Chapitre 3

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Legolas épuisait son cheval mais pour la première fois dans sa vie, il n'en avait cure. Sorsha, sa Sorsha était en danger et il devait la protéger. Il ne supporterait pas qu'il lui arrive quelque chose. Elle a survécu au Tatsu, à Sauron, ce n'était pas maintenant qu'il allait la perdre. Ce serait trop injuste ! Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher ça !

- Pourvu que j'arrive à temps, pensait-il, en envoyant tout son amour vers la jeune femme. Il espérait s'être trompé, que cette lettre soit une blague de mauvais goût, pourtant tout son être lui disait le contraire.

Sur les Terre Brunes, les Gondoriens venaient d'être encerclés par des orques, menaçants et répugnants. Ils devaient être une bonne cinquantaine. Le combat ne serait pas facile puisque inégal !

- Mais je ne suis pas censé les avoir tous fait éclater ? demanda Sorsha, pas vraiment convaincue par ses propres propos.

- Je crois que non, murmura Arwen, posant la main sur Hadhanfag, son épée.

- Qu'est-ce que vous nous voulez ? cria Sorsha, faisant preuve d'un courage auquel elle ne s'attendait pas. En effet, ni Legolas, ni Aragorn n'étaient là pour la protéger.

Une voix d'outre-tombe lui répondit :

- Je ne veux que toi, Sorsha, Princesse Exilée.

La voix venait de derrière et tous se retournèrent pour voir qui menait ces orques, qui étaient trop stupides pour prévoir une embuscade et un enlèvement. La Reine et la Princesse du Gondor hurlèrent en chœur.

- Non ! Cela ne se peut ! s'écria Arwen reprenant rapidement ses esprits.

- Je vous ai vu tomber ! renchérit Sorsha, terrorisée.

- Vous aviez également vu tombé Gandalf le Gris il me semble et pourtant...

Arwen et Sorsha se rapprochèrent et se tinrent la main.

- Rends-toi Sorsha et je promets de ne pas faire de mal à tes amis. Je ne suis pas très patient alors dépêche-toi !

- Si vous la voulez, venez donc la chercher, répliqua Arwen en brandissant son épée.

- Eh ! Ne parle pas de moi comme si je n'étais pas là ! grommela Sorsha.

Les orques se rapprochaient d'eux tandis que Saroumane le Blanc, celui la même que Sorsha avait vu tombé en Isenguard souriait méchamment. Sorsha ne voulait pas que les gardes ou Arwen ne meurent ou ne soient blessé par sa faute, alors rassemblant son maigre courage, devant Arwen désespérée, elle s'écria :

- Soit, qu'attendez-vous de moi ? dit-elle en faisant un pas timide vers le magicien.

Deux orques furent devant elle en deux enjambées et la saisirent chacun par le bras. A leur contact, la jeune femme se tortilla. Ils puaient tellement, ils étaient si sales qu'elle ne voulait pas qu'ils la touchent. Malgré la promesse de Saroumane, les autres orques fonçaient sur ses amis. Et ils les menaçaient de leurs lances.

- Vous aviez promis ! cria Sorsha en se débattant.

- Tais-toi, je ne les ai pas encore tués ! Mais cela ne saurait tarder si tu t'agites encore !

Sorsha se tut, ne voulant pas l'énerver davantage, afin qu'il ne lance pas sa menace à exécution. Ce type s'était allié au mal ; il était capable de la pire des cruautés, elle en était sûre.

Les deux orques la menèrent devant Saroumane, la forcèrent à se mettre à genoux et tirèrent ses cheveux en arrière pour la forcer à regarder leur maître. Ils lui faisaient mal, pas délicats pour un sou et maintenant, en plus, elle puait l'orque.

Legolas était à quelques kilomètres du lieu où Saroumane avait pris sa femme et ses amis en otage lorsque ses yeux perçants virent le tragique spectacle, Sorsha aux griffes d'un traître. Il écarquilla les yeux en croyant reconnaître Saroumane. Il hâta encore un peu son cheval, lui murmurant des encouragements en Elfique et se précipita vers son amour.

Saroumane vida une fiole sur la tête de Sorsha. Le contenu était rouge, tiède et gluant, c'était sans nul doute du sang. La jeune femme eut un frisson et une irrépressible envie de vomir. Elle commençait à s'inquiéter de plus en plus.

Quel était ce truc ? Et à quoi servait-il ?

Saroumane posa sa main sur son front et y appuya fortement sa paume. Il cria des paroles étranges, que Sorsha ne comprit pas puisque c'était le Parler Noir du Mordor :

- « Disparais de ce monde qui ne t'as pas aimé et retourne dans celui dans lequel tu grandis ! »

Les orques lâchèrent Sorsha et elle vacilla en avant. Une lueur rouge l'enveloppait et elle s'éleva dans les airs. Terrifiée, elle essayait de redescendre, tendant ses mains vers le sol en hurlant. Elle vit Legolas arriver et hurler son prénom.

- Legolas ! Legolas !

Mais l'Elfe était impuissant et tandis que Saroumane et ses sbires quittaient ce lieu maudit à jamais, le corps de Sorsha voletait en l'air. Une douleur fulgurante traversa tout son corps puis elle sombra dans l'inconscience.

Sorsha se sentait éveillée mais peinait à ouvrir les yeux. Sur presque toute la moitié de son visage, elle sentait qu'elle que chose qui l'empêchait de respirer convenablement. Elle avait mal partout, l'impression désagréable d'être une plaie géante. Elle entrouvrit les yeux et vit du blanc partout. Cela l'éblouit tant qu'elle les referma immédiatement. Je dois être à Fondcombe, pensa-t-elle.

Elle murmura un faible « Legolas ». Elle tenta de se relever sur ses coudes mais elle sentit une douleur intense dans les veines de ses bras. Elle ouvrit péniblement les yeux et vit que des aiguilles étaient enfoncées dans ses bras. Et ces aiguilles étaient reliées à des tuyaux qui eux même étaient reliés à des perfusions. Mais qu'est-ce que cela voulait dire ?Un homme entra dans la pièce :

- Vous vous réveillez enfin ! Comment vous sentez vous ?

- Où...Où suis-je ? demanda-t-elle d'une voix rauque.

- A l'hôpital de Biarritz.

- Où ça ?

- A Biarritz. A l'hôpital. Chambre 77.

- Vous voulez dire que je suis sur Terre ?

Les Reines de la Guerre (Sorsha II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant