XVIII

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Devon (TW)

— Bordel...

J'attrape mon téléphone qui sonne depuis 5 minutes, ce qui m'a réveillé, et réponds.

— Dev' ?

— Ah, c'est toi.

Je me rallonge et me masse les tempes de ma main libre pour faire passer, ou du moins essayer de faire passer, un mal de crâne terrible.

— Papa est parti travailler, tu peux rentrer à la maison.

— Tu peux venir me chercher plutôt ?

— Ça marche. Envoie moi ta localisation et je pars d'ici 10 minutes.

Sans plus de questions, il raccroche. Je lui envoie ma position et me lève péniblement du lit. J'attrape le paquet de cigarettes que je fourre dans ma poche, puis la bouteille vide gisant au sol que je pose négligemment sur la table de nuit. Je traîne mon corps jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche.

Alors que je sors de la salle d'eau, je remarque les 3 appels manqués et tous les messages de Dean. Récupérant mes clés de voiture, je descends rapidement et sors de l'hôtel. J'aperçois la nouvelle voiture de mon frère et y entre.

— J'ai failli attendre.

Il rigole et je balaie sa réflexion de la main. Je le remercie d'être venu me chercher et au vu de la tête que je tire, je pense qu'il se doute de la raison pour laquelle je ne suis pas rentré par mes propres moyens.

Soudain, je me sens honteux. Je me rappelle que lui et toute ma famille ont vu des images de moi les trahissant. Dean ne supportant pas mon mutisme pose une main sur mon genoux pour récupérer mon attention puis la repose sur le volant.

— T'en fais pas, ils finiront pas passer à autre chose. En attendant, je suis là pour toi si tu veux parler de ce que tu ressens ou te changer les esprits.

Ne sachant pas quoi répondre, je reste statique puis hoche la tête. Néanmoins, je me sens extrêmement reconnaissant. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui, sans mon grand frère. Enfants, nous n'étions pas très proches, j'adorais faire des conneries et remettre la faute sur lui. Mais en grandissant, mes parents contrôlaient mon cercle social de près, et je devais renoncer à chacun de mes nouveaux amis. Et puis malgré tout, Dean m'aidait toujours quand j'avais besoin. Alors je me suis rapproché de lui, me rendant compte d'à quel point j'étais dépendant de mon frère. Et ça n'a pas changé depuis.

Une fois à la maison, je grimpe sans attendre dans ma chambre pour me changer. J'ouvre mon placard et en sors le premier sweatshirt qui me tombe sous la main et un jogging que je porte toujours pour traîner à la maison. Ayant toujours mal à la tête, je file dans ma salle de bain et récupère une aspirine dans un des placards. Je l'avale avec de l'eau du robinet puis me redresse et m'observe dans le miroir. Des cernes bordent mes yeux et ma peau est si blanche qu'on dirait un fantôme. Je retourne donc me coucher, dans mon lit cette fois, pour me reposer et échapper à mes pensées désagréables.

***

— Il est rentré ?!

— Calme toi papa, s'il te plaît !

— Pousse toi Dean !

Réveillé par des cris, je sursaute et me redresse en panique. Je reconnais la voix de mon père et celle de Dean. Alors que je n'ai même pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, des bruits de pas lourds se rapprochent puis mon père entre en trombe dans ma chambre, faisait claquer la porte contre le mur. Arrivé devant mon lit, il attrape le col de mon pull et me tire pour me jeter au sol.

We Own The Gift Of ForgivenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant