L'inconnu

1.1K 59 0
                                    

-Comment ? M'exclamais-je.

-Il y avait des loups, deux ou trois je dirais, m'assura-t-il.

En entendant cette phrase je ne puis m'empêcher de penser aux loups de la dernière fois. Je tournai la tête pour me sortir cette image de ma tête.

-Viens, me dit-il, on va voir ton loup.

-Finalement on a eu peur pour rien, soupirai-je.

Il acquiesça. Je le suivai pour rejoindre le duo de chasseur autour de mon loup dans ma chambre.

-C'est bon, il ne devrait pas tarder à se réveiller, declara mon oncle pour son fils.

Ils le portèrent avec l'aide de Steven à l'extérieur, je les suivis en silence. Dans le couloir nous croisons malencontreusement mon père qui questionna son frère du regard.

-Je t'expliquerai après, lui répondit-il à vive voix, pour l'instant nous devons l'emmener hors de la maison.

Je baissai mes yeux quand ils croisèrent ceux de mon géniteur. Quand il saura, pensais-je d'espérée, rien qu'en pensant à la punition qui m'attendait dès qu'ils seront tous rentrés au chaud chez eux.

Ils le déposèrent un peu plus loin de la lisière. Je m'accroupis et carressai tendrement la fourure de mon loup encore paisiblement endormi, mais plus pour longtemps, m'avait assuré mon oncle en me disant de m'éloigner.
Ils rentrèrent, je les suivis non sans jeter un regard au magnifique loup derrière moi. Il dors, tout va bien, me rassurai-je.

La porte s'ouvrit sur mon père qui attendait quelques explications sur la situation. Il nous incita à nous asseoir et questionna tout le groupe du regard. Je commençai en baissant les yeux:

-C'est de ma faute.

-Explique, m'ordonna calmement mon père.

Personnes ne parlaient, ils attendaient tous que je prenne la parole. Je fis donc ce qu'ils souhaitent:

-J'ai cru qu'ils allaient le tuer alors, je soufflai et repris, je l'ai emmener à la maison.

Silencieux, ils étaient, surtout mon père. J'étudiai discrètement son visage à la recherche d'une émotion mais rien. Aucune émotion était présente, ce qui m'inquiétais.

-Emma, me dit-il en me regardant, ce n'est pas grave, vient.

Il me tendait les bras. J'étais encore dans l'incompréhension. Pas grave? Lui qui pour un rien me criait dessus? Je compris mieux quand dans son étreinte forcé il murmura:

-Un peu plus d'une semaine, et après tu comprendras où est ta place, en attendant, ne fait plus de faux pas. Sinon la punition sera encore plus sévère.

Je me contenta de lui répondre par l'affirmatif en songeant que tout ceux présents dans cette pièce devaient penser que mon géniteur était gentil et indulgeant . "Les apparences sont trompeuse" cette expression disait vrai. Il me dégoutait.

L'après-midi fut court, je l'avais passé à jouer au Monopoli avec mes cousins et mon autre oncle, l'époux de ma tante. À mon plus grand étonnement ce fut Quantin, qui au début ne ronchonnait qu'il ne voulait pas jouer, mais qui s'était fait prendre au jeu, le gagnant.

Le soir, je restai dans ma chambre, je n'avais pas faim. J'admirais le ciel et sa poudré d'étoiles qui le parcourait. Cela avait un coté fascinant et effrayant de ce dire que, dans ce monde, nous ne somme rien comparer aux étoiles dans le ciel. Une Lune gibbeuse illuminant le haut des arbres de la forêt qui me faisait face. J'appréciais la vue, aussi sublime soit elle.

Après quelques minutes à contempler ce magnifique portrait, je vis une personne, tel un petit point noir, qui se dirigeait vers la maison, et plus précisément vers là où j'étais. Il n'était pas très grand, seul sa taille s'aperçevait,  dans cette pénombre qu'amenait la nuit.

J'ouvris la fenêtre pour demander à l'inconnu ce qu'il faisait à cette heure, qui plus était, dans une propriété privée.

La fraîcheur du soir et la froideur de l'hiver pénétraient dans la chambre me faisant trambloter.

-Que faites vous ici! Criai-je à l'étranger.

Il se tourna vers moi et me regarda quelques secondes avant de faire demi-tour.

-D'accord me répondez pas c'est pas grave, pestai-je pour moi même.

Il était parti sans demander son reste. Mais qui était-ce? Et que faisait-il ici pendant la nuit? Était-ce un cambrioleur? Mais alors pourquoi n'était-il pas entré par effraction? Ou alors il observait le terrain? Je ne pouvais le dire. Tout ce que j'espérais était qui ne revienne pas. Il n'y avait pas grand chose d'intéressant ici, si ce n'était qu'une tonne d'alarme de sécurités.

Le lendemain, tout en me levant j'entendis Alexandre crier tout excité dans le couloir:

-DEMAIN C'EST NOËL!  

-Oui, oui pas la peine de crier, lui répondit une voix encore fatiguée.

Je pris un peignoir de mon armoire et me couvrit avec tout en regrettant la chaleur que me procurait ma couverture duveteuse. Je rejoins mes cousins qui étaient dans le couloir. Nous descendîmes pour gagner la salle à manger remplit de viennoiseries.

Nous nous servîmes, pour moi ce fut un pain au chocolat. Il était doré, croustillant, une merveille, pensai-je. C'était pour moi l'un des seuls points positifs aux repas en famille, certes je devais me faire petite, mais pour des pains au chocolat et toutes sorte de chose aussi délicieuses, cela valait le coup.

-Tu veux jouer aux jeux vidéo avec nous? Me proposa Steven.

-Si tu veux, répondis-je.

Puis après ce petit-déjeuner des plus délicieux, nous démarrâmes une partie. Nous avions passé un peu plus de trois heures à jouer quand nous fûmes interrompus par mes parents qui avaient décrété que nous mangerons au restaurant.

Nous allons donc, le foyer réuni, dans la cours pour rejoindre les voitures puisque nous étions trop nombreux pour en utiliser qu'une. Ma tante me proposa de monter dans la sienne, ce que j'acceptai avec plaisir, puisque sinon je me retrouverai nez à nez avec mes parents. Franchement, sans façon.

Je restai silencieuse tout le long de la route, acquiesçant quand il le fallait.

Je sortie de la voiture noire assez imposante de ma tante et son époux. Mon regard se posa sur le restaurant. La devanture était noir et blanche, sobre et élégante.

Nous nous retrouvons devant l'accueil, mes parents avaient réservé, il donnèrent notre nom et se laissèrent guider par un employé suivis du reste de la famille. Je savais que je n'étais pas la seule à ne pas trop apprécier ce genre de lieux puisque mon oncle ronchonnait qu'on aurait pu manger à la maison.

J'appréciais aucune des adresses de mes parents, toutes rempli de personnes hautaines, qui se ressemblaient s'assemblaient.

En parcourant la salle pour rejoindre notre table je vis plusieurs couples s'échanger des sourires ou encore quelques familles dont les enfants se tenaient bien. Une attira particulièrement mon attention, il y avait quatre membres qui rigolaient gaiement. Les deux parents regardaient tendrement leur deux enfants, sûrement jumeaux au vu de leur ressemblance. Au fond de moi je les enviais, c'était une famille comme celle-ci que je souhaitais avoir, pas des parents qui ont un enfant seulement quand cela les arrangaient .

==================================
Merci d'avoir lu

Au fin fond de la ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant