17 : Une fête

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Yelenn était née le 30 décembre. Un anniversaire, pour elle, ça se fêtait correctement, alors elle décida de le mettre au 31 décembre afin de combiner le réveillon et sa party. Elle, Maïmouna et leur amie Alice l'avaient invité à une séance de shopping et de décoration. Après avoir atteint son objectif de la journée — vendre tous ses articles en un temps record — Enedia s'était joint à elle sous leur pression.

La fête aurait lieu sur une résidence située au dernier niveau d'un immeuble à cinq étages.

Après accrochage de ballons, disposition de table, réception de gâteaux, de boissons alcoolisées et bien d'autres, Yelenn se fit belle et décida d'en faire de même avec Enedia. Cette dernière refusa, et l'autre la supplia. Finalement, elle acquiesça à condition que ce soit léger. Ce n'était pas dans ses ambitions d'être toute belle juste pour rentrer chez elle.

Elle ne pourrait pas non plus participer à la fête car sa mère était en voyage, et le réveillon, ils le passeraient au centre Amour et Humanité où était organisé une fête. Yelenn prit son bain et sortit porter sa robe de soirée. Lorsqu'elle détacha sa serviette, Enedia crut apercevoir des bleus et des cicatrices sur son dos et ses bras. Yelenn les cacha automatiquement et s'habilla, puis entama la conversation – sûrement pour ne pas qu'Enedia en parle :

- Ça te fera du bien de te sentir mignonne. Et en plus, nous sommes dans le quartier de Donovan, tu vas peut-être le croiser ! dit-elle en se rapprochant d'Enedia. D'ailleurs, quand est-ce que tu comptes lui dire que tu es amoureuse de lui ?

- JA-MAIS.

Les sentiments d'Enedia avaient grandi ; elle était forcée de l'admettre, mais c'était hors de question qu'elle déclare sa flamme.

- Quoi ? s'insurgea Yelenn en rassemblant ses instruments de maquillage. Tu es folle ? Tu ferais mieux de lui dire ! Et s'il t'aime aussi ?

- Tant pis, je n'ai pas ce courage-là. Et j'ai vraiment pas le temps d'être en couple !

Yelenn rigola.

- Il y aura des gens de l'école à ta fête ?

- Oui, certains.

Yelenn commença par passer du fond de teint sur la peau boutonneuse d'Enedia avec du fard à paupières. Cette dernière avait une question brûlante au bout des lèvres, qu'elle s'était longtemps résolue à contenir, mais qu'il faudrait désormais exprimer.

- Je me suis toujours demandée si les rumeurs à votre sujet sont fondées.

- Quelles rumeurs ? demanda Yelenn, l'air faussement calme.

- On dit que vous sortez avec des professeurs. Est-ce que tu l'as déjà fait ?

Yelenn fit mine de n'avoir rien entendu et s'empara du mascara. Enedia comprit qu'elle voulait fuir ce sujet.

- Yelenn ? Réponds-moi.

- Qu'est-ce que tu veux savoir de plus ? s'énerva-t-elle.

- Je ne veux pas te juger. Je veux juste vous dire de faire attention à tous, à vos actions, vos fréquentations... vous méritez de belles choses et je sais que vous pouvez créer de grandes choses sans l'aide d'un homme.

Yelenn continua sa séance de maquillage sans sa sérénité. Ses sourcils étaient froncés et elle semblait nerveuse. Ses mains tremblaient.

- Au début, je ne te connaissais pas, mais je n'écoutais pas les autres non plus. Lorsque Maï a commencé à te côtoyer, j'ai été mise en contact avec toi. Nous nous sommes rapprochées et je sais que derrière ton image, derrière leurs images à Maï et Alice, ne se cachent pas des filles superficielles, mais des femmes fortes. Je te considère comme une sœur maintenant... Tout l'argent que tu obtiens, c'est en étant la maîtresse d'un homme marié. Je ne sais pas ce qui s'est passé jusque-là...

Ceux qui font plus de bruits que les vaguesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant