𝐈𝐂𝐄

• 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒒𝒖𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒙 | 𝑺𝒐𝒍𝒐 𝒖𝒏 𝒃𝒂𝒄𝒊𝒐 •

ICE SCOTT

𝑱𝒖𝒔𝒕𝒆 𝒖𝒏 𝒃𝒂𝒊𝒔𝒆𝒓

«  — ICE TU ES AMOUREUX D'ELLE. »

Ma main caressait le dos de la jeune femme endormie sur moi. Le tout en repensant à ma mère. Elle qui me disait que j'étais amoureux d'elle.

Putain, c'était totalement impossible. Je n'étais jamais tombé amoureux et ce n'allait pas être aujourd'hui que cela allait commencer.

Je la regardais. Son dos se gonflait à la vue des profondes respirations qu'elle prenait. Une douce respiration.

Et en regardant l'heure que m'indiquait ma montre, je poussais doucement son corps sur le côté du lit en la recouvrant de la couverture.

Je me levai du lit en remettant des nouveaux vêtements que j'ai achetés la veille. Puis je passe vite à la salle de bain avant d'aller dans la pièce au fond du couloir.

Son dressing est bien plus grand qu'avant.

J'avais l'impression qu'il y avait bien plus de vêtements. D'accessoires, de chaussures et de sacs à main qui peuvent se compter en centaines.

J'attrapais l'immense sac de voyage où dedans je mettais une poignée de sous-vêtements et de ceux qui pour moi ressemblent à des maillots de bain.

En me relevant, c'était une magnifique robe beige que je voyais. Le tissu était en une imitation crochet, le bas était fait de longs fils crème à paillettes.

Un décolleté plongeant la complète, je ne l'avais jamais vue. Je n'avais jamais vu Hena se vêtir avec des vêtements autres que des noirs.

—  Tu fais quoi ?

Je me retournais en voyant Hena dans l'embrasure de la porte en train de se frotter ses yeux.

—  Ta valise. Je t'emmène quelque part.

Elle s'approchait de moi, venant me prendre des mains la robe afin de la ranger, mais je tirais sur une petite mèche de ses cheveux.

—  J'ai dit que je t'emmenais quelque part.

—  Je dois valider mon semestre. Je ne peux pas.

—  Il l'est déjà.

Mais en voyant ses yeux s'écarquiller, je me rendais compte de l'horrible bêtise que je venais de commettre. Et merde.

—  Quoi ?

Je pinçais mes lèvres en fuyant son regard, je m'apprêtais à m'avancer vers la fenêtre de la pièce et à m'installer sur le petit fauteuil quand elle venait devant moi en m'attrapant le menton.

Son visage se baisse à ma hauteur :

—  C'est vrai ?

—  Tu penses ?

—  SI tu le dis, oui ?! Allez, dis-le...!

Mes bras se redressaient quand je les plaçais timidement sur ses hanches. Elle me souriait en s'asseyant de son propre chef sur moi.

Son visage face à moi, elle me redemandait encore et encore et sans aucune réponse de ma part, elle déclarait :

—  Tu veux quoi contre la réponse ?

—  En échange ? T'es sérieuse ?

—  Complètement, avec tout ce que tu as fait pour moi depuis les dernières semaines.

—  Je l'ai fait par plaisir, je ne me suis jamais dit que tu allais devoir faire...-

Et puis, c'étaient ses lèvres qui venaient me faire taire. D'accord, elle avait gagné, et ce, depuis plus longtemps qu'elle ne le pensait.

Si tentatrice. Si séductrice. Si parfaite.

—  C'est mal ce que l'on est en train de faire.

—  C'est toi qui m'as embrassé, alors je peux facilement comprendre que tu ne peux me résister.

Elle se mettait à rire avant de m'avouer d'une voix calme :

—  Tu vas me faire t'aimer. Et c'est mal, très mal. Parce que c'est connu que je te déteste.

—  Sentiment partagé, je te déteste aussi.

—  Allez, va préparer ta valise. Je t'en ai ramené une. Comme la tienne a dû brû...-

—  Ose finir ta phrase, je te découpe.

Hena me menaça en pointant son doigt manucuré sur mon torse. Avant de finalement se relever en prenant la valise grise qui était dans le coin de la pièce.

Elle prenait le sac de voyage que j'avais déjà commencé à préparer en le vidant sur le sol. Je voyais ses joues rosir, mais elle ne disait rien.

Des vacances avec la Wilson, je ne sais pas si j'étais en train de merder. Mais j'en ai bien l'impression.

*

HENA WILSON

—

—  Veux-tu dormir sur moi, Hena ?

Je relevai le bandeau que j'avais sur les yeux en entendant cette phrase me chuchoter à l'oreille. Ice était assis face à moi.

Ses bras se tendaient et malgré le peu de résistance que j'avais envers lui, j'acceptais en me relevant. Scott se décalait vers la droite afin de me laisser le maximum de place sur le canapé du fond.

Ma tête touchait sa cuisse et instantanément sa main rejoignait mes cheveux qui commençaient à caresser. Et ceci me faisait tomber dans des songes.

Mes yeux se refermaient en pensant à tout ce qui m'arrivait ces dernières semaines. L'agression d'Alessandro, ma fausse couche.

Le fait que j'étais enceinte de lui. De Ice. Et pourquoi je repensais à ça, même moi, je ne savais pas. Je ne devais pas y penser, car cela me remettrait dans un profond état de malaise.

Parce que moi, être maman ? C'était totalement impossible. 

Au vu de l'enfance chaotique que j'avais eue, je ne me voyais pas aimer un enfant, alors que moi, étant enfant, personne ne m'avait aimée.

Et puis, à la vue des lourds traumatismes que je portais sur le dos, je ne voulais pas que mon enfant les subisse.

Mais si cette enfant était toujours là, toujours en moi. Qu'aurais-je fait ?

L'aurais-je gardée ? Aurais-je réussi à l'aimer ?

—  Cesse de penser à ça, Hena.

—  Pardon ?

—  Je t'ai demandé d'arrêter de penser à tout ça. Tu parles à voix haute depuis tout à l'heure et tu es en train de te faire du mal.

—  Désolé...-

Je voyais Scott secouer sa tête en venant me chuchoter à l'oreille :

—  Si l'enfant serait toujours là, tu aurais eu le choix de le garder ou d'avorter. J'aurais été là dans tous les cas.

Je le savais, mais lui infliger un enfant ? Et puis quoi encore, il voulait être père ça oui, je le savais, mais pas de moi.

Il ne pensait pas à mettre son étudiante enceinte, c'était louche un peu non ?