XV

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Seth

— Tu sors encore ?

— Oui, je mange dehors ! 

— Seth, attends !

Sans plus attendre je claque la porte d'entrée et fonce dans ma voiture avant que ma mère ne me court après pour me passer un interrogatoire. Je démarre et fuis les Nelson pour retrouver mon opposé. J'arrive au lac et me gare près de la voiture de Devon. Il est assis sur le capot et lorsqu'il me voit il regarde autour de nous puis saute me rejoindre. Entourant ma taille de ses mains, il m'approche de lui et mes lèvres viennent retrouver celles du brun. Le printemps, s'étant installé depuis peu, nous permet de nous retrouver au coucher du soleil contrairement aux dernières semaines où nous nous retrouvions dans le noir de la nuit. Près de l'eau, devant nos voitures, se trouve un drap étendu sur lequel repose un sac plastique et à côté de celui ci une bouteille de coca. Devon et moi ne buvons quasiment jamais d'alcool, ne voulant pas perturber notre lucidité durant les cours moments qu'on peut se permettre ensemble. 

Nous allons nous assoir et je suis ravie lorsqu'il me tend une boîte de sushis et des baguettes. Je profite avec lui de ce repas délicieux mais simple, nous parlons de tout et de rien comme à chaque fois. Après avoir fini de manger, on s'allonge pour contempler le ciel et échanger des baisers. La plupart du temps, Devon et moi nous retrouvons ici, au lac, vu que le soir il y a rarement du monde. Bien sûr, on fait toujours attention à ne pas se faire remarquer et jusqu'ici cela semble fonctionner. Parfois, on se retrouve dans des coins encore plus discrets afin de pouvoir profiter de moments plus intimes. Nous n'avons jamais coucher ensemble malgré tout, je pense que ça serait la goutte de trop qui nous conduirait au non-retour envisageable. On a conscience que notre situation ne pourra pas être éternelle, surtout que presque 2 mois se sont écoulés depuis qu'on a commencé à vraiment "flirter" ensemble et se retrouver en cachète, alors lui et moi avons dû trouver des prétextes. Nos familles commencent à avoir de sérieux doutes et à nous poser de plus en plus de questions sur ces fameuses sorties avec nos "nouveaux amis" que l'on rejoint. 

De plus, autre point commun de nos 2 familles, nous nous mélangeons que très peu avec d'autre personnes, nos centres sociaux se résument à la famille et les proches de longue date.

Parfois, de plus en plus souvent en fait, je culpabilise de leur mentir, surtout pour rejoindre un Howard. Mais le vice qu'il portrait est trop bon, trop attirant et hypnotisant pour y renoncer. Au diable les remords, je les préfère aux regrets. 

Mon dit ennemi caresse mon bras en me racontant sur quoi il travaille avec son frère et son père en ce moment et l'apaisement qu'il me procure m'endormirait presque. Je l'écoute parler du chantier, que ma famille et moi avions ruiné il y a 2 mois, qui est à présent achevé aux trois-quarts et je me permets de lui répondre par des piques, de temps-en-temps, en rigolant.

Soudain notre petite tranquillité est perturbée par le téléphone de celui sur lequel je suis avachi. Je me pousse, Devon se redresse puis décroche en voyant le nom de son aîné. A son expression, je décèle qu'il est irrité par ce que Dean lui raconte. Il soupire et se relève.

— Ouais ouais, je rentre, c'est bon.

Il raccroche et me tend sa main pour me relever. 

— Apparemment mon père est en train de taper une crise pour savoir avec qui et où je suis encore sorti. Dean a essayé de me couvrir et de le calmer mais il veut absolument que je rentre.

— Attends, Dean est au courant que l'on se voit ?

— Non, enfin je crois pas, je suis pas sur en fait. Mais il s'en fou donc y'a pas de problème. 

We Own The Gift Of ForgivenessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant