Le char arrive aux abords d'une ancienne ville où il n'y a pas âme qui vive. On devine à l'architecture qu'il s'agit d'une ville des années 2050. L'intégralité de la commune est construite à la surface, mais aucun véhicule ne peut y circuler. D'ailleurs, les rues ne sont que terre et chemin de sable. On ne s'y déplace que à pied, à transport doux ou encore en barque. A l'époque, la mairie y cultive des parterres de plantes aromatiques, des fruits et des légumes et chaque citoyen peut en prélever autant que besoin. Il s'agit d'une solution anti-gaspillage, économique et solidaire que le gouvernement a proposé. Les gens se sont pris au jeu et comme chacun participe à l'entretien de ces parterres, cela fonctionne bien. Du moins, durant un temps. Comme toujours, les bonnes idées ne durent jamais très longtemps. Adrielle s'engouffre dans le sous-sol de la ville. C'est ainsi que les choses fonctionnent dans ce type de lieu. Le sous-sol permet à chaque habitant de se garer sous sa maison. Un local est disposé au même endroit pour réceptionner les déchets des occupants qui sont prélevés plusieurs fois par semaine par les services de la ville. Ces sous-sols sont véritablement l'envers du décor de ce qu'il se passe à la surface.
Alaric et son équipe n'ont encore jamais eu l'occasion de visiter ce genre d'endroit même s'ils en ont beaucoup entendu parler.
« Je n'aurais jamais pensé venir dans l'une de ces villes. C'est ici que tu vis ?
— Pas vraiment, mais personne ne viendra nous chercher ici.
Le lieutenant la regarde fixement, la main prêt de son arme en cas de besoin.
— Qui me dit que tu ne nous tends pas un piège pour nous livrer à l'un de ces groupes ?
Adrielle émet un ricanement.
— C'est maintenant que tu t'en inquiètes ?
— Disons que j'ai la sensation que je peux me fier à toi, mais on n'est jamais trop sur ses gardes.
L'homme ne la quitte pas du regard. Il y a quelque chose chez cette femme qui le chamboule.
— Si vous connaissez vraiment les groupes criminels qui sévissent sur Terre et que je fais partie de l'un d'eux, vous devriez me connaître.
Un léger sourire étend les lèvres d'Alaric. Il apprécie l'esprit de son interlocutrice.
— Un point pour toi. Seulement, même si on a connaissance de ces groupes et d'une bonne partie de leurs membres, nos informations sont loin d'être à jour et nous ne sommes pas à l'abri de mauvaises surprises.
Adrielle gare le véhicule sur une place située à l'écart des autres et camouflée par des poteaux et un local à poubelles.
— Sans compter que ce n'est pas très prudent pour des militaires de l'exode de suivre sans se poser de question une parfaite inconnue sur Terre.
— Une parfaite inconnue ne fait pas le poids face à des armes comme les nôtres.
Priam surprend Adrielle par son intervention. Elle l'avait presque oublié celui-là. Elle rit à sa remarque.
— Surtout quand elle est au poste de pilotage d'un char Zeus...
Les compagnons d'armes des deux hommes rient sous cape. L'un d'eux, au teint basané et aux yeux verts s'approche. Il passe un bras sur les épaules de l'adjudant en lançant un clin d'œil à la pilote du jour.
— Oh allez, Priam, ne fais pas ton rabat-joie. Sans la jolie Adrielle, nous serions déjà digérés par ces bêtes sauvages.
— Reste à ta place, Bakary. On est toujours en mission je te rappelle.
Le visage du soldat se ferme aux paroles de son supérieur.
— Bien sûr, Mon Adjudant.
Le ton de sa voix témoigne de ce qu'il pense de cette remise en place en bonne et due forme, mais Priam ne se laisse pas provoquer. Il se tourne vers ses équipiers.
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La promesse de l'exode
Science-FictionNous sommes au XXIIème siècle. La Terre n'est plus la belle planète bleue que connaissaient les humains. A vouloir être les plus puissants et les meilleurs, les gouvernements et les différentes organisations ont mené la planète à sa perte. Course à...