La perspective de dormir chez des quasi-inconnus ne m'enchantait pas du tout, mais je ne pouvais pas me plaindre - j'avais un toit et de la nourriture dans mon assiette.
𖤐⭒๋࣭ ⭑
Lorsque les vacances scolaires approchaient, H prenait le billet de train de l'allée et M, le billet de train du retour. Ils avaient toujours convenu de faire moitié/moitié pour que ça ne revienne pas trop cher à une seule personne.
Ce jour-là, j'avais bientôt fini mes vacances et le billet qu'avait pris M indiquait que je devais rentrer le samedi avant la reprise de l'école, à telle heure. J'avais donc fait ma valise et préparé mon sac. Puis, j'avais naturellement téléphoné à H pour lui annoncer l'heure d'arrivée à la gare. Or, elle ne semblait pas d'avis à me laisser rentrer le samedi parce qu'elle avait une soirée prévue avec je-ne-sais-qui. Je lui avais signalé que le billet n'était pas échangeable, mais elle avait insisté en disant qu'elle ne serait pas là pour venir me chercher.
J'avais d'abord cru à une blague parce que mon retour dans le nord était à la même date que d'habitude. Puis, en comprenant qu'elle était sérieuse, je lui avais proposé de venir me chercher pour me déposer à l'appartement et qu'elle parte ensuite. Je pouvais cuisiner, ça ne me posait pas de problème.
H avait catégoriquement refusé. "C'est dimanche ou rien."
Je me souviens de la panique qui avait commencé à s'installer en moi. Je n'avais pas les clés de chez moi et personne d'autre ne pouvait m'héberger. J'allais dormir à la rue si je ne trouvais pas une solution.
Heureusement, ma grand-mère paternelle avait un couple d'amis qui n'habitait pas loin. Elle les avait contactés en urgence et ce sont eux qui sont venus me chercher à la gare et qui m'ont gardé chez eux la nuit de samedi à dimanche.
VOUS LISEZ
Témoignage d'une enfance meurtrie
SaggisticaCeci est le réel récit de ma vie, ou plus précisément de mon enfance. Je ne cherche pas à susciter de pitié mais plutôt à me décharger de ce que j'ai enduré pour que certaines personnes puissent, à leur tour, avancer et trouver la paix. Du moins, c'...