Chapitre 2 : Séparations

18 1 0
                                    


Deux mois passèrent presque normalement, dans ma version de la normalité. À l'exception près que ma relation avec Emery s'étiola tant que nous finîmes par rompre. Je ne peux pas dire que ce fut vraiment brutal, ce serait mentir que de dire que je ne l'avais pas vu venir. J'avais continué à le voir régulièrement, lui et la meute, mais je n'osais m'avouer que quelque chose avait changé. Puis, il mit mes nerfs à l'épreuve plutôt deux fois qu'une, dont la fois de trop.


La première fois, nous étions en route vers la réserve lorsqu'il prit la parole d'un ton las.

« Tu ne t'étonneras pas, Quill a muté il y a quelques jours.

- Vraiment ? Whah, vous commencez à être un paquet.

- Si seulement les suceurs de sang pouvaient se casser, on serait pas autant. C'est vrai, quoi, ajouta-t-il face à mon air réprobateur, Quill est peut-être ravi d'être enfin des nôtres, mais il ne mérite pas ce sort. Aucun de nous ne devrait avoir à en passer par là.

- Je ne pourrais jamais affirmer ou infirmer, ça, arguai-je, mais tu pourrais éviter de blâmer les Cullen aussi vite. Ils ont trouvé refuge ici. Et, je ne serais pas heureuse s'ils n'étaient pas dans le coin.

- Oh, s'il te plait ! Protesta Emery.

- Quoi ? Il n'y a que toi qui a le droit de les mentionner quand c'est pour les insulter, alors que moi je ne peux les évoquer sous aucune circonstance ? Râlai-je.

- Tu sais que je ne peux m'empêcher de les détester.

- Je sais, et c'est réciproque. Pourtant, ils s'intéressent à comment se passent mes journées avec toi. Tu n'en as jamais fait autant.

- Tu as l'air bien, ça me suffit. Autrement, après ce qu'il s'est passé au printemps, il suffirait d'une égratignure pour que je courre leur arracher la tête.

-Emery ! Putain. »

La voiture s'arrêta, coupant court à la discussion qui était sur le point de prendre une tournure encore plus déplaisante. Je descendis, claquai la portière et partis me mêler au groupe sans un regard vers mon petit ami.


Pour me distraire, je tentai d'afficher mon plus grand sourire pour accueillir Quill dans la meute.

« Merci Gwen ! Par contre, tu vas devoir trouver quelque chose pour te faire pardonner d'avoir su avant moi. »

Il semblait si épanoui, enfin réuni dans le secret avec ses meilleurs amis, que sa joie parvint réellement à me changer les idées.


La seconde fois, un autre dimanche, Emery m'entraina par le bras à une certaine distance du groupe de jeunes loups éparpillés devant la maisonnette de Sam et Emily.

« Je peux savoir pourquoi tu flirtes avec Jacob, maintenant ?

L'intéressé venait de s'éloigner après que nous ayons discuté un moment.

- N'importe quoi, Em, rétorquais-je avec un sourire amusé. On parlait.

- Oh, s'il te plait. Tu lui as toujours plu, grimaça-t-il.

- Je ne nie pas qu'il semblait avoir un faible pour moi, il y a quelques temps. Mais ça n'a jamais été réciproque, ça n'a jamais été lui que je voulais, arguai-je avec tendresse. Je sais qu'il respecte ça, qu'il te respecte toi et qu'il ne te ferait jamais de mal. Si vraiment tu as des doutes là-dessus, c'est avec lui qu'il faut voir.

- Et si ce n'est pas lui qui me fait douter ? Me répliqua-t-il en évitant mon regard.

- Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? Demandai-je, toute trace de tendresse évaporée.

The space between a rock and a hard placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant