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Devon

Je tiens à peine debout, la main plaquée contre mes côtes et le visage qui pisse le sang. La dernière fois où nous avions été aussi violents avec les Nelson remonte à il y a 3 années. Bientôt 4.
"Heureusement" pour moi, et pour Olivia qui a l'air approximativement dans le même état que moi, c'est-à-dire au bord du malaise, les sirènes retentissent. La police est souvent appelé par des passants mais nous ne nous faisons jamais attraper, et même si c'était le cas nos familles sont trop influentes pour se soucier des forces de l'ordre - un privilège ridicule que l'on utilise sans vergogne – mais pour éviter les photos et vidéos de paparazzis de nous finissant au post, on fuit.

Fuir, c'est ce que j'essaie de faire. Je crois que j'ai perdu le reste de ma famille et n'arrivant pas à continuer de courir, je m'arrête dans une ruelle. Je me colle au mur frais et laisse tout mon poids s'y reposer. J'entends un bruit à côté de moi et lorsque je tourne la tête mon regard affronte celui du blond. Eh merde. Je vois aussi Lia qui aide Olivia a passer au-dessus d'un grillage qui sépare la ruelle de l'autre côté d'une rue parallèle à celle dans laquelle nous nous battions. Seth faisait sûrement le guet vu sa position. Olivia se ramasse la gueule et si je n'avais pas aussi mal aux côtes j'aurais fondu en larmes de rire. Lia s'empresse de la rejoindre de l'autre côté du grillage pour vérifier qu'elle va bien. Le blond escalade à son tour le grillage et Lia avance avec Olivia.

Je m'écroule au sol. Ma tête tourne et bourdonne. Je regarde mes mains pleines de sang et sens mes yeux se révulser par moments. J'entends des pas en ma direction mais je suis trop shooté pour comprendre ce qu'il se passe alors que je sens quelqu'un essayer de me soulever.

— Tu fais chier Howard.

***

Lorsque je me réveille, une douleur me transperce le nez, puis la côte que j'ai sûrement fêlée et enfin mon crâne. Je tâte mon environnement des mains et me rends compte que je suis sur la banquette arrière d'une voiture. Merde ! Je me relève d'un coup mais les douleurs me recouchent instantanément.

— Détends toi Howard, t'es dans ma bagnole.

Pourquoi lui ? Pourquoi a-t-il fallu que ce soit lui qui me vienne en aide ? À moins qu'il ne m'ait kidnappé pour me soudoyer ou menacer ma famille... Ouais, nan, il est pas aussi taré - enfin il me semble ?

— On est quittes maintenant.

— De quoi tu parles putain ?

Je passe une main sur mon visage et sens un bandage sous mes doigts.

— Tu m'as aidé contre l'autre type en boîte et moi je t'ai soigné pour pas que tu crèves dans la ruelle pourrie. On est quittes.

— De toute façon je ne te demandais pas d'être reconnaissant.

Le blond ne prend même pas la peine de me regarder, trop occupé sur son téléphone. Je palpe mon corps. Je me rends compte qu'il m'a débarrassé de ma veste. Je suis en t-shirt blanc - sûrement souillé par le sang - avec un simple jean troué. Il a aussi enlevé mes chaussures, sûrement pour que je ne dégueulasse pas ses sièges. Je détaille ensuite les soins qu'il m'a apportés alors que j'étais inconscient : je vois une bouteille de désinfectant du coin de l'œil, et mon nez à l'air d'être recouvert par de grosse bande blanche et du sparadrap, il a aussi appliqué une crème pour apaiser mes côtes et a placé une compresse par dessus. Il m'a également rincé les mains et les bras. Je le regarde, lui sur le siège passager avant. Contrairement à moi, il est à peine blessé. Seul un ecchymose recouvre une partie de sa mâchoire, ma création.

We Own The Gift Of ForgivenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant