Chapitre 17

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     C'est la fin des vacances. Ça a été les meilleures de ma vie. J'ai passé plein de moments avec Elyas. Je l'aime de plus en plus chaque jour.

     Je fais moins de cauchemars qu'avant. Ce matin je me lève sans larmes, ce qui ne m'est pas arrivé depuis très longtemps.

     Je me prépare et pars pour le lycée. En arrivant je repère très vite Elyas, à côté de la porte d'entrée. Je m'approche de lui et lui dis bonjour tout en gardant un minimum de distance.
— Salut !
— Salut !

     Il se gratte l'arrière de la tête. Pourquoi est-il gêné ?
— Tu vas bien ? Tu m'a manqué...

     Je dis la dernière phrase en murmurant pour que lui seul m'entende.
— Toi aussi tu m'a manqué, dit-il en rougissant légèrement.
— Nous aussi tu nous a manqué Adam ! dit une voix pleine de haine, que je connais trop bien.

     Je me retourne en respirant très vite. Mon cœur bat la chamade et mes larmes montent quand je vois leurs têtes. Je ne voulais plus jamais les revoir.
Alors t'as perdu ta langue ? Tu ne dis même pas bonjour ? J'avais oublié à quel point tu disais rien par peur de nous, dit-il en se mettant à rire et son camarade l'imite aussitôt.

     Mes larmes coulent sans que je puisse les arrêter. Je tire Elyas en lui disant un léger « on s'en va » et on se dirige vers le premier cours, c'est-à-dire, maths.

     Je sèche mes larmes sur le chemin pour qu'Elyas ne me voit pas comme ça.
— C'était quoi ça Adam ?
— Rien... t'inquiètes.
— Bah oui je m'inquiète ! i

     Il me stoppe en se mettant face à moi.
— C'est qui ces deux gars ?
— C'est... euh... des... anciens potes... réussis-je à dire.
— Je ne te crois pas. Dis moi la vérité Adam. Tu sais que je suis là pour t'aider, ajoute-t-il en me tenant les joues.

     Il regarde autour de nous et voit qu'on est seuls. Il s'approche donc de moi et colle nos fronts ensemble.
— Elyas, on pourrait nous voir... dis-je d'une petite voix.

     Ma phrase a l'air de le ramener à la réalité car il s'éloigne de moi. Je suis trop bête. J'ai gâché ce moment. Il essayait de me consoler et moi je l'ai repoussé. Il va me détester...

     On ne dit plus rien jusqu'à la sonnerie et l'arrivée du prof. On s'installe tous les deux à l'avant dernière table car la dernière est prise par... les deux gars de toute à l'heure. Je panique un peu mais réussis à me calmer tout seul au bout d'une ou deux minutes.

     Le cours passe assez lentement. À vrai dire je ne comprends rien, ce qui ne change pas de d'habitude. Elyas est concentré et ne fais pas trop attention à moi. Je mets la tête dans les bras quand je sens une boulette de papier atterrir sur ma table.

     Je regarde autour de moi, un air perplexe sur le visage. Je l'ouvre et ce que je lis me glace le sang : Salut Adam ! Tu vas regretter de nous avoir fait exclure. Ma mère a payé une assez grande somme pour qu'on revienne plus tôt et pour qu'on ne soit plus jamais exclu. Donc ça ne sert à rien d'aller voir le directeur parce qu'il s'en bat les couilles de toi maintenant. Tu vas voir, on va te faire regretter d'avoir tout dit.
Tom et Lyam, tes « anciens potes »

     Je sens qu'ils vont bientôt mettre leurs menaces à exécution. J'ai très peur. Je ne veux pas que ça recommence. Je fais une légère crise d'angoisse mais heureusement, Elyas ne remarque rien. Je crois qu'il me fait la tête... je me sens mal. Mal de pas réussir à lui dire la vérité.

                                   ~•~

     La journée se passe sans encombres. Elyas rentre sans me dire au revoir. Il ne m'a pas parlé de la journée. Je n'ai pas mangé ce midi je me sentais trop mal par rapport à lui et aussi à cause de Lyam et Tom. Pourquoi sont-ils revenus ? J'ai vraiment peur. Demain ils vont me faire regretter je le sens. Je le sais.

     Je rentre assez rapidement chez moi. Ma mère n'est pas encore rentrée. Je rentre dans ma chambre et essaie de faire mes devoirs. J'en fais pendant une dizaine de minutes mais après je n'arrive plus à me concentrer du tout. Trop de pensées se bousculent dans ma tête. Je décide d'envoyer un message à Elyas ne tenant plus.

De moi :
Coucou. Je sais que tu me fais la tête et je ne peux pas le supporter. Je m'excuse sincèrement pour ce matin je n'aurais pas dû t'interrompre. Est ce qu'on pourra parler demain ?

     Je vois qu'il lit mon message mais ne me répond pas. Mon cœur se serre. S'il ne me pardonne pas, je ne sais pas si je vais tenir le coup. Je ne peux plus vivre sans lui. Il fait partie de moi maintenant alors le perdre serait horrible.

     Soudain je reçois un message qui me glace le sang :

De Inconnu :
Rendez vous derrière les arrêts de bus demain matin et si tu ne viens pas, tu vas le regretter sale pédé
Tes « anciens potes »

     Comment ont-ils eu mon numéro ? Je sens que ça va être pire que l'année dernière. Ils ne m'avaient jamais envoyé de message menaçant comme ça. Je ne le sens pas du tout. Après ça, je me mets à pleurer et m'endors dans mes larmes.

                                   ~•~

     Le lendemain matin, je me rend sur le lieu de rendez vous. J'ai le cœur serré et l'estomac en vrac alors que je n'ai pas mangé depuis... un moment.

     Quand je suis à l'endroit indiqué, qui est sans surprise, à l'abris des regards indiscrets, je sens qu'on me tire les cheveux.
— C'est bien t'es venu sale tapette. Maintenant tu vas voir ce qu'on te réserve depuis quatre mois, dit Lyam.

     L'autre se met devant moi et me donne un coup de poing bien placé dans le visage. Je tombe et sens un liquide chaud couler de mon nez.
— Toujours aussi peu de résistance à ce que je vois, se moque Tom.

     Je sens que les larmes montent mais je me retiens de pleurer devant eux. Puisque je suis par terre, ils en profitent. Ils me donnent des coups de pieds dans le ventre et dans le visage.

     Je ne sens plus mon corps. J'ai affreusement mal. Ça dure plusieurs minutes qui me paraissent des heures.
— Bon j'espère que t'as retenu la leçon connard.

     Il se penche vers ma tête et ajoute :
— Et à ce que je vois tu as toujours ces yeux de monstre. Sale con.

     Il me crache dessus puis s'en va en riant avec son pote. Maintenant qu'ils sont partis je fonds en larmes. J'ai mal partout.

     Après une dizaine de minutes, je me relève tans bien que mal et claudique jusqu'au cours de français. J'ai peur de devoir subir les questions d'Elyas.

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