Adrielle n'a quasiment pas dormi de la nuit. Le Falco est en approche de l'Éliro et son inquiétude croît de minute de minute. Luiso a tenté de lui faire manger quelque chose avant l'amarrage, mais impossible pour elle d'avaler quoi que ce soit. Bien qu'elle tente de ne rien laisser paraître et d'arborer son éternelle armure défensive, Alaric devine aisément le trouble qu'elle contient. Il lui souffle un mot d'encouragement et même si elle lui accorde un léger sourire, l'orpheline tourne rapidement la tête en direction du vaisseau intergouvernemental qui grossit à vue d'œil. L'équipe d'Alaric rassemble ses affaires pendant que Sibine et Yan amorcent leur arrivée sur le pont qui ne leur prend que quelques secondes. La porte de la soute s'ouvre rapidement et après quelques remerciements, les militaires quittent le vaisseau. Adrielle en fait de même, mais avant qu'elle n'ait le temps de descendre, Yan la retient par le coude.
« Prenez ça avec vous.
La terrienne étudie l'objet que lui tend le commandant.
— Ce... C'est gentil, mais pourquoi m'offrir une bague ?
Délicatement, l'homme prend sa main pour y glisser le bijou.
— Ce n'est pas une bague ordinaire. Il est fort probable qu'ils vous fouillent et vérifient tout un tas de choses vous concernant avant de vous laisser z accéder au vaisseau. Ils sont extrêmement prudents. Ils ne se méfieront pas d'une simple bague alors gardez-la constamment sur vous. A la moindre inquiétude de votre part, presser trois fois le bouton à l'intérieur.
Pour illustrer son propos, Yan retourne le bijou où une multitude de minuscules cristaux brillent dans leurs sertis clos. Il pointe du doigt pour indiquer l'endroit préciun cristal différent des autres car noir..
— S'ils vous demandent, dites qu'il s'agit d'un ancien bijou de famille ou d'une bague marchandée sur Terre, peu importe. Donnez-leur simplement de quoi vous la laisser.
Adrielle le jauge une seconde.
— Pour quelle raison devrais-je me méfier ? Pourquoi dois-je me tenir prête à fuir ?
Le commandant la fixe sans pour autant délier sa langue.
— Yan, qu'est-ce que vous ne me dîtes pas ?
Dans un long soupir, l'homme referme les doigts de la terrienne sur la bague avant de les recouvrir de ses deux mains.
— Alaric m'a dit que vous étiez la personne la plus prudente et la plus méfiante qu'il n'ait jamais croisé. Ne changez surtout pas. Les endroits les plus accueillants sont parfois les plus dangereux. Ne vous laissez pas amadouer par les fastes et les belles paroles. »
Adrielle n'a pas le temps de poser plus de questions qu'Alaric revient à leur hauteur.
« Il est temps d'y aller. Tu es attendue et nous ne pouvons pas les faire patienter plus longtemps. »
Déconcertée, l'orpheline acquiesce d'un signe de tête avant de jeter un ultime regard à Yan et c'est sur un dernier remerciement pour ses hôtes de quelques jours que la femme pose le pied sur la plateforme d'atterrissage protégée par un immense dôme pressurisé.
Etonnamment, tout est bien plus lumineux qu'Adrielle l'aurait pensé. Le contraste avec l'espace est frappant, presque éblouissant. Le sol est d'un blanc immaculé digne des films de science-fiction les plus visionnaires. La terrienne suit le groupe militaire tout en regardant autour d'elle. Des robots assistent ici et là les mécaniciens sur diverses réparations ou mises à niveau. Des militaires s'entraînent dans une salle annexe séparée par une grande baie vitrée. Des écrans et des ultra-ordinateurs dirigent les opérations des uns et des autres et gèrent automatiquement tout ce qui doit être fait. La fracture avec la surface est saisissante. Ici, la technologie s'occupe de tout. Les humains ne sont là que pour exécuter les ordres des machines. Tout semble être devenu automatisé et les calculateurs donnent l'impression de s'auto-gérer comme s'ils avaient leur propre libre arbitre. Tout ceci est à la fois fascinant et effrayant. La terrienne est rapidement sortie de son observation par ses accompagnateurs qui se stoppent dans un salut militaire juste devant elle. Alaric l'invite à le rejoindre.
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La promesse de l'exode
Science FictionNous sommes au XXIIème siècle. La Terre n'est plus la belle planète bleue que connaissaient les humains. A vouloir être les plus puissants et les meilleurs, les gouvernements et les différentes organisations ont mené la planète à sa perte. Course à...