Chapitre 6

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          La chevauchée dura plusieurs jours. Ils n'échangèrent que quelques mots. Layla n'avait pas envie de parler. Elle avait tout perdu. Elle appréciait le silence apaisant du vieil homme. La nuit tombée, ils s'arrêtaient dans des auberges et repartaient tôt le lendemain. Ils cachaient Kovnur consciencieusement sur le cheval de Belgar. Ainsi, l'épée n'attirerait pas le regard cupide d'éventuels brigands. La météo avait été clémente jusque-là. Le soleil brillait au-dessus de la cime des arbres pendant une bonne partie de leur périple. L'ombre apportée par le feuillage des arbres amenait un tendre réconfort.

          Néanmoins, aujourd'hui, d'inquiétants nuages couvraient le ciel. L'air ambiant très humide rendait l'atmosphère glacial. En un seul coup d'œil vers le ciel, Layla sut qu'il ne tarderait pas à pleuvoir. Elle brisa le silence proposant :

« Ne devrions-nous pas monter le campement pour nous abriter jusqu'à demain. Sinon nous risquons d'être trempés et d'attraper froid. Je n'ai pas tellement envie de chevaucher les vêtements trempés.

- Nous allons essayer de gagner la prochaine taverne non loin d'ici, répondit Belgar, J'aimerai dormir le moins possible dans cette tente à peine confortable. J'en ai mal au dos. Je me suis ramolli avec les années. Tu ne trouves pas petite ?

- Je ne sais pas comment vous étiez avant..., fit-elle, Elle est encore loin votre auberge ? J'ai peur que nous n'y arrivions pas avant l'averse.

- Ne t'inquiète pas petite, nous y arriverons. Si ça peut te faire plaisir, nous pouvons hâter le pas.

- Oui, dit-elle en talonnant son cheval, et aussi, ne m'appelez plus petite ! Je m'appelle Layla Coursevent ! »

          Cette dernière remarque provoqua un petit rire étouffé à Belgar. Il accéléra un peu le rythme.

*

          Quelques minutes plus tard, au tournant d'un croisement, ils arrivèrent devant l'entrée d'une petite cour aux abords d'une bâtisse en pierre. Belgar pointa du doigt l'abri devant servir d'écurie. Les clients de l'auberge y avaient déjà installé leurs chevaux. Deux des clients devaient être des gardes de la capitale. Leurs chevaux étaient caparaçonnés, portant l'emblème de cette dernière. Le garçon d'écurie leur signala que deux atres étaient nécessaires pour que leurs montures puissent être installées ici. Belgar lui donna deux pièces d'argents en descendant de son cheval. Layla l'imita, remettant les rênes au jeune homme. Belgar se dirigea vers la porte en bois de la taverne. Un éclair stria le ciel. Le tonnerre résonna quelques secondes plus tard dans toute la région. Il commença à pleuvoir. Belgar poussa la porte sans plus tarder. En entrant, il se tourna vers Layla. Dans un sourire, il fit :

« Pile à temps. »

          Layla se félicita intérieurement d'avoir voulu accélérer le pas. Ils refermèrent la porte derrière eux.

          Layla observa l'auberge. Elle était chaleureuse avec la lumière chatoyante d'un immense feu de cheminée. L'entrée donnait directement sur le comptoir. Plus loin, il y avait une sommaire salle avec quelques tables. Au fond à gauche, sur une petite scène, des musiciens jouaient une chanson entrainante. Un gros monsieur au crâne dégarni et à l'imposante barbe surgit de derrière le comptoir.

« Salut à vous voyageurs ! Bienvenue dans mon humble auberge. Je suis le vieux Stenas mais tout le monde m'appelle Sten. Vous pouvez m'appeler ainsi. Qui êtes-vous ? Vous venez pour passer la nuit ou simplement manger ? Nous avons de confortables chambres où vous serez bien... »

          Belgar retira sa capuche. L'aubergiste s'arrêta de parler, réfléchissant à ce visage qui lui était familier. Puis il reprit :

« Oh ! Mais tu es Belgar ! Mon vieil ami. Toujours sur les routes à ce que je vois. Et elle qui est-elle ? Elle est de ta famille ? Je ne savais pas que les vielles cra...

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