Chapitre 7

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Je rentre dans le lycée. Mon père est en prison depuis trois jours mais il est déjà passé à la télé et dans le journal. Bref il est célèbre.

Quand je me dirige vers mon groupe d'amis, j'entends les gens murmurer sur mon passage.
— T'as vu ? Son père est un violeur.
— Ah ouais j'en ai entendu parler. Vous pensez qu'il est comme lui ?
— Ah bah tu sais tel père tel fils.

Les gens me regardent avec des regards remplis de peur et de haine. Je ne comprends pas. Arrivé devant mes amis je leur dis bonjour.
— Salut vous allez bien ? Il se passe quoi là ? Pourquoi tout le monde me regarde... mal...

Je m'arrête de parler voyant qu'ils fuient mon regard. Ils me regardent comme tous les autres.
— Ne me dites pas que vous avez peur de moi vous aussi ! C'est mon père le méchant moi je n'ai rien fait ! dis-je en sentant une larme couler.

Ils ne me répondent pas. Ils ne me regardent même pas.
— Ne nous parle plus... me dit Emma ma meilleure amie.
— Quoi ? Mais...
— Ferme ta putain de gueule ! Tu ne nous adresse plus la parole ok ? On ne veut pas d'un violeur dans nos vies ! Et c'est fini entre nous ! Tu n'existe plus à mes yeux ! me dit Rayan, mon copain, les larmes aux yeux.

Je m'en vais, en larmes. Sur mon passage tous le monde m'insulte. D'un coup les têtes de mes amis et des autres deviennent celle d'Elyas. Il m'insulte comme tous les autres.
— Tu ne sers à rien !
— Ah, mais t'es trop moche en plus.
— T'es bon qu'à mourir de toute façon !
— Oh beurk, un pédé violeur !

Soudain je me réveille en sursaut. Je tremble et pleure. Je reste comme ça sur mon lit, paralysé, pendant longtemps. Je ne sais pas combien de temps exactement, je n'en ai plus la notion...

Au bout d'un moment ma mère entre dans ma chambre. Quand elle me voit ainsi, elle se précipite vers moi et essaie de me calmer.

Au bout de plus de quinze minutes, je suis plus ou moins calmé. J'arrive à respirer correctement c'est déjà ça. Mais je vois toujours flou a cause des larmes.
— Qu'est ce qu'il se passe mon chéri ?

Je n'arrive pas à répondre. Je ne peux pas lui dire. Pas encore. Je ne veux pas la perdre elle aussi.
— Mon cœur, il faut que tu me parles. Tu as des cernes énormes sous les yeux, comme si tu n'avais pas dormi. Tu as dormi combien de temps cette nuit mon coeur ?
- Je sais pas... peut être... quatre ou cinq heures, dis-je entre deux sanglots.
— Oh mon amour. Je suis là d'accord tout vas bien.

Elle me fait un câlin.
— Rassure moi, tu n'as pas recommencé, hein ?

Elle me prend les bras et les regarde. On voit de légères cicatrices, en forme de traits horizontaux sur les avant bras, qui datent de l'année dernière.
— Ouf tu m'as fait peur. On est d'accord tu ne recommenceras pas mon cœur ?

Je hoche la tête incapable de parler.
— Allez viens dans mes bras mon chéri.

Je lui fait un câlin pendant plusieurs minutes. Je m'arrête de pleurer à un moment et ma mère s'éloigne de moi.
— Essaie de te reposer mon cœur. Ce n'est pas grave si tu ne fait pas tes devoirs pour demain. Mais repose-toi, d'accord ?

Je hoche la tête et lui fais un bisou pour la remercier d'être là. Si elle savait que c'est un garçon qui me fait pleurer comme ça et encore plus, que c'est le voisin... elle tomberait par terre.

J'ai réalisé depuis hier que j'aime Elyas. Après Rayan, je m'étais promis de ne plus jamais tomber amoureux, bah c'est raté. Mais lui, il ne veut pas de moi, au vu de la façon dont  il m'a parlé hier...

Je passe l'après-midi à regarder des séries et des films pour me changer les idées. Mais dès que je ferme les yeux, ces images reviennent. Et dire que demain c'est lundi. Que je devrais retourner en cours. Et supporter le regard d'Elyas.

~•~

Il est 17h, et j'en ai marre de me poser mille questions. Pourquoi Elyas a réagi comme ça ? En plus c'est lui qui m'a embrassé. Et puis il m'a embrassé une deuxième fois donc pourquoi il me déteste maintenant. Il a dit qu'on devait rester amis... mais moi je vais pas réussir. Je le vois autrement maintenant...

Ne tenant plus je fais quelque chose que je vais regretter :

De moi :
Salut Elyas. Je voulais savoir pourquoi tu as réagi comme ça vendredi soir. Ça me fait beaucoup de mal et j'aimerais comprendre...

De Elyas :
Je ne veux pas en parler. C'était une erreur et je suis désolé de t'avoir donné de faux espoirs. Oublie maintenant.

De moi :
Mais je ne peux pas oublier. J'ai aimé moi et je sais que toi aussi. C'est toi qui m'a embrassé en plus !

De Elyas :
Adam je t'ai dis d'oublier et que c'était une erreur ok ? Je ne suis pas gay moi !! Maintenant arrête de me parler.

De moi :
Mais ce n'est pas grave d'être gay. Si c'est pour ça que tu t'énerves, il faut que t'acceptes. Moi j'y suis pour rien donc ne me rejette pas la faute dessus !

Pas de réponse. Je me remet à pleurer.

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