CHAPITRE 5-

4 1 0
                                        

Jake claque la porte de la maison et avant même le prévenir, une petite boule de poils lui saute dessus les pattes trempées d'avoir joué dans la neige.

— Putain mais c'est quoi ça ! Crie-t-il depuis la porte.

J'accours le plus rapidement pour le calmer et tout lui expliquer en priant pour qu'il ne déferle pas toute sa colère sur moi mais je le trouve accroupi caressant mon chiot avec une voix d'enfant.

J'ai l'impression d'être dans un rêve mais non, c'est bien Jake qui se tient devant moi et qui affiche un sourire qui révèle toutes ses dents et illumine son visage. Ça doit être la première fois que je le vois ainsi. Je me racle la gorge pour qu'il me regarde enfin, avec son air joyeux.

— Je m'ennuyais aujourd'hui et dans le centre commercial je suis tombé sur l'animalerie. Il y avait un chat qui me regardait mais j'en suis allergique et puis cette adorable boule de poil ne me quittait pas des yeux alors je n'ai pas résisté, m'expliqué-je.

Il dépose un baiser affectueux sur le bébé chien et se redresse. Il me dépasse de plusieurs centimètres et m'analyse sans perdre sa tête joviale.

— J'adore les chiens, j'en avais un enfant, commence-t-il alors que son visage s'assombrit laissant place à de la tristesse, sûrement un souvenir douloureux qui lui revient en mémoire. J'ai juste été surpris qu'il me saute dessus et salissent mes vêtement, rie-t-il. Tu lui as trouvé un nom ?

Je fais non de la tête perdue dans mes propres pensées. Jake ne m'avait jamais parler d'un chien qu'il avait eu dans son enfance. Il ne m'avait jamais parler de son passé en réalité, ni de sa vie en général, même lorsque nous étions ami. Je réalise que je ne sais rien de lui. Mais après tout ai-je envie de le connaître après ce qu'il m'a fait ?

— Tu penses quoi de Buddy ? Ça lui va bien tu trouves ?

— Buddy c'est parfait ! Acquiesces-je.

Nous nous jaugeons, debout, lui devant la porte d'entrée, moi dans le salon sans savoir quoi dire ou quoi faire. Je regarde l'heure mais il est encore trop tôt pour faire à manger.

Je me balance sur mes pieds pour masquer mon embarras. Après un instant, Jake se racle la gorge et entre dans sa chambre sans un mot.

— Est-ce possible de faire plus embarrassant que ça, chuchoté-je à mon chiot qui semble trouver la situation amusante.

Je m'affale sur le canapé et il me rejoint pour se blottir contre moi. Son petit corps me réchauffe et je me sens en sécurité et moins seule pour la première fois depuis l'Attribution. L'adopter était la meilleure idée que j'ai pu avoir, je suis persuadée qu'il va beaucoup m'aider. Je cale ma respiration sur la sienne qui se fait plus calme et m'assoupie dans mes bras.

C'est lorsque mon bras et mon visage me chatouille que j'émerge  doucement de ma petite sieste. Une odeur de menthe et de citron emplis mes narines suivit de la voix suave et réconfortante de Jake.

— Ava, je vais commencer le repas est-ce que tu veux manger quelque chose en particulier ?

J'ouvre les yeux difficilement. La maison est dans le noir total mais je sent Jake très proche de moi. Trop proche. Il me touche le bras et je me décale brusquement et tâte le canapé pour trouver du réconfort auprès de mon chiot.

— Non fais ce que tu veux, je n'ai pas très faim j'ai beaucoup mangé aujourd'hui, je réponds confuse et peu rassuré.

Il va en cuisine, allume une petite lumière et sort des aliments du frigo. J'ai du tomber dans un coma pour avoir dormi aussi longtemps, ma journée n'était pourtant pas si fatigante.

L'AttributionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant