Chapitre 13

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PDV de Amira

Quand j'ai entendu cette voix mon sang s'est directement glacé, je ne m'y attendais pas du tout.
Je ne voulais tellement plus le revoir, je ne voulais plus avoir à faire à lui, je ne suis pas encore prête pour l'affronter.
Actuellement je suis heureuse et je me sens énormément bien alors pourquoi encore une fois cela ne dure pas?
Je ne demande que la paix et je sais que là ma paix ne va plus rester.

Lui : Amira ? Oh mon Dieu, je n'arrive pas à y croire, c'est vraiment toi !

Je l'ai regardé droit dans les yeux et il était choqué. On pouvait lire la surprise sur son visage ; il ne s'attendait vraiment pas à me voir. À quoi s'attendait-il ? Que je sois morte ? Que je sois devenue une moins que rien ? Il s'attendait à quoi ?

On s'est regardé pendant un long moment.

Lui : Où est-ce que tu étais passée durant tout ce temps ? Nous t'avons cherché partout, tu as disparu du jour au lendemain et j'étais mort d'inquiétude.

Il était inquiet ? Il était inquiet pour moi ? Il a donc de la considération pour moi ? Je compte à ses yeux ?

J'étais incapable de répondre, je le regardais et, pour tout vous dire, je ne ressentais rien du tout, je n'avais aucun sentiment. J'avais comme l'impression que j'avais un inconnu devant moi. C'est là que j'ai compris à quel point je lui en voulais, à quel point il m'a fait du mal. Je me suis rendu compte que j'ai vécu toutes ces choses à cause de lui.

J'ai été malheureuse à cause de lui ; ma tante m'a maltraitée à cause de lui. Il était censé être la personne qui devait me protéger, celui qui devait m'aimer avant tout, celui qui devait me rassurer, me donner de la confiance et de l'amour. Mais au lieu de ça, il a toujours été indifférent face à moi, il ne m'a jamais assumée, il ne s'est jamais comporté comme il devait le faire. Alors aujourd'hui, il ose me dire qu'il était inquiet pour moi ? Alors que quand je vivais dans sa maison, il ne me considérait pas ?

Non, je ne peux pas y croire. Pour moi, c'est tout simplement incroyable, je ne peux pas croire à cela. Je pars du principe que quand on aime quelqu'un, on fait tout pour cette personne, on ne la laisse pas souffrir, on ne la laisse pas se faire maltraiter.

Lui : Amira ?

Sans m'en rendre compte, mes larmes ont coulé et je les ai très vite effacées. Je ne veux surtout pas pleurer devant lui, il ne m'a jamais aimée et je ne dois pas souffrir à cause de lui. Mais comment pourrais-je ? Comment ? Je suis une jeune femme qui n'a jamais reçu d'amour paternel, j'ai toujours rêvé d'avoir un père, un héros qui serait toujours là pour me rassurer, pour prendre soin de moi, pour me prendre dans ses bras et me dire qu'il m'aime et qu'il sera toujours là pour moi. Au lieu de ça, j'ai hérité d'un père lâche, un père qui n'a pas eu le cran de dire au monde entier que j'étais sa fille, un père qui a préféré se cacher derrière un mensonge, un père qui n'a jamais été un père pour moi.

Moi : Oui.

Et là, il s'est approché de moi et j'ai directement reculé.

Lui : Amira, où est-ce que tu étais ?

Je n'ai rien dit. À cet instant, j'avais envie de fuir, d'aller loin et de ne plus jamais le revoir car il me rappelle mon passé, il me rappelle le fait que j'ai été malheureuse et que j'ai vécu le harcèlement de Djeneba et la maltraitance de ma tante.

Je voulais m'en aller mais j'ai décidé de ne pas le faire. Je n'ai pas besoin de m'enfuir, je ne suis pas une voleuse, je ne suis pas non plus une criminelle alors non, ce n'est pas à moi de m'en aller.

Lui : Où étais-tu ?

De toute ma vie, il ne s'était jamais intéressé à moi.

Moi : Loin de ta maison.

Amira et Ismael un amour inachevé: Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant