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‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Les disparitions sont les choses les plus stupides que je n'ai jamais vécue. 


𖤐⭒๋࣭ ⭑‎ ‎ ‎ ‎ ‎‎ ‎ ‎ ‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ 


‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Comme mentionné dans le chapitre précédent, l'appartement où je résidais se trouvait au dernier étage d'un immeuble. Trois larges fenêtres du salon offraient une vue sur le ciel, un parking et un immense saule pleureur.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Lorsque j'ai été suffisamment grande pour y accéder, j'ai pris l'habitude d'ouvrir celle située à l'extrême gauche, savourant une bouffée d'air frais sur mon visage. Parfois, je m'y attardais pendant 30 minutes, observant les passants qui entraient ou sortaient du bâtiment, ou encore les enfants jouant au football dans le quartier. Et lorsque j'ai grandi, j'ai eu le privilège de les rejoindre. ‎ ‎ ‎ ‎

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ D'aussi loin que je me rappelle, mes affaires semblaient toujours disparaître dans des circonstances étranges. Certains de mes vêtements, des tee-shirts et des pantalons, ou encore certains de mes cahiers scolaires... À l'époque, cela me paraissait étrange, mais je supposais simplement les avoir égarés.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Ce matin-là, je ne retrouvais plus mon cahier d'histoire, ni même mon doudou, et j'étais partie à l'école avec la boule au ventre. Je me savais tête en l'air, mais pas à ce point. Ces disparitions occupaient mes pensées. Je réfléchissais à tous les recoins possibles et inimaginables où j'avais pu les mettre. La matinée passa rapidement, ma concentration étant ailleurs, et H vint me chercher dans sa Peugeot.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Alors que nous étions toutes les deux dans la voiture, j'avais ressenti un malaise palpable entre nous. Elle ne parlait presque pas et elle était légèrement distante, je le sentais. Puis, sans détour, ni honte, elle avoua être à l'origine de ces disparitions.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ En effet, lors d'une de ses colères, elle les avait tous jetés par la fenêtre : mes vêtements, mes cahiers de cours, mon doudou et même mon téléphone.

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Témoignage d'une enfance meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant