La tentative de suicide

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‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎On est le 11 juillet 2022, et je viens de tenter de mettre fin à mes jours. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Je suis en vacances chez mes grands-parents paternels et je pense aller bien. Je suis sous anti-dépresseurs, le très fameux Xanax, ‎‎et sous antipsychotiques depuis mars. Je ne manque jamais à mon dosage, un Xanax le matin, puis un autre le soir combiné avec l'Olanzapine.  ‎ ‎ ‎ 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Je pense aller bien, c'est vrai, mais la vérité c'est que j'entame une descente aux enfers. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Je ne sais plus qui je suis, je ne comprends plus le but de l'existence, en fait je ne l'ai jamais trouvé. Mes journées deviennent difficiles, je me trouve grosse, laide, inutile. Je suis comme un cadavre qui déambule dans une maison trop grande, sans but précis.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎  ‎Tout semble aller au ralenti, la fourchette dans ma main met trop de temps à atteindre ma bouche, les mots des individus qui m'entourent se confondent, n'ont plus aucune cohérence, mes pieds n'arrivent plus à se soulever du sol, comment marcher ? Je ne sais plus quel jour on est, et à vrai dire je m'en fous, je passe mon temps à dormir. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎  Je me sens mourir. J'ai envie de mourir. J'ai besoin de mourir. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Alors nous y sommes, et je n'ai pas peur. Je n'ai pas peur parce qu'aucune souffrance ne peut être plus grande que celle que j'ai vécue durant l'entièreté de mon enfance. Je réalise que j'ai enfin un but, une raison de me lever, et il me motive effroyablement.

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Je parviens enfin à me glisser hors de mon lit et à tenir debout. Un pas après l'autre, je me dirige vers la salle de bain et je m'y enferme. Tout est flou et lugubre autour de moi, je n'ose même pas me regarder dans le miroir, mais je n'ai pas peur. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ J'entends les échos de voix de ma cousine, de mon cousin et de mes grands-parents dans la cuisine, mais je n'y prête plus attention. Je sors mon paquet plein de Xanax d'un tiroir, je l'ouvre, je souffle. Puis j'ouvre toutes les capsules, je sors les cachets, je souffle. Je viens de vider deux plaquettes et demie, impatiemment, et avec un dernier souffle, je les prends tous. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎   ‎ ‎Les souvenirs sont maintenant flous, mais j'imagine très bien ce qu'il s'est passé. Moi sortant de la salle de bain en titubant, croisant ma cousine qui se met à hurler. Elle qui appelle les pompiers tandis que ma grand-mère me fait boire de l'eau remplie de sel pour me faire vomir. Ils me hurlent dessus, tous. J'ai mal à la tête, je veux mourir. Et là, trou noir. 

‎‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎  Quelques jours plus tard, je me réveille sous la lumière trop forte d'un plafond blanc. Je comprends que je suis à l'hôpital. Et par je ne sais quel miracle, je ne suis pas morte.



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Témoignage d'une enfance meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant