Impossible [Lockzie]

Chapitre 5

[ PDV Lucas ]

Cher journale, ça me manque de ne pas pouvoir t'écrire de mes nouvelles.

La cohabitation avec Locklear s'avère tendue, comme je l'avais imaginé. Malgré mes tentatives de l'amadouer, il reste distant et méfiant à mon égard. Chaque jour qui passe, je sens l'angoisse grandir en moi, car je sais que mes amis ne vont pas tarder à venir me chercher, et je crains qu'ils tombent eux aussi dans le piège tendu par Cyril.

Les disputes avec Locklear sont fréquentes.
Il ne supporte pas ma présence dans ses quartiers, et je le comprends parfaitement. Mais je ne peux pas lui révéler l'ampleur de mes inquiétudes sans risquer de compromettre la sécurité de mes coéquipiers.

Cependant, au fil des jours, j'ai réussi à établir un semblant de communication avec lui.
Nous échangeons parfois quelques mots, bien que la méfiance demeure. Il semblait étonné de ma résistance face aux anciens interrogatoires des Hyènes, et je crois qu'il commence à se poser des questions sur la nature de ma loyauté envers la Division.

Je profite de ces moments pour essayer de semer le doute dans son esprit à propos de la véritable nature de Cyril et de sa volonté de manipuler ses propres hommes. J'espère qu'il commencera à remettre en question ses propres choix et à envisager de prendre une autre voie.

Un soir il rentre dans sa chambre complètement recouvert de sang. Cela m'inquiète un peu parce que malgré notre position je me suis peut être un tout petit peu attacher à lui.
Je l'entend gémir de douleur alors qu'il se pose sur son lit. Je suis sur le canapé et me redresse pour voir l'étendu des dégâts. Il a le t-shirt rempli de sang et semble s'être battu très violemment. Je décide de m'en mêler.

- Qu'est ce qu'il t'es arrivé ... ? Dis-je tout doucement.

Il soupire et élève sa voix.

- Ça ne te regarde pas.

Qu'est ce qu'il peut être borné ce mec.

- T'es blesser et c'est toi qui t'occupe de moi alors je pense que ça me concerne un peu. Dis-je hésitant.

Je croyais qu'il allait m'insulter mais finalement il se redresse sur son lit en grimaçant.

- Les Black Tusks, nous ont attaquer pendant la mission d'aujourd'hui. J'ai du me battre contre deux d'entre eux a mains nu. Ils ont été coriace mais j'ai réussi à les tuer.

Après son monologue il retire son t-shirt et là, une vision affreuse s'offre à moi. Il a énormément de plaies ouvertes sur tout son corps, c'est pas beau à voir.

- Mais attend il faut que tu te soigne, tes plaies vont s'infecter sinon. Vous n'avez pas d'infirmerie chez les Hyènes ?

Il réfléchie un instant.

- Si il y a bien le docteur Nozman à l'infirmerie mais je déteste ce type et il tue plus de blesser qu'il n'en sauve alors ...

Je ne peux m'empêcher de ressentir une inquiétude croissante envers lui, ses blessures sont importantes, et il a besoin de soins médicaux urgents.

- Écoute, je sais que nous ne sommes pas proches, mais tu as besoin d'aide. Laisse-moi te soigner, au moins pour éviter que tes plaies s'aggravent, lui dis-je doucement, espérant qu'il accepte mon offre d'aide.

Il me regarde un instant, un mélange de méfiance et de vulnérabilité dans son regard. Finalement, il soupire et consent à se laisser aider.

- D'accord, mais fais vite, grogne-t-il, sa fierté restant intacte malgré tout.

- Il faudrait que tu me détache pas contre sinon je ne peux pas bouger.

Bien que l'envie me passa par la tête, je ne comptais pas vraiment m'enfuir à ce monument là, je compte vraiment l'aider mais bien sûr sa méfiance  l'emporte.

- Que je te détache ? Pour que tu t'échappe dès que j'aurais le dos tourner. Tu rêve mon l'agent, j'arrive ne bouge surtout pas. Dit il ironiquement.

Je souffle d'agacement, pour une fois que je veux bien être gentil avec lui, il ne peux pas me donner une pincée de confiance ...

- Alors si tu t'obstines tant à me laisser attacher, il faudrait que tu m'apportes des compresses avec du désinfectant et quelques bandages.

Il se lève avec un peu de difficulté et se dirige vers la salle de bain. Il en ressort bien avec tout ce que je lui ai demander. Il s'approche du canapé et se tourne vers moi.

- Fais ce que t'a à faire mais fais le vite.

J'acquiesça est me mis aux soins. 

Pendant que je m'occupe de lui, je remarque son regard qui se perd dans le vide, comme s'il réfléchissait à quelque chose de profond. Peut-être que cette expérience douloureuse face aux Black Tusks commence à le faire douter, à ébranler ses certitudes.

Je profite de ce moment pour tenter une nouvelle approche, une approche plus humaine et sincère. Peut-être que cela nous aidera à briser cette barrière entre nous.

- Je sais que nos chemins ont été conflictuels depuis notre arrivée ici, mais je veux que tu saches que je ne suis pas ton ennemi. J'ai moi aussi mes doutes concernant Cyril et les intentions de la Division.
Je veux juste retrouver mes amis et quitter cet endroit maudit, tout comme toi apparemment. confiais-je avec franchise.

Il semble surpris par mes paroles, mais il ne rejette pas l'information comme je l'aurais craint. Au lieu de cela, il baisse les yeux, comme s'il était en train de peser mes paroles.

- Tu ne sais rien de moi l'agent alors arrête d'essayer d'être sympa. Je te rappelle que c'est toi le prisonnier ici. Alors tu n'as pas besoin de comprendre mes motivations pour me soigner, lâche-t-il finalement, mais je senti un léger changement dans son ton, un changement qui m'encourage.

- Non, je n'ai pas besoin de comprendre, mais je ne peux pas rester indifférent à la souffrance d'un autre être humain, peu importe notre histoire, lui répondis-je avec sincérité.

Une tension palpable flotte encore dans l'air, mais je sens que quelque chose a changé entre nous ce soir. Peut-être que, lentement mais sûrement, nous pourrons développer une certaine compréhension mutuelle et peut être essayer de ce supporter un peu plus.

Après avoir fini de le soigner du mieux que je peux, Locklear se rallonge sur son lit, épuisé. Je lui laisse un peu d'intimité et retourne m'allonger sur le canapé, laissant un espace entre nous. La nuit tombe doucement, et je me perds dans mes pensées, espérant que demain apportera de nouvelles opportunités pour résoudre mes problèmes et échapper à cette situation délicate.

Je te laisse pour ce soir, cher journale, et je me prépare à affronter les défis qui nous attendent demain, avec l'espoir que tout cela ne sera qu'un mauvais souvenir bientôt.

                                  A suivre ...