La vraie vie

1.3K 65 9
                                    

-Soyez prudent, ne vous approchez plus de la maison, mon oncle est chasseur si il vous voit il vous tuera, lui dis-je, tout ça à cause de ses délires sur l'existence des loups-garous.

La respiration de mon loup se stoppa net et resta figée. Je me tournai vers lui et je scrutais les alentours. Rien de spécial en vue, alors pourquoi s'était-il figé? Avait-il entendu un bruit? C'était possible, ses sens étaient plus affûtés que les miens.

Je me levai, quittant la chaleur que me procurait mon loup. Le froid m'assaillit, je me dépêchai donc de lui dire au revoir tout en espérant qu'il ne me suivrait pas. Étonnamment, ce fut le cas .

Je fermai la porte quand une voix me fit sursauter.

-Tu es sortie le voir sans moi! J'espère au moins qu'il était là et que tu n'es pas sortie dans ce froid pour rien.

-Il était là, Steven , il était là, repondis-je.

-Emma? Ça va? S'inquiéta-t-il, tu as l'air toute pâle et chamboulée.

Je l'observai un instant. Comment avait-il su? Cela se voyait tant que ça ? Il avait raison, sur le retour j'avais repensé aux loups. Devais-je lui dire? La dernière fois, quand j'avais dormis avec mon loup, il s'était inquiété au point de me passer un savon -bien que minime mais un savon quand même !-.Et puis je ne voulais pas l'inquiéter.

-Ça va, ça doit être le froid, lui repondis-je.

-Si tu le dis, sinon le dîner va bientôt commencer donc dépêches toi de te changer Emma.

J'acquiesçai et allai changer mes vêtements quelques peu mouillés par la neige. Je mis à la place un simple tee-shirt gris et un jeans. Je descendis les escaliers et rejoind la table dans la salle à manger. Toute la famille y était installé sauf mon oncle Sébastien. Son fils déclara d'un ton froid:

-Mon père se repose.

-D'accord Quantin, le voyage a dû l'épuiser, répondit ma tante.

Le repas se déroula normalement si ce n'était que seuls les adultes parlaient. Je rejoignis ma chambre juste après. Je me brossai les dents et mis mon pyjama. Je m'affalai sur mon lit, réfléchissant à comment protéger mon loup de mon oncle, chasseur depuis des années. Il avait quitté la maison familiale à la majorité pour dépendre que de lui même. C'était ce que je voulais faire moi aussi, à différence que moi, je ne garderai le contact avec mes parents et ne deviendrai pas chasseuse.

Je m'endormis avec un pensée en tête. Si mon oncle ignorait l'existence de mon loup alors il ne le tuera pas. Il suffisait juste de continuer à le voir en cachette.




-On y va, s'écria mon oncle, aller les p'tits je vais vous montrer ce qu'est la vraie vie!

Comment en étais-je arrivée là? Moi même j'avais encore du mal à comprendre.

Tout avait commencé après le petit déjeuner. Nous avons été réveillé, Steven, son petit frère et moi à six heures du matin.

J'étais assise, une tartine à la main, mes yeux me picotaient, Steven n'arrêtait pas de se frotter les yeux et son petit frère de bailler. Je posai ma cuillère qui m'avait servi à étaler de la confiture de fraises sur ma tartine et je trempai ma tartine. Rectification, j'avais en ce moment même ma cuillère trempée de chocolat chaud dans ma bouche et ma tartine posée sur la table. Décidément, je n'étais pas du matin.

-Pourquoi nous lever aussi tôt, demanda Steven en train de manger un tartine sur laquelle y était étalée de la pâte à tartiner.

-Pour une ballade dans les bois, et vous apprendre des choses essentielles comme allumer un feu, ou chasser des lapins pour commencer.

-Chasser... des... lapin? S'étonna le plus petit de la table entre deux bâillement.

-Tu veux chasser quoi? Des loups peut-être ? Rétorqua froidement Quantin qui avait l'air plus habitué que moi aux réveils matinales.

Cette phrase avec le mot loups et chasser réuni me fit l'effet d'une gifle. Loups? Chasser? Mon oncle. Chasseur. Mon loup! Tout se réunissaient petit à petit. Il ne fallait absolument pas que mon oncle voit mon loup!

J'échangai un regard avec Steven qui devait avoir comprit en même temps que moi ce qui ce déroulait sous ses yeux.

-Ouais, moi, d'abord je suis fort! Les lapins c'est pour les nuls! Moi je veux chasser du loups!

Cette phrase me dégoûta. Comment un enfant de sept ans pouvait penser ça?

-J'apprecie ton enthousiasme Alexandre, seulement il faut même pour les plus forts, commencer par quelque chose. Dis toi que c'est un entraînement, declara calmement mon oncle.

-Je ne viens pas si c'est pour chasser! m'exclamais-je.

-Moi aussi !

C'était la voix de Steven qui avait emplie la pièce. Il me regarda, je lui sourit. Il était du même avis que moi. Mon oncle reprit:

-Les mioches, vous n'avez pas le choix.

La pièce était devenu silencieuse. Un silence de mort. Comment ça, pas le choix ? J'exprimai le fond de ma panser à mon oncle et il m'annonça:

-Vos parents son d'accord.

-Et? Me suppris-je à répondre.

-Vous venez un point c'est tout! S'écria Quantin.

Nous avions fini le petit-déjeuner en silence et rejoind nos chambres pour nous changer. Je voulais m'habiller le plus voyant possible pour que les animaux que nous chasserions me voient et fuient. Je sortis toutes mes affaires les plus colorés et pris un pull jaune, un jean vert fluo qui était dans mon armoire pour je ne sais quelles raisons et dont jusqu'à présent j'ignorais l'existence. Je pris soin de laisser mon manteau ouvert pour pouvoir apercevoir ma tenue. Mon oncle me montra la porte.

-Vas te changer Emma, cette tenue n'est pas faite pour la chasse.

Je roulai les yeux aux ciels. Et repondis:

-J'adore cette tenue, si je ferme mon manteau ça passe ?

-Mouais, déclara Quantin.

Nous nous dirigeâmes vers la forêt, nos pas faisaient craquer le sol tout blanc et un peu de neige commençait à tomber. Steven qui venait de me rejoindre ricana et chuchota:

-Ça te vas pas du tout!

-Oh ça va hein, j'ai pas le choix, avais-je répondu.

Mon oncle se tourna vers nous, on était à la lisière de la forêt et il s'écria:

-On y va, s'écria mon oncle, aller les p'tits je vais vous montrer ce qu'est la vraie vie!

Au fin fond de la ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant