Alaric crie ses ordres à ses hommes. Voilà déjà plusieurs minutes qu'ils tentent de résister à ces animaux sauvages. Jamais ils n'avaient eu affaire à des bêtes aussi déterminées à leur faire la peau. Pourtant c'est loin d'être la première fois qu'il se retrouve pris en charge, mais quelque chose n'est pas normal, ce comportement ne semble pas naturel. Depuis quand chargent-ils en meute ? Comme son ancêtre, cet animal est généralement solitaire. A chaque intervention terrestre il constate que la planète est de plus en plus hostile à l'humain et cette rencontre ne fait que confirmer cette observation. Alaric coure toujours plus vite. Il tente de trouver une porte de sortie. Ces satanés bestiaux ne sont vraiment pas décidés à les laisser tranquilles. Alaric se poste derrière un muret encadrant un vieil immeuble, son bras droit, Priam, en fait de même de l'autre côté de l'ancienne entrée réservée aux véhicules. Les deux hommes couvrent leurs camarades qui se ruent dans l'ancienne cage d'escaliers désaffectée. Leurs armes ont beau fonctionner avec une technologie ultrasophistiquée comme des lasers à électrons libres* ou à impulsions de mille femtosecondes* ou encore les fusils d'assaut à énergie dirigée*, la meute d'ourgres est trop importante. Alaric n'a pas suffisamment d'hommes pour faire face.
Alors que les deux compères tentent de trouver une solution pour se sortir de ce mauvais pas, le sifflement vibrant caractéristique des anciens engins de guerre terrestre se fait entendre. Priam se demande d'où cela peut bien venir. Alaric n'a pas le temps de réfléchir à la question que deux ourgres arrivent à leur niveau. Dans un même réflexe, ils pointent leurs armes sur les animaux. Avant qu'ils n'aient le temps de presser la détente, un vieux char déboule à une vitesse folle, projetant les ursidés au sol. L'un des deux se brisent une patte en retombant lourdement contre la façade de l'immeuble. Le second est seulement secoué. Les deux bêtes se redressent, prêtes à charger la machine. Adrielle ne leur laisse pas le temps de réagir et leur projette une salve d'énergie, les pulvérisant en milliards de particules. Aussitôt, Adrielle descend la plateforme arrière du char pour donner l'accès à l'intérieur du char.
« MONTEZ ! Vite !
Le groupe fixe la nouvelle arrivée comme s'ils avaient face à eux une fantôme. Qui est-elle et que veut-elle ?
— Bon, vous ramenez vos fesses à l'intérieur où je laisse ces ourgres vous faire la peau ? »
Sortis de leur torpeur, l'équipe d'Alaric n'attend pas plus longtemps et s'engouffre dans le véhicule. Voyant ses subordonnés prêts à suivre cette inconnue et la meute des ourgres se rapprocher un peu plus, Alaric décide que cette fille est moins dangereuse que les animaux qui arrivent sur eux et se précipite à la suite de ses hommes.
Adrielle sent que quelqu'un s'installe sur le siège à côté d'elle. Elle n'y prête pas attention et dirige le véhicule derrière l'un des murets. Elle enclenche plusieurs boutons et une lueur commence à envelopper le char jusqu'à le recouvrir entièrement. L'opération prend quelques secondes, le troupeau n'est plus très loin.
« Ne faites plus aucun bruit.
A sa droite, l'homme s'apprête à dire quelque chose, mais elle lève la main et le fixe de son regard marron intense. Il a la même couleur d'yeux, mais leur teinte est bien plus claire. Adrielle ne s'y attarde pas et murmure.
— Si vous voulez avoir une chance de survivre, ne faites aucun bruit. »
Tandis que le char est devenu totalement invisible, la femme se retourne vers l'entrée de l'immeuble et porte un doigt à ses lèvres en signe de silence avant de le pointer devant elle. Un cri strident leur parvient. Tous se figent sauf Adrielle. Elle l'attendait. Deux immenses pattes noires velues s'extirpent silencieusement d'un trou béant. Deux autres suivent et prennent appui de chaque côté de l'entrée. Puis, un corps massif, surplombée d'une tête de mente religieuse. Les premiers ourgres arrivent à sa hauteur et se dressent sur leurs pattes arrière pour impressionner l'insecte géant. Celui-ci ouvre une gueule énorme d'où quatre chélicères aiguisés sortent. Les deux dernières paires de pattes sortent complètement et laissent apparaître une queue semblable à celle des scorpions avec, à son extrémité, un dard qui semble pouvoir trancher n'importe quel type de bouclier. La bestiole ne laisse pas le temps aux ourgres de l'attaquer. Elle fend sur eux en leur assénant des coups de dard puissants et aussi rapides qu'impressionnants. Elle abat trois de ses assaillants. L'un des derniers ourgres lui mords une patte arrière. L'insecte hurle de douleur et envoi valser le mammifère. Le combat est acharné et le visage d'Adrielle, fixé sur ce spectacle affligeant se ferme au fur et à mesure. Les coups pleuvent, les grognements et les hurlements se mêlent. Des morceaux de fourrure et de peau volent. Les animaux s'acharnent les uns sur les autres. Cette violence est à l'image de ce qu'est devenu la Terre. Très vite, il ne fait aucun doute que les ourgres ont le dessus. La femme décide alors d'actionner le canon et en une seconde, tous ces animaux sont désintégrés.
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La promesse de l'exode
Fiksi IlmiahNous sommes au XXIIème siècle. La Terre n'est plus la belle planète bleue que connaissaient les humains. A vouloir être les plus puissants et les meilleurs, les gouvernements et les différentes organisations ont mené la planète à sa perte. Course à...