Chapitre 7

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            A travers le dédale rocheux des montagnes, ils marchèrent toute la nuit. Mark avait fini par retrouver l'usage de sa jambe après quelques heures seulement. Pendant leur ascension laborieuse sur l'étroit sentier rocailleux, les duellistes étaient entourés des Ostins, se déplaçant agilement sur leurs flancs. Ce fut qu'au lever du jour qu'ils arrivèrent en vue des premières habitations. Une palissade de bois protégeait le village. Leurs maisons étaient très précaires, faites de terre avec un toit de chaume. Quelques-unes étaient construites sur pilotis pour prévenir le village de dommage suite à des fontes de glaces des sommets. Sur la paroi ouest en surplomb du village, on apercevait un solide barrage laissant passer qu'un filet d'eau.

          Les atriens furent conduits au centre du village, proche d'un totem de plus de trois mètres de haut aux motifs étranges. Les prisonniers attiraient les regards curieux des habitants de ce lieu singulier. Tout ici, sauf le barrage et le totem, était de tailles réduites à l'instar des Ostins. Ces derniers échangeaient dans un dialecte bien à eux, dont certains sons dépassaient de loin les capacités d'élocution d'un humain. Un Ostin plus vieux que les autres vint à leur rencontre. Il était accompagné de deux gardes armés jusqu'au dent. Le vieil homme était couvert de tatouages et portait un chapeau, ressemblant aux crinières des fauves des pays du sud d'Atras. Le couvre-chef était constitué de plumes et de breloques. Le vieil Ostin s'appuyait sur un bâton tordu avec de multiples pendentifs.

          Il tapa une fois au sol avec son bâton. Un silence respectueux s'installa aussitôt. Il frappa le sol une seconde fois. Une troisième. Il continua ainsi dans un rythme lent et soutenu. Les Ostins tapèrent le sol de leurs pieds. Ils continuèrent ainsi en accélérant le rythme, encore et encore. Des chants commencèrent à être clamés. La montagne procura une résonnance qui intensifia la singularité de la scène. Les coups de pieds doublèrent d'allure. Les chants continuèrent et grimpèrent dans les aigus jusqu'à devenir des plaintes stridentes. Puis tout d'un coup, tout s'arrêta. Le vieil homme s'approcha des prisonniers. A leur grand étonnement, il s'adressa à eux dans la langue commune d'Atras :

« Que les guerriers blancs soient les bienvenues ici. Garok nous avait puni pour notre manque d'engagement envers les autres peuples. Il nous a aussi envoyé un terrible châtiment pour notre incompétence à protéger l'éther. Il nous a maudit en nous envoyant un de ses démons des enfers, mais vous voilà... »

          Dakiro demanda discrètement à Xang :

« Je connais presque toutes les divinités des différents peuples en Atras mais ce Garok ne me dit rien. Tu sais d'où il vient ?

- Je ne sais pas...N'oublie pas que nous sommes en Chromos. Sur ce continent les peuples y vivant ont d'autres croyances. »

          Le vieil homme continuait à vociférer sur leur sort, et la malédiction s'étant abattue sur leur village.

« Mais, dans sa plus grande sagesse, il nous a donné le moyen d'avoir notre rédemption. Acclamez mes frères : Nos champions ! »

          Dans un tonnerre d'applaudissements, les prisonniers furent accueillis. Dakiro cria par-dessus le bruit ambiant.

« Nous ne sommes pas venus pour vous aider, mais en échange de notre liberté, nous pourrions accepter de vous prêter mains fortes. Qu'attendez-vous de nous ?

- Qui vous a dit que vous pouvez décider de votre sort ?, fit le vieux Ostin. Vous serez libérés dans le cœur de la montagne avec vos armes. Vous vaincrez le démon ou vous mourrez.

- Et si nous refusons de nous battre ?, questionna Tahiro

- Dans ce cas, votre mort servira à étancher la colère de nos dieux en attendant d'autres valeureux guerriers qui seront plus à même de nous aider.

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