'avez jamais répondu pourtant, la voix d'Harry était basse, comme s'il se parlait à lui-même.
- Je sais, je suis désolé, soupira Louis. Je voulais justement te parler de ton courrier.
- Vous pouvez simplement me répondre, pourquoi avoir fait le déplacement jusqu'ici ?
- Parce que je voulais entendre votre réponse de mes propres oreilles et non la lire sur un fichu morceau de papier."
Le silence s'empare de la rue en plein cœur de Londres, que veut-il dire par là ? A-t-il été gêné par la lettre que lui aurait envoyée le musicien ? Il se perd quelques secondes dans l'océan bleu en face de lui, il se mord la lèvre inférieure, il se pose tout un tas de questions.
"Souhaitez-vous venir chez moi afin que l'on discute de cette lettre ? propose le plus grand.
- Je vous suis", chuchote le plus petit.
Et c'est ainsi qu'ils se retrouvent à marcher en direction de l'appartement du plus jeune, dans un silence causé par le tracassement de l'un et le questionnement de l'autre.
–
"- Je vous en prie, installez- vous sur le canapé, il dit à son invité en retirant sa veste. Je vous sers quelque chose à boire ?
- Je veux bien, un Whisky s'il vous plaît."
Harry se tourne vers son buffet et ouvre la porte en verre pour en prendre deux verres ainsi qu'une bouteille de Whisky écossais. Il les sert et range la bouteille avant de se tourner vers Louis et de lui tendre son verre et de s'installer dans le divan en face. Il boit une première gorgée en silence tout en le fixant.
"Ma lettre vous a-t-elle posé problème ?
- Pour tout vous dire, oui, il baisse les yeux.
- Et pour quelle raison ? le questionne le bouclée.
- Vos mots, il le fixe à nouveau.
- Mes mots ? Qu'ont-ils mes mots ?
- Eh bien, ils sont forts, il se mord la lèvre inférieure.
- Forts ? Ils sont seulement sincères, Louis" , le plus jeune, s'appuie contre le dossier du fauteuil en buvant.
Le dit Louis baisse les yeux, il n'ose pas en venir, aux faits, il a peur de faire fausse route, de se tromper sur la nature de ce qu'Harry exprimait sur cette feuille jaunit par le temps. Il avait peur d'être ridicule, de mettre mal à l'aise Harry et de gâcher quelque chose qui n'existe même pas encore.
"- Dans la lettre, vous dites que mes yeux vous ont tant marqués, qu'ont-ils de spécial ?
- Ils sont beaux, je n'en sais rien, il hausse les épaules. J'ai été attirée par votre regard automatiquement, ça ne se contrôle pas."
Louis s'enfonce dans le fauteuil, Harry se braque, ce n'est pas son but, il veut juste savoir ce qu'il ressent, Louis ne veut pas d'une relation au-delà de l'amitié, et même s'il le voulait, c'était impossible.
"- Vous m'avez dit de.. d'être libre d'être la personne que je voulais être, il murmure.
- Ce sont bien mes mots, oui.
- Êtes-vous libre d'être la personne que vous voudriez être ?
- Plus ou moins, il fronce les sourcils. Louis, je ne comprends pas, venez en aux faits.
- Est-ce que.., il se triture les doigts. Êtes-vous homosexuel ?"
Harry ne répond pas de suite, il regarde Louis qui lui fixe ses doigts, tellement gêné d'avoir posé cette question.
"- Qu'est-ce qui vous fait dire que je puisse être homosexuel ?
- Eh bien.. eh bien votre lettre, ce que vous y racontez, que vous voulez tant me revoir, que vous avez apprécié ma compagnie,.. Il ose enfin relever les yeux vers lui.
- Ce sont ces mots qui vous préoccupent tant ? Est-ce que ce ne sont pas des choses que deux amis peuvent se dire ? C'est vrai, j'apprécie mes amis et je souhaite les revoir, il répond calmement.
- Vous avez raisons, excusez-moi, mon questionnement était stupide, il pose son verre sur la table et se lève pour quitter l'appartement. Je vais vous laisser, je ne voulais pas vous-
- Louis, Louis, Harry se lève et l'intercepte avant. Ne partez pas pour si peu, restez donc."
Louis ancre son regard dans les yeux verts du plus grand et se triture l'esprit durant de longues secondes avant de bien vouloir se rassoir. Harry reprend sa place à son tour.
"- Cela poserait-il problème si je l'étais ?
- Si vous étiez ?
- Homosexuel, est-ce que cela vous dérangerait ?
- Oh, eh bien je suppose que non, il fixe son verre. Chacun est libre d'être ce qu'il veut.
- Alors pourquoi vous ne le faites pas ? Pourquoi n'êtes vous pas cette personne, celle qui résonne au fond de votre cœur ?
- Je suis qui j'ai envie d'être Harry !
- Vous mentez, il le regarde indéniablement, vous m'avez dit l'inverse lors de notre rendez-vous."
Louis perd ses mots, il ne pensait pas que le musicien se souviendrait de cette conversation, il ne répond plus, reste de marbre et n'ose plus le regarder.
"- Ce n'est pas une honte d'aimer les hommes Louis, il essaye de le convaincre. Je suis homosexuel, est-ce que cela change la vision que vous avez de moi, ne suis-je plus de bonne compagnie ?
- Si, vous l'êtes toujours.
- Alors n'ayez pas peur d'être qui vous êtes."
–
Louis finira-t-il par accepter d'être lui-même ?
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Et si on s'aimait ? TOME I
FanfictionLondres, dans les années 60. Les relations homosexuels sont jugées comme un crime. Comment, au détour d'un carrefour d'une avenue célèbre de la capitale anglaise, deux hommes vont se croiser et finir leur vie ensemble ? Je vous invite à venir lir...