CHAPITRE 9-

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Le bruit de la machine à café me réveille et je suis surprise de voir qu'il fait déjà jour. Ces deux derniers jours, je me levais tellement tôt pour aller à l'hôpital que je sortais de mon chalet sans voir un petit rayon de soleil.

Le dimanche est le seul jour de repos de la semaine alors je suppose que Jake m'a laissé dormir plus longtemps. Aujourd'hui a lieu la réunion de Distribution. Nous allons enfin avoir nos téléphones, un accès à internet et une voiture. J'ai passé mon permis quelques mois avant mes dix huit ans et j'ai hâte d'enfin conduire.

Je sors de la chambre après avoir arrangé le lit et découvre une table bien dressée. Jake a préparé le petit déjeuner comme chaque matin pourtant cette fois il s'est surpassé.

Un sourire illumine mon visage et je m'assois pour commencer le plus rapidement. Il faut admettre que depuis l'Attribution, Jake est plus que parfait avec moi. Il cuisine tous les jours même lorsqu'il est fatigué de son travail, il range la maison, joue avec notre chien et prends soin de moi le soir. Si je pouvais m'être mes sentiments antipathique de côté je le trouverais parfait. Il est le genre d'homme dont tout le monde rêve, celui avec qui on peut fonder une famille parfaite. Sans parler de son physique remarquable.

Je me sens presque mal de privé l'homme parfait à une fille qui pourrait l'aimer passionnément sans le sentiment de haine qui m'anime. Lui aussi doit se sentit prisonnier avec quelqu'un comme moi. Et puis comme il me l'a fait remarqué au début je ne l'attire même pas physiquement

Je prends d'un peu de tout dans mon assiette qui déborde et Jake s'amuse de mon comportement. Mes joues se colorent en rouge, honteuse de mon comportement.

— Je n'ai jamais eu de petit déjeuner aussi copieux, avoué-je, à la maison on avait des flocons d'avoines. Et pour les grandes occasions comme les anniversaires mes parents allaient à la boulangerie et nous avions droit à une viennoiserie chacun. C'est difficile de se faire à l'idée que nous pouvons acheter sans compter, sans ce soucier de ce qu'il reste dans notre porte monnaie. Je ne sais pas si je pourrais m'y habituer, ricané-je timidement.

— Moi non plus je n'avais jamais tout ça, se confesse-t-il.

Comment est-ce possible qu'il n'y soit pas habitué. Il a grandi dans ce district, il a toujours eu d'énorme moyens.

— Mon père n'était pas du genre à préparer le petit-déjeuner. Il baisse les yeux et je comprends que c'est un sujet sensible, pourtant j'insiste.

— Et ta mère ?

Il reste silencieux un moment et je réfléchis à ce que je viens de dire. J'ai peut-être franchi une ligne, je suis assez intrusive dans sa vie privée alors qu'il semble fermé à la conversation.

Mais je ne peux m'empêcher de poser la question car en y réfléchissant je n'ai jamais vu la femme qui l'a mis au monde. J'ai bien croisé son père une ou deux fois mais jamais madame Miller.

Je l'imagine à l'image de son fils, grande avec de longues boucles blondes sur la têtes. Des yeux bleus qui transperce et une allure digne mais distantes.

— Tu devrais te dépêcher de manger si tu veux passer du temps avec tes amis on ne devrait pas partir trop tard.

Voilà qui clos la conversation sur sa mère. C'est une des choses que je déteste à propos de Jake. Lorsqu'il veut éviter une conversation, il change de sujet sans donner d'explications.

Un simple « je ne veux pas en parler » suffirait pourtant il choisit de me laisser dans la plus grande incompréhension. Je me souviens encore qu'il a piqué une crise quand je lui ai dis que j'allais faire un stage dans la sécurité et qu'il ne s'est jamais expliqué.

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