Un loup un poil trop collant

1.5K 78 4
                                    

Nous sommes rentrés 5 minutes avant les parents, il s'en était fallu de peu. Steven était d'accord pour ne pas parler du loup à mes parents. Finalement, il pouvait se montrer sympathique quand il le voulait.

Ma tante, en rentrant, serra son fils dans ses bras, comme si elle ne l'avait pas vu depuis des mois. Puis elle nous demanda ce que nous avions fait durant leur absence:

-Une bataille de boules de neige, répondit mon cousin, et j'ai gagner!

Une bataille de boules de neiges aurait suffi, mais bon, tant qu'ils y croiraient cela m'allait. Il raconta à ses parents et aux miens comment il avait gagné. Ce qui était assez détaillé pour un mensonge.

Nous nous installâmes à table pour manger le dîner, ma tante souriante parlait de l'école de ses fils, vantant leur qualités éducatives. Elle parlait aussi des excellentes notes de ses fils, ce qui donna envi à ma mère de vanter mes progrès:

-Emma aussi est douée, sa tutrice ne dit que du bien d'elle mettant en avant ses connaissances prématurés n'est-ce pas Emma?

-Oui, oui , murmurai-je.

Je détestais quand elle faisait ça, alors qu'habituellement, elle critiquait mes résultats pas assez parfaits pour elle et mon père. Ils changèrent de sujet et je me concentrai sur mon repas.

Le repas finit, les parents allèrent dans le salon, mes cousins dans leur chambre. Je comptais aller dans ma chambre, quand je vis dans l'une des fenêtres un loup qui s'approchait un peu trop de la maison. Je me précipitai dehors en oubliant mon manteau, je frissonnai. Quand il me vit, il vint à moi.

-Mais qu'est ce que vous faites là, le questionnai-je, il est tard, de plus vous êtes trop près de la maison!

Il m'observait, je me rapprochai et me mis à genoux face à lui.

-Il faut que vous retourniez dans la forêt.

Il ne bougeait pas, je me levai et avançai. Il me suivait et quand je lui montrais la forêt il ne s'en souciait pas. J'ai dû le raccompagner jusqu'à la lisière de celle-ci. Mais une fois arrivés, il ne me quittait toujours pas.

-Mais allez-y !

Il restait toujours immobile en me regardant la tête légèrement penchée.
Il était très mignon comme ça. Ah Emma concentre toi!

-On se voit demain, mais s'il vous plaît allez-y!

Il s'avança de quelques dizaines de centimètres puis se retourna.

-À demain,lui dis-je.

Je me retournai pour rentrer et au bout de quelques pas j'entendis la neige craquer derrière moi. Retour à la case départ, il me suivait encore.

-Mais non! M'exclamais-je.

Après de nombreux, très nombreux aller-retours, on en était encore au même stade.

Je sentis des poils me chatouiller le nez. J'ouvris péniblement mes yeux, je remarquai un loup au pelage brun gris et de ses yeux à son museau tout était roux. C'était mon loup.

J'avais dormi dehors, combien de temps? Mmmh je dirais assez peu pour rejoindre mon lit et faire comme si de rien était. Il faisait encore nuit ce qui rendrait ma tâche plus facile.

Je fis attention de ne pas réveiller mon loup. Dès que je fus éloigné de sa chaleur corporelle, je tramblotais. Je me concentrai sur la forêt pour savoir vers quel endroit me diriger pour rentrer.

Au bout de quelques longues minutes à gravir le froid la grande maison s'offrit à moi. J'essayai d'ouvrir la porte de derrière en vain. J'étais bloquée à l'extérieur.

Je réfléchissais au meilleur moyen d'entrer sans déclencher une alarme où un truc du genre quand j'entendis mon prénom.

-Emma! Mais qu'est ce que tu fous dehors en plaine nuit?

Je vis Steven, il avait ouvert la fenêtre de la chambre d'amis où il dormait le temps de son séjour ici. La maison, où plutôt manoir comme disait ma génitrice, avait un bon nombre de chambres, permettant au invités de ne pas partager la sienne. Et la chambre de Steven ce trouvait au premier étage.

-Dites moi, vous pouvez venir m'ouvrir? Lui demandai-je.

-D'accord mais où sont les clés?

-Sur la porte.

-Ne bouge pas j'arrive Emma, me répondit-il.

Comme si j'allais bouger, je l'attendis donc patiemment. Il m'ouvrir et me demanda ce que je fais dehors en pleine nuit.

-Je me suis assoupie, declarai-je.

-Dehors dans ce froid? Mais tu es pas bien!?

-C'est bon, j'ai compris si vous voulez bien me laisser je suis fatiguée, lui dis-je.

-Ok

-Vous n'en parlez pas aux parents hein? Demandai-je.

-Pas un traître mot, m'affirma-il , mais demain, tu devra me dire ce qui c'est passé pour que tu en viennes à dormir dehors.

-Affaire conclue, bonne nuit.

Et nous montâmes nous coucher.

Le petit déjeuner ce fit en famille pour un fois. Je savourais mon croissant et mon chocolat chaud. Mon petit cousin était en pleine discussion sur l'un des livres de mon père qu'il avait adoré, l'epoux de ma tante se joignit à eux. Ma mère et sa sœur parlaient du marché de Noël visité la veille, et mon autre cousin n'était pas encore à table.

Le téléphone sonna, voyant que personne n'y allait je me levai pour répondre.

-Allo ?

Cette voix, celle de mon oncle. Je pris quelques secondes avant de répondre:

-Allo, c'est Emma mon oncle, voulez-vous que j'appelle mon père?

-Ces mioches, marmona-t-il dans sa barbe, oui, oui fais donc.

Je mis ma main sur le téléphone fixe pour que ma voix se fasse moins forte de l'autre côté du combiné.

-Père! J'ai votre frère au téléphone, il souhaite vous parler!

-D'accord Emma, j'arrive, me répondit-il.

Je lui passai le téléphone fixe et retournai à table. Ma tante et ma mère se demandaient pourquoi il avait appelé de si bon matin. Ses appels étaient déjà rares, alors de si tôt.

Mon père appela ma mère et ils parlèrent de longues minutes.
Durant ce temps je profitais de mon croissant, le trampant dans mon chocolat chaud, je me stoppai net quand mon père déclara:

-Mon frère et son fils vont nous rejoindre pour les fêtes car leurs réserves de nourritures se sont faites piller.



Au fin fond de la ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant