-Bonjour les mioches, nous dit-il.
-Bonjour mon oncle, s'exclama Steven, Salut Quantin.
Il était passé devant moi. Je reprenais mes esprits. Il avait raison, nous ne devons pas paraître perturbé par la situation.
-Salut, répondit Quantin, mon plus grand cousin.
-Bonjour mon oncle, bonjour Quantin, vous êtes en avance? Les questionnai-je.
-Oui, répondit froidement Quantin.
Quantin était la personne la moins sociable de la famille. Si il alignait de phrase tout le monde était satisfait.
-Vous avez encore une chambre pour nous ? Demanda mon oncle à mes parents.
-Bien sûr, justement il nous en reste une à l'étage et une autre au rez-de-chaussée.
Il était rare que les chambres du manoir soit remplies. Les nouveaux arrivant avaient pris que peu d'affaires. Mon oncle tenait un sac en peau de bêtes dans les mains et mon grand cousin, lui, avait un sac à dos noir.
Mon père me fixait, d'accord, j'avais compris ce qu'il voulait.
-Je peux les guider à leur chambre, si vous voulez bien, dis-je.
-Ce serait génial de ta part Emma, commença mon géniteur, vas-y donc.
Je les guidait silencieusement à leur chambre respective. Ils parlaient de chasse, je commençai à les écouter quand ils parlaient de loups.
-Il faudrait qu'on en chope un, un de ses jours, declara Quantin.
-Ce serait super oui, mais d'ici là, garde en tête qu'ils sont partout, répondit mon oncle.
-Tu vas pas me dire que les loups-garous sont partout, ici par exemple il n'y en a pas. Assura le fils à son père.
-Oh tu serais surpris, lâcha l'oncle, crois moi.
On venait d'arriver devant la seule chambre de l'étage encore libre. Le fils y entra et ferma la porte brusquement.
J'étais toujours en train de ressasser la conversation qui venait de se déroulé devant moi. Des loups-garous ? Ici? Mais c'était quoi cette histoire? Mon oncle me sorti de mes pensées en disant:-Je sais où se trouve la porte en bas, c'est bon tu peux y aller Emma.
J'aquieçai et commençai à partir. Je pensais toujours à cette conversation. Mon oncle était convaincu qu'il y avait des loups-garous. Et son fils aussi. Et si, ils confondaient mon loup et un de leur soit disant loups-garous ? J'hésitais, devai-je en parler à Steven ?
Plus personne ne se trouvait dans le hall d'entrée. Je parcourus le rez-de-chaussée pour savoir où ma famille était. Dans le grand salon, les adultes étaient assis sur un canapé blanc comme neige. Et mes cousins, devant la grande télévision, en train d'installer leur console de jeux dernier cri.
C'était à ce moment là que je pris ma décision, je lui en parlerai seulement si besoin. Certes on était plus proche qu'avant mais j'étais encore sur mes gardes.
Ils ne m'avaient pas remarquée, j'étais à l'encadrement de la porte. Je me retournai pour partir et me pris un gros bloc de béton en pleine figure.
-Aïe, dis-je à terre à cause du choque.
Quand je levai le regard, je vis mon grand cousin. Mais comment était-ce possible d'être si dur littéralement !
Il me regardait, je me relevais et je lui dis:-Désolée, et je m'enfuis.
Je m'étais précipitée dans ma chambre. Moi, au début, je comptais juste me rendre dans la forêt sans me faire prendre ! Bon, niveau discrétion, c'était fichue. J'avais plus qu'à attendre.
Au bout d'une trentaine de minutes je décidai d'y aller. Ma patience avait ses limites. Je pris mon manteau, près de la porte de derrière j'enfilai mes chaussures. Forêt me voilà!
-C'est moi ou il fait vraiment moins 40 degrés ? Murmurai-je pour moi-même.
Même avec le manteau que j'avais pris - le plus chaud de ma garde-robe- j'avais froid. Je me depechais d'entrer dans la forêt. Plus tôt mon loup retrouvé, plus tôt je pourrai rentrer sereinement au chaud.
Je m'enfonçais de plus en plus quand j'entendis un bruit. Je me retournai et vis cinq loups. Le plus imposant était celui du milieu, avec sa fourure grise et son regard terrifiant et son deux mètres de haut il y avait de quoi avoir peur. Les quatre autres étaient brun sauf un qui était blanc.
Je restais immobile, ne sachant pas quoi faire. Je savais que si je courais pour m'enfuir ils me rattraperaient et c'en était fini pour moi. Je fermai les yeux.
Comme si le problème disparaîtrait si je ne les voyais plus. Je tremblait légèrement, essayant de canaliser ma peur, je devais pas la montrer.J'entendis des grognements, un loup avait débarqué et c'était mit juste devant moi. J'ouvris mes yeux par étonnement. C'était mon petit loup, très petit face au loup noir qui grognait. Mon regard se leva vers les autres loups . D'un seul coup ils s'enfuirent.
Attends, un loup aussi petit que le mien à fait peur à des loups qui font trois fois sa taille, m'etonnai-je mentalement. Il fallait croire que oui. Je relachais la pression accumulée ses dix derniers secondes. Je tremblait encore mais j'étais soulagée. Je carressai mon loup qui avait risqué sa vie pour moi.
-Merci, murmurai-je.
J'avançais à ses côtés, encore trop choquée pour voir où j'allais. Que ce serait-il passé si il n'avait pas été là ? À cette pensée je frissonais. Il était là, tout allait bien, essayai-je tant bien que mal de me rassurer. Je souflai un bon coup.
Je regardai autour de moi. On était à la clairière, la dernière fois où j'étais venue ici était celle où je l'avais rencontré. Mon sauveur. Il s'était assis dans la neige, juste devant moi. Je m'assis juste à côté de lui. Je carressai sa douce fourure. J'essayais de ne plus penser à ce qui c'était passé. Je mis ma tête contre sa fourure grise. Elle était si chaude et apaisante. Je restai comme ça quelques dizaines de minutes sûrement.
-Merci, encore mon loup, soupirai-je
J'étais contente qu'il soit apparu dans ma vie, c'était l'une des seules personnes auxquelles je tenais. Je ne voulais pas le perdre, je songeai à mon oncle, qui pourrait le tuer, je ne voulais pas le voir mort et ça n'arrivera pas.
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Au fin fond de la Forêt
LobisomemEmma passait toujours le plus clair de son temps dans la forêt, pour être le plus loin possible de ses géniteurs. On dit souvent qu'un enfant a besoin de ses parents mais pour elle ce n'était pas vraiment le cas. La seule chose qu'ils voulaient bien...