L'oncle

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   Le louveteau s'approchait de l'homme et se mis à sautiller devant lui. Pour ma part je ne bougeai pas. Allait-il en parler à l'un de mes parents ? J'espérais que non, je ne voulais pas me retrouver encore enfermée. Je lui demandai donc d'une petite voix:

-Allez-vous en parler à mes parents?

   Il se baissait pour caresser le louveteau quand il me questionna:

-Ne peux-tu vraiment pas quitter cette forêt ?

- Pouvez-vous quitter un lieu qui est votre échappatoire, votre deuxième maison?

   Il me regarda et sourit.

-Non je ne le pourrais, il en est de même pour toi?

   J'acquiesça, le louveteau vint s'allonger à mes côtés et je l'observai.

-Alors je ne leur dirais rien, mais ne reste pas au fin fond de la forêt, vas plutôt vers la lisière, compris?

-D'accord, je vous en remercie.

   Les oreilles du louveteau bougeaient signe qu'il avait entendu un bruit. Il se précipita vers le fond de la forêt. Il était partie, l'homme m'invita à me rendre vers la sortie de la forêt ce que je fis.

   Il ne me restait plus beaucoup de temps avant le réveil de mes parents.
Je décidais donc de rentrer avant qu'ils ne s'aperçoivent de mon absence. Pas qu'ils me prêtaient de l'attention, mais si ils me repéraient dans un lieu où je ne suis pas censée être je pense que cette fois si ils m'enverront chez mon oncle fou. Car deux "bêtises" en deux jours s'en était de trop pour eux. Mon oncle était chasseur, je ne l'aimais pas, surtout sa manie de raconter comment il faisait souffrir les animaux avant de les tuer. Argh ça m'écœurais! Comment pouvait-il être aussi horrible avec de pauvres animaux qui ne lui on rien demandé!

   J'enlevai mes chaussures dans la cuisine quand j'entendis un bruit. Ils sont réveillés! Je me cacha dans le placard à balai. Ils commençaient à discuter, je m'arrêtai sur une phrase dite de ma mère:

-Ton frère m'a appelée hier soir, il dit avoir besoin de main d'œuvre tu penses qu'on peut lui envoyer Emma?

-Comme tu veux mon cœur, je sais que tu as du mal avec elle en ce moment.

   En ce moment ? Depuis que je suis née plutôt, m'exclamais-je mentalement. Ma mère reprit:

-Tu sais que je n'aime pas cet enfant, alors si on peut lui envoyer moi, ça m'arrange!

   Moi aussi je t'aime maman! Ah quelle mère merveilleuse ! J'avais qu'une envie, sortir de ma cachette et leur crier que je préférerais mourir que d'aller chez ce tueur! Mais je me retins.

-Donc on lui envoie ?

   Non mais je rêve, je ne suis pas un colis moi!

-Dans tout les cas, on devra attendre après l'hiver car là, il n'a pas assez de provisions, même si je lui ai dis qu'Emma pouvait ne rien manger durant plusieurs jours, il a répondu qu'il ne maltraitait pas les enfants et qu'il n'avait à manger que pour lui et son fils, répondit ma mère d'un ton qui semblait triste.

   Pour ma part ça m'arrangeait, j'aurais plus de temps pour trouver une solution à ce problème. Ils se mirent à table sans m'appeler, et déjeunaient. Je pouvais manger avec mes géniteurs seulement quand j'avais la chance de venir manger en même temps qu'eux sinon je me contentait de cuisiner moi même une omelette ou prendre un fruit.

   Plus petite, je faisais tout pour obtenir leur attention, je travaillais dur lorsque ma tutrice venait, je descendais mettre la table pour manger avec eux, j'inventais des histoires pour impressionner mon père, je dessinais ma mère pour lui offrir ensuite.

   Mais rien, rien à part des moqueries, que ce soit ma mère, qui disait que je n'avais aucun avenir dans le dessin avec de tels torchons, où encore mon père, qui me disait que mes histoires étaient super pour tuer quelqu'un d'ennuis. Maintenant, je fais rien de plus que le stricte minimum pour rester ici.

    Ils étaient longs à manger ! Ils parlaient de la pluie et du beau temps allant jusqu'à parler du sosie d'Hagrid, enfin ils ne parlaient pas lui, ils le critiquaient.

-Non mais pour qui il se prend cet homme, qu'il aille s'acheter des vêtements correctes au lieu d'embêter de brave gens comme nous, s'exclama ma génitrice.

-Tu as parfaitement raison Béatrice, il me parlait des loups comme si cela nous intéresse, répondit mon père.

-Si ça se trouve il est comme ton frère et croit en l'existence de ces monstres, ricana ma mère.

   Mon oncle croyait que si ses réserves de viandes séchées disparaissaient c'était à cause des loups garous, oui ,oui, une famille de fou! Qu'avais-je fais pour mériter ça ?

-Je te l'accorde Béa, mon frère peut paraître fou, mais il reste mon frère.

-Chéri je plaisantais voyons, lui assura ma mère d'une voix absolument pas convaincue.

   J'attendis qu'ils soient partis pour sortir de ma cachette. Je pris une grappe de raisin pour mon petit déjeuner et monta me changer. J'avais mis un gros pull tout chaud gris et un jean noir.
Je m'installais confortablement dans mon lit et je pris ma tablette qui était déchargée de ma table de nuit. J'avais pas pu la charger hier car j'étais bloquée dans ma chambre, et que le chargeur se trouvait dans le salon.

   Je descendis rapidement, je le récupéra et pris au passage quelques livres de mon écrivaine favorite pour plus tard. Je mis ma tablette à charger et je commençais à faire un autre portrait du petit loup, l'autre était avec des yeux fermés cette fois si je le ferais avec ses yeux ouverts.

   Je me stoppai quand j'arrivais à ses yeux , à quoi ils ressemblaient déjà ? Je ne savais le dire, la prochaine fois je les regarderai pour pouvoir compléter mon dessin.

   Je pris ma tablette qui était plus où moins chargée et regardai quelques vidéos. Il était midi quand je décidais qu'il était temps d'aller manger. Je me dirigea dans la cuisine.

   À mon plus grand soulagement mes parents n'y étaient pas. Mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils n'arrivent. Je pris donc une assiette et me fis une sandwich. Pain, beurre, jambon et c'était bon. Je mangeai seule, comme à mon habitude, et puis mieux vaut être seule que mal accompagnée!

Au fin fond de la ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant