Villa principale des Scars Terre - 27 S5 Exo14 - 18h UTC

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Le portail imposant de la villa des Scars se dresse devant Adrielle. Oscario a toujours aimé vivre dans le luxe. Les chefs des groupes criminels ont à cœur de montrer qu'ils sont les plus puissants. Bien sûr, l'argent ne fait plus la loi comme avant l'exode. Aujourd'hui, on troc, on marchande, on échange. Il y a longtemps que les pièces et les billets n'existent plus. Tout est devenu virtuel. Avant l'exode on payait avec sa puce citoyenne pour ceux qui la possédaient. Quant aux autres, ils devaient se débrouiller autrement pour se procurer ce qu'ils voulaient. Certains s'arrangeaient avec la famille, d'autres volaient, d'autres encore n'avaient rien et vivaient reclus dans les quartiers perdus. Quartiers qui regroupaient la vermine, les pauvres et ceux qui refusaient de se soumettre au système. Un bien beau tableau pour ces gouvernements qui ne faisaient que revendiquer encore et encore leur désir de rendre la vie meilleure. Quelle bande d'hypocrites et de manipulateurs quand on y repense. Maintenant, c'est la faculté à être le plus fort et le plus cruel qui fait de vous un puissant. Et comme vous êtes puissant, vous possédez les endroits qui sont restés les plus vivables après l'exil, c'est-à-dire les quartiers les plus sécurisés, les plus beaux et les mieux fournis en nourriture et matériel médical. Il restait tellement de monde après l'exode que le monde a pu continuer de tourner pendant un temps. Mais bien sûr, cela n'a pas durer. L'anarchie a tout fait voler en éclat.

Le portail émet un bip avant de s'ouvrir lentement. Lorsque le passage est suffisamment large, Adrielle souffle pour se donner du courage et emboîte le pas aux deux gardes qui la conduisent vers leur supérieur. Ils traversent une longue allée de sable blanc bordée de part et d'autre d'un gazon parfaitement entretenu. Une villa luxueuse se dresse tout au bout. Plusieurs véhicules de guerre sont garés devant l'édifice. Une façon supplémentaire de marquer sa supériorité. Leur couleur sombre dénote avec le blanc immaculé de la villa. Les encadrements de chaque ouverture sont bordés d'épaisses moulures en or. La propriété est barricadée par de hauts murs et des équipements anti-avifaune sont fixées sur le toit afin de garantir en permanence la sécurité des lieux. Adrielle traverse l'immense salon qui donne sur une somptueuse piscine. Il faut croire que les obligations citoyennes ne s'appliquaient qu'à une certaine catégorie de la population... Adrielle est guidée jusqu'au bureau d'Oscario bien qu'elle connaisse déjà les lieux. L'un des gardes frappe à la porte et une voix grave lui répond d'entrer. Derrière un grand bureau luxueux se tient un homme au crâne rasé. Un ensemble de cicatrices forment un ensemble de barbelés emprisonnant une rose transpercée d'un couteau. A l'arrière de son crâne, un tatouage marque l'homme. « Scars ». Comme un rappel de son statut et de sa perversité.

« Laissez-nous.

Aussitôt, les gardes repartent à leur poste en fermant la porte derrière eux. Oscario se retourne, une expression de prédateur ravi d'avoir attiré sa proie dans ses filets et s'approche de l'orpheline, les bras ouverts comme s'il souhaitait la prendre dans ses bras.

— Adrielle, ma chère Adrielle ! Je suis vraiment heureux de te voir.

La femme n'a pas bougé d'un centimètre. Son regard le fusille, mais il n'en a cure. La colère s'insinue peu à peu dans les veines de la répudiée.

— Tu ne m'en voudras pas, mais le plaisir n'est pas partagé.

Le sourire carnassier d'Oscario s'agrandit un peu plus. Il aime l'idée d'avoir trouvé un point faible chez son ennemie.

— Voyons, pas de ça entre nous. On se connait bien maintenant, hein ? Assieds-toi, nous avons beaucoup de choses à nous dire. Tu veux boire quelque chose ?

Adrielle s'efforce de conserver son calme et obtempère.

— Non. Dis-moi ce que tu veux.

Oscario la reconnait bien là. Cette femme est une vraie anguille. Elle sait ce qu'elle veut et ne veut pas, elle ne laisse personne s'approcher de trop près et il est véritablement difficile de la détourner de ses objectifs. Il retourne de l'autre côté de son bureau en prenant son temps avant de s'asseoir. Il ne la laissera pas croire qu'elle puisse avoir le moindre ascendant sur lui.

La promesse de l'exodeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant