L'Attribution

CHAPITRE 19-

Je tambourine à la porte depuis plusieurs minutes déjà sans que Jake daigne me montrer un quelconque signe de vie.

Est-il blessé ?

C'est la seule chose auquel je suis capable de penser pour le moment.

Est-ce qu'il va bien ?

Pourquoi n'est-il pas allé à l'hôpital.

Je sens ma respiration de plus en plus difficile, comme si on me compressait la poitrine pour m'empêcher de prendre une grande bouffée d'air frais. Ma panique se ressent dans les coups de plus en plus forts que je donne dans la porte tout en hurlant le nom de mon Partenaire.

Rien n'y fait il ne me réponds pas.

Entre deux sanglots j'arrive à le prévenir que j'appelle les secours.

— Non !

Son ton est sec mais sa voix est brisé. Il déverrouille la porte sans pour autant l'ouvrir.

Quelque choses de grave s'est produit.

Mon intuition est confirmé lorsque je le vois planté dans la salle de bains, les mains et le visage couvert de sang. Ses yeux fixent son image dans le reflet de miroir. Son expression montre l'effroi, la rage ou le vide. Peut-être un mélange des trois.

D'un rapide coup d'oeil je remarque qu'il n'a aucune blessures ce qui indique que ce n'est pas de son sang qu'il est recouvert. Pendant un instant en réalisant qu'il n'est pas en danger et qu'il n'est pas blessé, un soupir de soulagement s'échappe de moi.

Ce n'est pas lui qui est blessé.

Jake n'a rien.

Mon soulagement est de courte durée quand je comprends qu'une autre personne est blessée, et qu'elle a sûrement besoin d'aide.

— Jake ? Jake ?

Je tente de le secouer mais rien n'y fait, ses yeux restes fixées sur un point invisible. Sa mâchoire est serrée et je ne sais pas quoi faire pour qu'il reprenne ses esprits.

— Jake, qu'est ce qu'il s'est passé ? Quelqu'un est blessé ? Tu avais une mission à la base ? Tout le monde va bien ?

Je formule une dizaines d'hypothèses qui tombent dans le vide. Il ne me réponds pas ? Je ne suis même pas sûr qu'il m'entende, il est dans un état second et je suis incapable de la ramener.

Je suis tentée d'appeler les secours mais quand j'essaie de sortir il m'empoigne le bras. Il le serre d'une violence que je ne lui connaissais pas. Même sous mes couinement de douleur il ne desserre pas sa poigne.

—Tu me fais mal, couiné-je.

Il lâche mon bras déjà marqué. Il ne parle pas, il ne bouge pas mais je sais qu'il m'entends. Il doit être plongé dans ses ténèbres mais il m'entends quand même.

J'essaie alors de le rassurer comme je peux sans avoir le motif de son état en me rassurant moi même. Je sais que lorsqu'il me dira ce qu'il s'est produit, rien de sera plus comme avant. j'en ai la certitude.

Je profite de se moment de léger répit et le prends dans mes bras.

Je suis bien plus petite que lui alors je l'assoit sur le rebord de la baignoire et le serre de toute mes forces pour qu'il se souvienne que je suis là pour lui. J'enroule ses boucles blondes autours de mes doigts en espérant que ce geste le calme. Sa respiration finis même par s'accorder à la mienne et pendant quelques minutes je me sens entière et en sécurité dans ses bras.