Chapitre 20

1 1 0
                                    

            Maria et Mark échangèrent beaucoup durant le voyage. Ils s'entendaient bien. Il y avait beaucoup d'activités à l'intérieur du transport. De nombreux jeunes soldats rigolaient entre eux, se racontant des anecdotes sur leur entraînement ou leur vie passée. Les plus anciens racontaient leurs missions précédentes, en rajoutant quelques détails pour les rendre plus palpitantes. Maria apprit que Mark venait d'une région du sud-ouest d'Atras. La vie dans ces contrées était difficile de par les immenses déserts de sable couvrant l'aride pays, et la chaleur accablante du soleil. Très peu de personnes y vivaient. Seuls les bandits et les criminels, désirant fuir la justice, s'y précipitaient car la loi n'atteignait pas ces terres reculées. Mark l'avait autorisé à s'exprimer lorsqu'elle le voulait. Il aimait savoir ce qu'elle pensait à tout moment et avait bien compris que son apprentie avait la langue bien pendue. Maria apprit aussi que Mark était le fils d'un trafiquant d'armes, et lorsque que Mark avait développé ses dons à l'âge de cinq ans, son père n'avait pas hésité une seconde à l'envoyer à la tour de l'Ordre où il recevrait une éducation, une culture qu'il ne pouvait pas lui apporter.

          Maria lui parla de sa vie à Demalia où la chaleur ne manquait pas non plus. Elle lui raconta qu'elle aimait chevaucher avec son père dans les champs d'olivier et les vignes autour de la ville. De plus, sa famille possédait une immense propriété où elle pouvait circuler à sa guise sur des hectares sans être dérangée. Mark lui dit que Dakiro aussi venait de Demalia mais qu'il n'y avait pas beaucoup vécu, car il avait rejoint l'Ordre jeune. Ils s'étaient retrouvés dans le même dortoir et le hasard fit que Dakiro fut placé sur le lit à côté du sien. Ils avaient discuté, rigolé et étaient devenus amis en très peu de temps. Après cela, ils ne s'étaient jamais quittés, faisant les quatre cents coups ensemble, aux déplaisirs de leurs maîtres.

          La voix métallique du vaisseau leur indiqua qu'ils ne tarderaient pas à atterrir. Maria impatiente de découvrir du pays, colla son visage au hublot. La clarté du jour commençait à diminuer. Toute la journée avait été nécessaire pour faire le voyage. Ils avaient pu se sustenter pendant le trajet. L'agitation à l'intérieur du vaisseau était retombée. Tous étaient redevenus sérieux. La plupart était stressé par leur première affectation au front. Les autres regardaient simplement devant eux, le visage impassible. Maria réussit à apercevoir l'immense base devant la porte tout aussi impressionnante. Jamais elle n'aurait pu imaginer un mur et une porte de cette taille ! Elle remarqua que quelque chose clochait. L'énorme porte était grande ouverte. Aussi de nombreux camions de transport de matériels et d'hommes traversaient le passage se dirigeant vers Chromos. Maria questionna son mentor :

« Maître, le mur cromoïde est-il tombé ?

- Non, bien sûr. Ce mur défend leur pays depuis maintenant plusieurs siècles, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il tombera ! »

          En prononçant ces mots, Mark vit le visage troublé de son apprentie. Il devina qu'elle avait vu une chose anormale par la vitre.

« Pourquoi cette question ?, fit-il intrigué, Qu'as-tu vu ?

- La porte du royaume d'Atras est grande ouverte, répondit Maria, et je crois avoir vu nos troupes avancer.

- Tu en es sûre !?, s'exclama Mark en se penchant en avant sur son siège pour mieux voir, Ah mais oui... Comment est-ce possible ? »

          La question resta sans réponse. Le transport tenta un atterrissage sur une des plateformes. Le vaisseau tangua brutalement lors de la manœuvre à cause du vent. Maria agrippa avec force les accoudoirs de son siège. Un léger amorti indiqua qu'ils avaient enfin touché le sol. Maria voulut se lever directement pour quitter le vaisseau mais son maître posa sa main sur son bras pour lui signaler d'attendre. Ils patientèrent jusqu'à ce que la dernière recrue quitte le transport. Puis, ils firent de même. A la sortie du vaisseau, le commandant John Carreer, les apercevant, vint à leur rencontre pour les accueillir. Son bras gauche était immobilisé dans une attelle. Mark lui serra l'avant-bras encore valide à la manière des duellistes.

AtrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant