Luciana est une déesse déchue, punie par Zeus après avoir été faussement accusé du meurtre de sa mère. Piégée dans le monde des mortels pour l'éternité, elle porte chaque jour le poids d'une rage intense à l'égard de Zeus et rêve de se venger.
Adoni...
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Musique : Isabel LaRosa - Butterflies
Je le savais, je savais que j'allais regretter cette décision.
Adonis envahissait non seulement mes pensées, mais dorénavant, il envahit mon propre chez moi.
Allongée dans mon lit, je fixe pensivement le plafond. Comme la nuit dernière, je n'ai pas trouvé le sommeil. Les bribes de notre conversation refaisant surface, accompagnés du pénible souvenir de ma rencontre avec Athéna hier.
Aujourd'hui, je n'ai plus aucune énergie pour rien.
Il est déjà dix heures dix-neuf. Le soleil est levé et le ciel encore gris et nuageux, mais je préfère ce temps maussade à cette pluie incessante qui n'arrête pas de s'abattre sur la ville.
Je lève mollement ma main vers le haut pour analyser mon poignet. À mon plus grand soulagement, il n'y a plus aucune trace de cette marque m'ayant retenu captive. À présent, je peux très bien fuir cette situation en faisant mes bagages et en partant loin d'ici.
Mais au fond, je sais que peu importe où j'irai, Adonis finira toujours par me retrouver.
Je suis complètement stupide. Plus jamais je ne laisserai mon impulsivité parler. À cause d'elle, je suis redevenue une proie, piégée dans les mailles du filet d'Adonis. Que penserait ma mère en me voyant coopérer avec le fils de son assassin, celui qui l'a observé mourir sans rien faire ?
Frustrée, je pousse un dernier soupir puis quitte mon lit en jetant ma couette sur le côté. Les poils de mes bras découverts s'hérissent soudainement dès que la fraîcheur matinale frappe ma peau de plein fouet. Je pose mes pieds nus sur le tapis en fourrure gris et me penche pour mettre la main sur mon sweat à capuche bleu marine, l'enfilant rapidement au-dessus de mon débardeur en satin blanc.
Alors que je sors de ma chambre, la porte à ma droite s'ouvre au même moment. Adonis sort de la salle de bain en séchant ses cheveux mouillés avec une serviette blanche, ses yeux dissimulés derrière quelques unes de ses mèches. L'odeur de mon gel douche vanille bourbon embaume le couloir, mélangée à une fragrance masculine émanant de lui.
Mon nez se froisse. Je n'aime pas me dire que lui et moi possédons le même parfum.
Silencieusement, nous nous faisons face. C'est étrange, de le voir avec une tenue si décontractée qui le rend presque... humain, avec son ample t-shirt noir et son short de la même couleur, qui lui arrive jusqu'aux genoux.
Ses yeux dévient sur mon short puis descendent lentement jusqu'à mes jambes dénudées. Je le regarde faire, déstabilisée par son expression impassible. Et finalement, son regard froid parcourt mon corps entier pour rencontrer le mien, l'intensité de ses iris me coupant quasiment le souffle.