Chapitre 9

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     Le lendemain, mardi, je n'ai aucune envie d'aller au lycée. Mais je n'ai pas le choix si je ne veux pas inquiéter ma mère. Je sors de mon lit, prend un douche rapide, et vais me brosser les dents.

     Je fais peur à voir. Mon reflet est cadavérique et j'ai d'immenses cernes sous les yeux. On dirait que je n'ai pas dormi depuis des mois, ce qui est un peu le cas mais je fais réellement peur. Déjà que j'ai des regards de haine sur moi au lycée, alors avec la tête que j'ai, les gens vont fuir.

      Ma mère dort encore car elle commence tard ce matin. Mais elle est rentrée à une heure du matin hier donc je comprends qu'elle se repose. Je fais le moins de bruit possible pour mettre mes chaussures et mon manteau.

     Je prends un post-it pour la rassurer par rapport à mon état hier : Coucou maman. Ne t'inquiètes pas pour moi je me sentais pas très bien hier donc je suis rentré mais ça va mieux ce matin. Gros bisous à ce soir.

     Évidemment, je mens mais je ne peux pas lui dire la vérité... pas encore.

     Dans le bus j'ai fermé les yeux avec ma musique dans les oreilles. Je n'en peux plus de mes pensées et des cours.

     Arrivé au lycée je me dirige vers ma salle quand je vois au loin Elyas qui embrasse une fille. Enfin il ne l'embrasse, il lui aspire la bouche. Je vois que la fille a un suçon dans le cou... je commence à avoir chaud et mon rythme cardiaque s'accélère en comprenant ce qu'il a fait avec elle. Il me dégoûte mais je n'arrive pas a le détester. Je suis nul.

     Dans la salle de français, je ne regarde même pas Elyas. Je ne sais pas comment il est aujourd'hui et je ne veux pas savoir. Le cours de français passe très lentement malgré la vingtaine de dessins que j'ai fait sur ma feuille.

      En voyant Elyas embrasser la fille en sortant du cours, mes pensées prennent le dessus. Je n'ai plus aucun contrôle de moi. Ça recommence. Je vais faire une connerie, je le sens, mais je ne vais pas réussir a m'arrêter.

      Je me réfugie dans les toilettes. Je ne vais pas en sport je sèche encore une fois. Je m'enferme dans une cabine en prenant soin de fermer à clés cette fois et je sors de mon sac mon vieil ami. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu...

     Je prend le cutter et redresse mes manches. Je pleure, je n'arrive pas à m'arrêter. J'hésite, je laisse suspendre le cutter au dessus de mon bras. Fais-le, tu ne manqueras à personne. Personne ne vas remarquer ton absence. Tu mérites cette douleur. Tu n'es qu'une merde incapable.

     J'écoute donc ces pensées et je rouvre mes cicatrices. Du sang jailli et je refais la même chose sur ton mon avant-bras. Je pleure, je crie de douleur mais je ne m'arrête pas.

     Sentant que ce n'est pas assez, je fait de même sur l'autre avant-bras. Celui de gauche est en sang et je vais faire la même chose avec le droit. Je continue de crier. Je pense qu'on m'entend à force. Personne ne fait attention à toi. Tu mérites de mourir comme l'ont dit les autres l'année dernière.

     Je pousse encore un cri de douleur. Je regarde une dernière fois mes avant bras qui sont couverts de sang.

     Et puis après, plus rien.

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