L'annonce d'H m'a vraiment détruite psychologiquement. Elle a été la chose la plus dure à entendre, bien que j'ai conscience aujourd'hui que ce n'est pas de ma faute.
𖤐⭒๋࣭ ⭑
Un événement marquant de mon enfance demeure flou dans ma mémoire, tellement la violence de la situation l'a rendu confus.
Ce jour-là, remplie d'excitation, j'avais convenu la veille avec H et ma grand-mère maternelle, que l'on nommera J, de déguster des frites en Belgique après ma matinée de cours le mercredi. Je suis donc sortie de mon dernier cours de la matinée avec le sourire aux lèvres et j'ai attendu les deux femmes devant les grilles de l'école.
La voiture de ma grand-mère s'est arrêtée devant moi quelques minutes plus tard pour m'embarquer. Mon sourire était toujours présent, mais il s'était légèrement estompé en constatant qu'H n'était pas là, comme initialement prévu. Elle m'a assuré de ne pas m'en faire, expliquant qu'elle avait simplement changé d'avis car elle était fatiguée et qu'elle voulait rester à l'appartement. Et je l'avais crue.
J'ai pris place dans la voiture et nous avons pris la route pour la Belgique. Sur place, nous avons acheté les fameuses frites à emporter pour les déguster dans la voiture. Mon cœur était rempli de joie, mais je n'avais rien vu venir : H se trouvait en réalité à l'hôpital pendant que je profitais d'une journée ensoleillée.
Cette situation a suscité en moi une peur intense et des milliers de questions. Mais quand j'ai tenté d'en savoir plus, J a refusé de s'étendre sur les raisons de son hospitalisation, affirmant que ce n'était pas son rôle de le faire.
Ma journée était gâchée. Un silence pesant s'était installé dans la voiture, et je n'arrivais même plus à savourer mes frites. J'étais inquiète et désirais rentrer au plus vite. Ma grand-mère a probablement ressenti mon malaise, car elle s'est dépêchée de terminer son repas pour me raccompagner à l'appartement.
Là, j'ai attendu longuement son retour. Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait pour m'occuper pendant son absence, mais je me rappelle bien de mon stress, celui qui parcourait mes veines et faisait battre mon cœur à toute allure.
Quand H est finalement rentrée plus tard dans l'après-midi, ma curiosité a pris le dessus malgré son air renfrogné. J'ai malheureusement posé une question qui a déclenché une série d'événements violents, se déroulant à une vitesse vertigineuse. Elle m'a poussée contre le petit meuble au milieu du salon. Je suis tombée par terre, avec le meuble, le dos butant contre le sol.
Puis, d'un air dégoûté, elle m'a annoncé la raison de sa colère.
Selon ses dires, elle était enceinte, prête à accoucher à l'hôpital. Mais ça ne s'arrêtait pas là, bien au contraire. Elle m'a regardée droit dans les yeux pour m'annoncer avec calme qu'à cause de mon comportement de « mauvaise fille », elle avait été très stressée et avait fini par perdre le bébé.
Et selon elle, c'était entièrement de ma faute.
VOUS LISEZ
Témoignage d'une enfance meurtrie
Non-FictionCeci est le réel récit de ma vie, ou plus précisément de mon enfance. Je ne cherche pas à susciter de pitié mais plutôt à me décharger de ce que j'ai enduré pour que certaines personnes puissent, à leur tour, avancer et trouver la paix. Du moins, c'...