Je courais comme si ma vie en dépendait profitant de chaque
respiration, j'écoutais le chant des oiseaux, et les mouvements de la forêt. Le vent frais me caressait les joues, j'adorais cette sensation de liberté et de bien-être. Je venais ici dans cette forêt depuis mon plus jeune âge. J'y passais la majorité de mon temps, c'etait ma maison, je partais loin de mes parents, dans la forêt qui était au bord de leur propriété, dès que je le pouvais.Ma mère ne me supportait plus, enfin m'avait-elle un jour supportée, je ne saurais le dire. Elle répétait sans cesse que j'étais un fardeau, et mon père, lui, était trop occupé avec son travail pour me prêter de l'attention, et tant mieux. Mon père et ma mère n'avaient eu d'autre choix que de me garder, car c'était une condition du testament de mon grand-père. Si ils n'avaient pas d'enfant alors pas d'argent. Ma mère adorait me dire que si "ce vieux" n'avait pas formulé cette phrase dans son testament, je ne vivrai pas.
Je continuais de courir, écoutant ma respiration et mes pas touchant le sol couvert de feuilles dû à la saison. C'était l'automne, mais malheureusement pour moi, l'hiver approchait à grand pas. Finies, les journées entières dans la forêt à cause de la neige. De plus lors des fêtes de fin d'année, la famille se réunissait pour les célébrer. Ce que je détestais, durant les repas de famille, je devais soit faire la plante verte, sourire et me taire, ou jouer à la petite fille parfaite, car si je donnais une mauvaise image de moi au reste de la famille, mes parents m'enfermaient dans ma chambre. Je me souviens encore de la dernière fois, il y avait 5 ans, quand ma tante avait demandé à mon père si son livre avançait, et qu'après qu'il avait répondu que oui, je l'avait regardé et dis cette phrase:
-Mais papa c'est pas bien de mentir, tu n'as pas avancé vu que tu jouais à ton jeu de fruits, j'avais prononcé cette phrase sans me rendre compte de la punition que j'écoperais après.
Il était devenu rouge de honte, mais surtout de colère. Je me souviens encore de son regard à ce moment là, un regard à glacer le sang.
Au bout de 4 jours, ils m'avaient laissée sortir, c'était dans ces moments là que j'étais contente d'avoir une salle de bains qui était uniquement accessible par ma chambre, j'avais pu boire grâce au robinet mais pour la nourriture c'était autre chose.
J'étais arrivée là où je le voulais. La clairière, j'entendis un bruit et me retourna. Je vis un petit louveteau qui m'avait suivie. Pour tout dire, ça faisait trois jours que je sentais sa présence dès que j'entrais dans la forêt. Il était si mignon avec sa jolie petite bouille. Je fondais sur place. J'adorais les animaux, plus que les humains même, mais mes seules connaissances n'étaient pas une représentation de l'espèce entière, et heureusement!
Mes connaissances se limitaient à ma famille. Je faisais école à la maison, j'avais une professeur qui venait tout les matins durant la semaine pour me faire cours. Mes parents refusaient que j'aille à l'école du coin, car elle était, comme ils le disaient "rempli de gueux" et que je ne méritait pas une école privée plus les frais d'internat, car l'école privée la plus proche était à 3 heures de route. Moi ça me convenais, comme cela, l'après-midi, je le passais chez moi, dans la forêt.
Je me rapprochais à petit pas, sans faire de gestes brusques pour ne pas l'effrayer. Le petit louveteau ne bougeait pas, il me regardait, essayant de comprendre mes attentions. Je me mis à genoux pour lui faire comprendre que je ne lui ferai pas de mal et que nous étions égaux. Il s'approcha et mit son museau sur mes petites cuisses. J'avais juste envie de crier "C'EST TROP CHOU!" mais je me retins pour ne pas l'effrayer. Je posais délicatement ma main sur sa tête et commençais à le caresser.
Puis je me souvins d'un livre sur les loups, qui stipulait qu'un louveteau était toujours près de sa mère. Je commençai à espérer que sa mère ne soit pas trop proche, je tenais à ma vie même si ce n'était pas la meilleure vie possible. J'entendis un bruit dans le buisson juste derrière moi. Je retourna lentement ma tête et je vis une louve qui commençait à me grogner dessus. Je me leva rapidement et me mis à courir en priant pour ma vie, je priais les dieux, les éléments, les fruits , les abres, les buissons et tous ce qui me passais par la tête pour ne pas mourir à mes 12 ans dévorée par une louve.
J'arrivai au bord de leur propriété. Je me mis en direction de la porte de derrière pour ne pas me faire remarquer. Si par malheur ils me voyaient je prendrai pour tous leurs problèmes et j'étais déjà assez fatiguée comme ça, alors si c'était pour qu'ils me crient dessus dès que je franchirai le seuil de la porte, non merci !
J'enlevai mes chaussures et sortis de la grande cuisine, là où se trouvait la porte de derrière. Je me mis à marcher tel une souris en montant les escaliers en pierre. Cette maison était grande et spacieuse, elle datait aussi. Une fois montée, je me dépêchais d'entrer dans ma chambre. En général tant que je me faisais petite, je ne m'attirais pas leurs foudres.
J'ouvris mon carnet de dessin posé sur mon bureau et commençais à dessiner le louveteau que j'avais vu plus tôt. Il avait une fourure rousse du museau jusqu'aux oreilles et le reste de sa fourure était grise, il possédait un petit museau noir qui était tout mignon.
Une fois mon dessin fini je rangeais mon carnet dans un des tiroirs de mon bureau. J'étais assez bonne en dessin et j'adorais dessiner la nature et les animaux. Je me suis jamais dessinée car je n'étais pas assez belle pour figurer dans mon carnet qui lui etait rempli de belles choses.
Je pris un pyjama et l'enfilais. Je me dirigea vers ma salle de bain pour me brosser les cheveux sûrement emmêlés dû à ma balade en forêt. Et en effet mes cheveux roux étaient emmêlés, en regardant mes cheveux dans le miroir j'aperçu mes yeux. Je les détestais, ils étaient d'une couleur différente l'un de l'autre, mon œil droit vert clair et l'autre bleu foncé vert. J'avais aussi des taches des rousseurs qui recouvraient mes joues.
À peine avais-je eu fini de me brosser les cheveux que mon père cria mon nom. En général, quand il se rappelait qu'il avait une fille, ce n'était pas de bonnes augures.
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Au fin fond de la Forêt
WerewolfEmma passait toujours le plus clair de son temps dans la forêt, pour être le plus loin possible de ses géniteurs. On dit souvent qu'un enfant a besoin de ses parents mais pour elle ce n'était pas vraiment le cas. La seule chose qu'ils voulaient bien...