Loin au sud-est, la jeune Layla, âgée de dix ans, explorait les ruines d'un ancien temple. Elle s'émerveillait devant les anciennes sculptures à moitié démolies. Le reste de peintures effacées sur les murs couverts de mousses restait des plus captivant. Deux ans auparavant, Layla avait découvert ce temple enfoncé dans la montagne. Sa mère, Bérengère, l'avait défendu d'y retourner. Néanmoins, Layla ne s'était jamais lassée de s'y rendre. A chaque fois, elle découvrait de nouvelles peintures, ainsi que de nouvelles pièces s'enfonçant toujours plus profondément dans la montagne.
Layla s'arrêta dans une grande pièce parcourue par un petit ruisseau. Le cours d'eau s'écoulait d'une ouverture formée dans une des parois par l'érosion de la roche. Un éboulement avait créé un trou dans le mur d'en face laissant passer les rayons de la lumière du jour. Des oiseaux avaient créé leur nid en haut de différents piliers. Layla trouvait cette pièce magique, allongée sur un lit de mousses, écoutant le chant des oiseaux et le bruit soporifique du ruisseau. Bercée par la nature environnante, elle ferma les yeux, laissant les rayons du soleil chauffer sa peau.
Layla rouvrit les yeux. La pièce n'était plus éclairée par la puissante lumière du jour. Un frisson parcourut ses membres. L'air s'était drastiquement rafraichi. Dans un bond, elle prit ses affaires et courut en direction de la sortie. Une fois sortie du temple, elle traversa l'épaisse forêt, espérant rentrer suffisamment tôt pour que sa mère ne s'inquiète pas outre mesure. Il fallait aussi que les habitants n'aient pas fermé les portes de la ville. Afin de maintenir la petite bourgade loin des voleurs et des brigands, ils fermaient toutes les nuits la seule entrée, ne laissant passer personne. C'est ce que sa mère lui avait appris.
Le soleil se cacha derrière les arbres, laissant d'inquiétantes ombres apparaitre. Elle s'en voulut de s'être endormie. Elle courut à travers le champ de blé du vieux Vor. Layla arriva au village à la nuit tombée, elle traversa le pont de pierre par-dessus la rivière Winda. L'ancien Frédéric l'attendait afin de pouvoir fermer les portes de bois. L'ancien savait tout ce qui se passait dans le village. Malgré un caractère bougon fréquent, il était un des membres les plus respectés de la communauté.
« Allez petite. Dépêche-toi ! Ta mère s'impatiente.
- Désolée. Merci de m'avoir attendue, cria-t-elle sans s'arrêter. »
Elle arriva devant chez elle en quelques minutes seulement. C'était une maison de pierre au toit de chaume sur la place centrale du village. Layla poussa la porte de bois et la referma doucement derrière elle. Sa mère était en train de préparer le repas du soir. Layla commença à monter les marches discrètement quand sa mère l'interpella :
« Où est-ce que tu étais ? Tu es allé dans l'ancien temple, dit-elle perspicace »
Layla redescendit les quelques marches gravies. Elle s'avança la tête basse devant le regard sévère de sa mère. Après avoir essuyait ses mains sur un torchon, cette dernière les posa sur ses hanches. Layla ne put s'empêcher d'avoir l'air coupable. Bérangère la réprimanda :
« Je t'ai portant dit que je ne voulais pas que tu y ailles. Tu risques de te faire mal et puis regarde dans quel état tu t'es mise. »
Layla regarda vite fait sa tenue. Elle était toute sale, couverte de poussière et de terre. Layla ne répondit pas à sa mère, sachant que de toute façon sa mère aurait le dernier mot peu importe les arguments avancés. Il était bien plus facile de ne rien dire.
« Allez. Change-toi, et va te laver les mains, on mange. Et puisque tu ne m'as pas obéi, tu n'iras pas écouter les conteurs ce soir »
Même si Layla adorait entendre les histoires que les conteurs et les troubadours racontaient, elle fut contente de s'en tirer à si bon compte. Elle monta les marches deux par deux. Elle se changea rapidement jetant ses affaires sales par terre dans sa chambre, se lava les mains avec le rugueux savon, et retourna dans la salle à manger où sa mère commençait à mettre la table. Elle l'aida à répartir les couverts sur la table, puis mangea ses légumes en silence, rêvant de vivre des aventures comme dans les histoires des conteurs. Ces histoires lui rappelaient celles que lui narraient son père en la bordant.
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Atras
AdventureUne épopée de fantasy où intrigue, guerre, fraternité et magie sont au cœur d'un récit en pleine écriture. Merci à Alilithia pour cette très belle couverture !