Chapitre 4

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« Petite ne joue pas au héros. Donne-moi cette épée, ordonna l'homme encapuchonné, de toute façon que ferais-tu d'une telle lame. Ne risque pas ta vie, et donne-moi cette arme !

- Jamais. Je vous tuerai et vengerai mon père !, répondit-elle en se demandant d'où le courage lui venait.

- Ne fais pas l'idiote ! Je ne sais pas qui est ton père. Je n'ai jamais tué d'innocent. Je suis au service du bien. Alors donne-moi cette arme !

- Je suis Layla Coursevent, fille de Térion Coursevent duelliste de mérite au mur, fit-elle les larmes aux yeux par l'évocation de son père et par la peur la tenaillant, et vous qui êtes-vous ?

- Je me nomme Nelthyr, dit-il en ôtant sa capuche et en faisant une élégante révérence. »

          Layla put voir le visage de l'homme. Il avait le visage fin, de longs cheveux couleur d'encre, ainsi que de longs sourcils. Il possédait un certain charme, affichant un air altier. Layla remarqua que Nelthyr avait de longues oreilles pointues. Elle articula tant bien que mal :

« Qu...qu'êtes...qu'êtes-vous ? »

          Nelthyr émit un rire tonitruant.

« Je vois que les atriens sont tenus dans l'ignorance. Je te laisse chercher par toi-même. Sache que j'ai été un duelliste et que j'ai combattu aux côtés de ton père contre les cromoïdes. Malheureusement il est mort avant que je comprenne qui était le véritable ennemi. Je te le demande une dernière fois ! Donne-moi cette épée ! »

          Layla se remit de sa stupéfaction :

« Vous avez trahi votre serment ! Vous vous êtes allié aux cromoïdes !

- Tu ne sais rien de ce qu'est devenu le monde d'aujourd'hui.

- Mon père est mort face aux cromoïdes en défendant des valeurs. Je vous tuerai pour le venger ou je mourrai en duelliste, comme lui.

- Très bien... Assez perdu de temps. Occupez-vous d'elle »

          Les deux cromoïdes commencèrent à s'approcher. Layla serra plus fort le manche de Kovnur, priant l'esprit de son père pour qu'il lui vienne en aide. Les croyances déclaraient qu'à la mort d'un honnête atrien, s'il avait été brûlé, son esprit venait guider et protéger les membres de sa famille.

          Layla ne savait pas se battre, encore moins à l'épée. La seule fois où elle s'était battue, c'était avec le fils du boulanger avec des bouts de bois. Les cromoïdes firent le tour de la table, se plaçant à deux pas de Layla. Ils tirèrent de leur fourreau de sombres badelaires. Layla se tint prête à parer les premiers coups. Elle regarda à tour de rôle les deux cromoïdes, ne sachant pas lequel allait lancer la première offensive.

          Soudain, un homme, vêtu d'une bure brune, atterrit sur la table de pierre. Il attaqua sans prévenir. Il parvint à se débarrasser d'un cromoïde surpris par cette attaque. L'autre lui donna plus de difficulté. Le cromoïde parait chacun de ses coups mais il fut obligé de reculer de quelques pas sous les coups de l'homme. Nelthyr regarda une dernière fois Layla, et quitta la pièce. Le sauveur parvint à désarmer le cromoïde d'un terrible coup latéral, lui transperçant le torse de son sabre.

          Il s'assit sur une grosse pierre essuyant son arme avec un bout de cuir. Layla resta planter debout, la main tremblante, encore sous le choc de ce sauvetage inespéré. L'homme âgé avait de longs cheveux blancs dépassant de sa capuche. Il portait aussi une petite barbe blanche. Malgré les rides sur son visage, l'homme dégageait une étrange vivacité. Layla finit par articuler quelques mots :

« Vous ne le poursuivez pas ?

- Il est loin maintenant. J'ai passé l'âge de poursuivre les fuyards, répondit le vieil homme.

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